Un mâle foudroyant (BxB)

28.3.

Point de vue de Victor

« Ca ne va pas, s'empresse de demander Baptiste, entourant Adrien de ses bras.

— Ca va aller, lui sourit-il.

— Asseyez-vous les garçons, nous avons à vous parler ».

Tous deux accèdent à ma demande et je commence à raconter à nos omégas que leur Alpha n'est plus candidat à la direction de l'université. Je dissimule évidemment la raison de cette décision afin de ne pas les perturber davantage.

J'évoque à l'inverse Sydney en tant qu'opportunité unique pour Wilfried. Tous deux semblent perplexes et restent plutôt silencieux. Je parle de l'ensemble des possibilités offertes à leur mâle dans le cadre d'un déménagement. Une question naturelle arrive assez rapidement, de la part de Baptiste :

« Pourquoi ce n'est pas Wilfried lui-même qui nous en parle ?

— Parce qu'il n'a pas pris la décision de partir. Et que savoir que l'un de nous pourrait ne pas suivre le rend malade.

— En l'occurrence, Victor et moi avons tout à fait la possibilité de faire évoluer nos carrières en Australie, précise Ludovic.

— Quant à moi, je suis convaincu que je pourrai m'intégrer dans une faculté là-bas, avec ou sans l'aide de Wilfried, souligne Adrien.

— Tu sais très bien qu'il fera n'importe quoi pour que ce soit possible, lance rapidement Ludovic.

— Il ne reste plus que nous, donc, c'est bien cela ? » reste axé Baptiste.

En revanche, le silence de Jonas commence à se faire lourd. D'ailleurs, Ludovic le constate également :

« Et toi, Jonas, qu'en penses-tu ?

— Je suis triste.

— Pourquoi ? lui demandai-je.

— Je n'ai pas envie de partir d'ici, on était bien.

— Tu n'es pas obligé... Nous ne te délaisserons pas, on te paiera...

— Non. Je ne veux pas être séparés de vous. Je m'en fiche de l'argent.

— Ce ne sera pas trop dur pour toi ?

— Je ferai avec. Et vous serez là. Il sera là ».

Tu as totalement raison Jonas. Il sera là. Comme il l'a toujours été.

« Vous savez, si Wilfried ne vous en a pas parlé, c'est aussi parce qu'il serait capable de laisser filer cette opportunité plutôt que de vous perdre.

— Je partirai avec vous. Tristement, mais je partirai, affirme Jonas.

— Moi je me fiche de la ville ou du pays dans lequel nous vivons. Tant qu'on est ensemble.

— Tu ne seras pas trop loin de tes... commence Adrien.

— Mes proches, ma famille, c'est vous, désormais ».

C'est ainsi que nous nous rapprochons tous les cinq, légèrement émus à la fois par la situation et par les propos de Baptiste. Je suis convaincu que notre Alpha serait fier de nous en ce moment.