20.3.

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Point de vue de Wilfried

Victor s'appuie sur la rambarde et ne dit rien. Avant qu'Adrien n'arrive, je tiens à lui dire quelle est la troisième proposition.

« Et j'ai reçu un message ce matin de l'administration française. Etant donné que la plupart de mes travaux porte sur l'art classique et notamment la musique...

— Et qu'ils sont en train de renouveler tous les postes au ministère de la Culture... Je suis passé par les ressources humaines publiques, j'y ai gardé des contacts...

— Tu sais désormais pourquoi je viens si souvent ici ».

Nous entendons la porte s'ouvrir. Je reviens donc à l'intérieur pour récupérer un troisième verre et servir quelques centilitres à mon oméga. Il me vole quelques baisers au passage, dont je profite avec plaisir.

« Adrien est au courant que je souhaiter diriger la faculté.

— D'accord, c'est bien, me répond Victor, de manière automatisée.

— Où sommes-nous, Wilfried ? ».

Il est vrai que l'endroit doit sembler étonnant pour lui. Je n'ai guère envie de ressasser mes souvenirs, mais il a bien droit à quelques explications.

« Il y a quelques années, ma mère travaillait dans cet immeuble. Une partie des locaux était inoccupée à l'époque, et elle a réussi à convaincre sa propre mère d'acheter une petite partie d'un des étages, pour qu'elles puissent se voir plus souvent. Le promoteur a accepté de vendre puisque l'espace était trop petit pour de nouveaux bureaux. Quand ma grand-mère est décédée, elle m'a légué ce bien. Je n'ai jamais voulu le louer ou le vendre ».

Je vois bien qu'Adrien tente de me poser une question mais Victor l'en empêche discrètement. Mal puisque je m'en rends compte, mais tout de même.

« La vue est incroyable... J'en aurais presque le vertige...

— Moi aussi, lance Victor, complètement déboussolé par mes annonces.

— Dans ce cas, rentrons à l'intérieur. Il commence à faire froid ».

Je vais rapidement m'assoir sur le lit, ou bien devrais-je dire m'allonger. J'oublie que je ne suis pas seul. Ils discutent un petit peu dans la pièce à côté. Je sens l'effervescence de l'esprit d'Adrien. Mais ce soir elle est vaine.

Adrien et Victor apparaissent, du moins je le suppose au regard de l'ombre qui se forme sur ma paupière close. Chacun d'entre eux vient s'installer d'un côté. A la douceur de sa peau, je sens qu'Adrien est à ma droite. A son parfum, je reconnais Victor à gauche.

Une main glisse le long de ma jambe. Une main gauche, celle d'Adrien. Toujours les yeux fermés, je ne dis rien. Elle est rejointe par celle de Victor. Très vite mon érection se dessine. L'un et l'autre commencent à s'en rapprocher. A tenter de défaire mon pantalon.

« Non » dis-je dans ma tête. « Non » soufflai-je à peine. « Non » répétai-je clairement.

« Non » hurlai-je à présent avant de sauter du lit et de me plaquer contre la baie vitrée. Non.

Un mâle foudroyant (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant