Un mâle foudroyant (BxB)

18.1.

Point de vue de Baptiste

C'est à notre tour de faire les courses pour toute la meute. Nous alternons avec nos dominants. Wilfried, Victor et Ludovic s'y contraignent les semaines paires et nous les semaines impaires. La plupart du temps, c'est tout de même Ludovic qui prépare la liste, mais nous la construisons au fur et à mesure tous ensemble.

En général, nous allons dans les petits supermarchés qui se trouvent non loin de chez nous. Mais, pour une fois, nous décidons d'aller dans un grand centre commercial. C'est tout de même plus agréable et je crois que mes deux comparses sont bien d'accord avec moi.

C'est donc enjoués que nous partons tous les trois vers l'hypercentre de la capitale. Nous passons le long des principaux lieux de pouvoir et c'est toujours, pour moi du moins, un plaisir. La discussion vient naturellement sur nos occupations du moment :

« Les examens approchent de plus en plus rapidement cette année, je ne sais pas vous... souligne Jonas.

- Pour moi ils sont plus tard, mais j'y pense beaucoup. C'est stressant. Il faudrait que j'en parle à Wilfried, précisai-je.

- Pourquoi à lui, et pas à nos bétas ? En ce moment, Wilfried est très occupé. Et préoccupé aussi, je trouve, me répond Jonas.

- Parce que ce sont les disciplines plus philosophiques qui me posent un problème, précisément. Non pas que je ne sois pas confiant dans les qualités de nos bétas, mais le philosophe de la maison, c'est bien Wilfried. Mais, tu as raison, Wilfried est très présent avec nous et en même temps il semble ailleurs, du moins dans son esprit ».

En disant cela, je regarde Adrien qui n'a pas pris part à notre échange. Il regarde devant lui, sans qu'une quelconque émotion ne semble se dessiner sur son visage. Nous savons tous les deux qu'Adrien s'est rapproché de Wilfried, en des termes de plus en plus intimes, il pourrait nous éclairer. Pourtant, rien.

Je décide donc de tenter le diable :

« Il a peut-être rencontré quelqu'un à l'extérieur, qui sait.

- C'est vrai ! Mais souviens-toi, nous devons tous le dire au reste de la meute, me répond Jonas.

- Il reste notre Alpha, il est libre de choisir le moment pour nous l'annoncer.

- Tant qu'il ne nous abandonne pas, moi, ça ne me gêne pas ».

Adrien s'est arrêté de marcher dès ma première phrase. Ses yeux se sont humidifiés très rapidement. Sa bouche s'ouvre et se ferme quasiment mécaniquement pour finalement parvenir à articuler :

« Non, ce n'est pas possible qu'il aille voir ailleurs... J'en suis sûr...

- Il a peut-être besoin de prendre l'air avec tout ce qui lui est arrivé, tu ne crois pas ? dis-je pour tenter d'obtenir des informations.

- Wilfried nous aime tous ! Il ne ferait jamais ça ! »

C'est en furie qu'Adrien entre dans le centre commercial.