4.2.

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Point de vue de Victor

C'est ainsi que Wilfried a décidé de quitter la France. Et je suis convaincu aujourd'hui quand nous avons eu raison. Évidemment, je n'ai pas tout de suite retrouvé un emploi. Mais je préférais largement partir en sachant que nous prenions un tournant décisif dans notre vie plutôt que de rester et continuer à avoir peur, attendant le moment fatidique où l'un de nous deux ne supporterait plus l'autre.

C'est moi qui ai parlé du polyamour à Wilfried. C'est lui qui l'a réinterprété sous la forme de la meute. Je crois que ça a été l'une de ses meilleures idées. Je n'ai jamais été aussi heureux, aussi amoureux, aussi satisfait que depuis que nous sommes tous les sept. Il n'y a qu'un sujet qui me chiffonne, c'est que, dans la vision pyramidale, sept n'est pas un chiffre adéquat.

Ce n'est pas le moment de penser à de telles problématiques. Je dois plutôt réfléchir à la manière dont nous avons, ce soir, à dissimuler la réelle nature des relations dans cette maison.

* * *

Je viens de recevoir un message de Wilfried, son collègue et lui arrivent d'ici dix minutes. J'ai donc réuni dans la salle à manger toute la maisonnée. Chacun a conscience des différents enjeux, et je ne m'inquiète pas quant à la capacité de nos petits mâles à faire tout leur possible pour être les plus naturels.

« Jonas, Adrien, Gwenaël, Baptiste, n'oubliez pas, vous êtes ici locataires d'une chambre le temps de vos études et, dans ton cas Gwenaël, parce que tu ne voulais pas vivre seul.

— Et moi ? demande Ludovic.

— Toi, tu es mon cousin.

— Avec ce que l'on a fait dans le passé, c'est plus que probable, ironise-t-il.

— Comment ça ? demande innocemment Jonas, qui décidément ne comprend pas grand-chose.

— Disons que, dans certaines familles, c'est entre cousins que les premiers pas dans l'homosexualité se font, précise Ludovic, obligé d'expliquer son humour.

— Ah, mais c'est bizarre ! s'exclame Jonas.

— Comme si tu n'avais jamais fantasmé sur ton cousin toi, se moque Adrien.

— Jamais », dit-il avec une voix angélique.

Alors que Gwenaël allait répondre, j'empêche qui que ce soit de parler et les renvoie dans leur chambre respective au plus vite. Il faut dire que la porte d'entrée vient de claquer, ce qui signifie que Wilfried est rentré. Il ne reste plus que Ludovic et moi. Wilfried passe dans le couloir suivi de près de son collègue, qui ne semble pas se rendre compte d'une quelconque présence humaine ici.

Mais ce qui m'inquiète à présent, c'est le regard de Ludovic posé directement sur moi. Ou plus précisément, légèrement en contrebas. 

Un mâle foudroyant (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant