Un mâle foudroyant (BxB)

5.2.

Point de vue de Baptiste

Il suffit de tendre l'oreille contre le mur pour entendre les propos de Wilfried tant il parle fort :

« Je n'arrive pas à croire que vous ayez discipliné chacun des omégas afin que tout puisse se passer à merveille avec ce collègue extrêmement bizarre et que vous deux jugiez utile de prendre du plaisir dans ces circonstances. Je me fous complètement des raisons qui vous ont amené dans cette pièce et libre à vous de profiter de vos libidos tel que vous le souhaitez. Mais oser faire la morale à nos quatre petits omégas et ensuite désobéir à vos propres principes, c'est inadmissible. »

Les oreilles collées contre le mur, Jonas et moi nous regardons pétrifiés. Je n'avais jamais entendu Wilfried parler avec un ton aussi sec.

« Qu'est-ce que vous faites tous les deux ? »

Adrien vient de nous faire avoir la peur de notre vie. Il est rentré si silencieusement que nous n'avions rien entendu.

« J'ai fait une bêtise, Ad'... j'ai profité que Victor et Ludovic s'amusent tous les deux pour finalement venir m'occuper de Ludovic à la fin... et maintenant Wilfried est en train de les sermonner...

— Tu pensais que c'était une bonne idée d'écouter un échange privé... interroge Adrien toujours aussi rigoureux vis-à-vis des règles.

— Mais, tu vois bien qu'il a peur... lui dis-je avec force, mécontent de sa réaction.

— Ce n'est pas une question de peur, il faut respecter leur vie privée...

— Tais-toi et laisse-nous écouter »

A ces mots, Jonas repose son oreille contre le mur tandis qu'Adrien va s'asseoir sur le lit et commence à jeter un œil à mes photos. Je rejoins plutôt Jonas pour satisfaire ma curiosité.

« Estimez-vous tous les deux heureux que mon collègue soit parti avant que je n'entende votre cri. Sinon, je vous assure que la gifle que je viens de vous mettre à tous les deux n'est rien en comparaison de ce que je vous aurais fait. Pour les deux nuits qui viennent, toi, Ludovic, puisque tu aimes tant cette pièce, tu dormiras par terre ici. Quant à toi Victor, tu me feras le plaisir d'aller dormir à l'étage dans une des chambres d'amis. Je ne te veux pas dans mon lit alors que tu n'es pas capable de respecter une simple évidence de savoir-vivre quand on a des invités ».

La porte claque de nouveau et Wilfrid en sort. Rongé par le remord, Jonas se précipite dehors et arrête notre Alpha sans refermer la porte :

« Maître, moi aussi j'ai fait une bêtise. Quand j'ai entendu qu'ils avaient fini... J'y suis allé pour sucer Ludovic. Je suis désolé maître. Sincèrement désolé.

— Tu as donc aussi participé ? demande-t-il sévèrement.

— Oui maître. J'ai écouté mes envies avant de penser aux risques. C'est moi qui leur ai fait peur. Je suis sûr qu'ils n'auraient pas fait de bruit sinon.

— Je note, Jonas. Je note ta sincérité, ton honnêteté. Et pour cela je vais réduire ta punition. J'avais prévu que tu viennes cette nuit dormir avec moi. Ce sera ta sanction : savoir que tu aurais pu passer deux nuits à mes côtés. Je te félicite néanmoins d'avoir eu le courage de me le dire. J'aurais pu ne jamais l'apprendre ».