Un mâle foudroyant (BxB)

25.2.

Point de vue de Ludovic

Imperturbable, Wilfried ne dit rien mais laisse sa main dans mes cheveux. Il joue même avec eux, comme si la présence de tiers ne le dérangeait pas.

« Sauf avis contraire, je crois que nous avons tous les deux très envie de nous joindre à vous ».

Et c'est bien ce qu'ils font. Victor arrive à ma gauche tandis qu'Adrien se positionne à ma droite. L'un et l'autre posent leurs mains sur Wilfried, à d'autres endroits stratégiques dont je ne m'occupe actuellement pas. Notre Alpha reste muré dans son silence. Il en joue désormais vivement.

Nous nous battons un peu pour que chacun puisse profiter du sexe de notre mâle de manière assez égalitaire, et ce même si j'ai de mon côté pris de l'avance. D'ailleurs, j'aurais été amusé qu'il jouisse alors qu'ils viennent de se mettre à genoux avec moi. J'aurais ainsi pu leur montrer combien j'étais appliqué.

Mais Wilfried est connu pour son endurance. Cependant, trois hommes qui s'occupent ainsi de lui ne peuvent le laisser indifférent. Une main sur les têtes d'Adrien et de Victor, Wilfried me regarde quant à moi directement dans les yeux. Je comprends naturellement qu'est venu le temps pour lui de jouir.

Ce sont donc trois langues que l'on peut qualifier d'expertes qui se délectent de la semence de leur Alpha. Etant donné que Wilfried a l'immense particularité de jouir des quantités bien supérieures à la moyenne, aucun de nous trois ne sort frustré de ce moment intime.

Pendant qu'il se rhabille, Wilfried lance le Te Deum de Berlioz. L'orgue retentit dans la pièce et nous fait entrer dans une frissonnante atmosphère. Il s'installe dans son fauteuil et commence à mimer la direction d'un orchestre. Wilfried a une mémoire visuelle qui le mène à tout imaginer, visualiser. C'est aussi ainsi qu'il parvient à construire une pensée aussi globale.

« Tu souhaites peut-être que l'on te laisse ? demande Adrien.

— Depuis quand tu tutoies notre Alpha ? m'emportai-je.

— Depuis qu'il en a l'autorisation, me lance laconiquement Wilfried, agacé d'avoir été dérangé dans sa visualisation mentale, même s'il n'a pas rouvert les yeux en prononçant cette phrase.

— Je l'ignorais... dis-je doucement.

— Donc, Wilfried... demande à son tour Victor.

— Vous pouvez rester. Mais en silence. Je vais consacrer les trois quarts d'heure qui viennent à Berlioz. Je dois m'en imprégner pour mon prochain cours ».

Nous nous installons donc religieusement autour de lui et ne disons mot. C'est au contraire un bonheur de pouvoir l'observer en train d'ainsi penser. Sa tablette à portée de main, il écrit quelques mots-clefs de temps à autres.

C'est un bonheur sans nom que d'avoir à mes côtés un homme de cette trempe. Et je persiste à penser que s'il partait, je ne pourrai pas m'en remettre. Ou bien je ferai tout pour le suivre. Après tout, il n'y a pas que le boulot dans la vie.