27.1.

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Point de vue de Wilfried

« De quoi veux-tu parler, Wilfried ? m'interroge calmement Victor.

— Paul m'a embrassé et j'ai répondu à son baiser.

— Et pourquoi est-ce si grave ?

— Je voulais que tu le saches au plus tôt.

— Je t'en remercie. Je sais que Paul est très proche de toi, je ne suis pas surpris. Pourquoi es-tu désolé ?

— Parce que ce n'est pas un sujet habituel...

— Embrasser quelqu'un qui n'est pas dans la meute ?

— En effet.

— Tu sais parfaitement que la transparence est tout ce qui compte. Alors qu'est-ce qui est terminé ?

— Je ne suis plus candidat à la direction de l'université.

— Pardon ? Pourquoi ? me demande Victor après avoir attendu quelques secondes, le temps de s'assurer qu'il ait bien compris ma phrase.

— Je ne peux pas prétendre être au sommet de cette institution après avoir fricoté avec l'un des étudiants. C'est au-delà de mes principes.

— Tu veux renoncer à une victoire quasi-assurée ?

— Oui.

— C'est la seule raison, Wilfried ?

— Pourquoi y en aurait-il d'autres ?

— Je souhaitais seulement m'en assurer...

— Les deux autres candidats vont se réjouir.

— Et toi ?

— Pardon ?

— Toi, tu vas parvenir à regagner ta posture d'enseignant ?

— Ce n'est pas parce qu'un étudiant m'a embrassé que...

— Non. Je ne parle pas de ça. En te retirant de la course, tu vas perdre la direction des relations internationales. Tu y es prêt ?

— Qu'essaies-tu de me faire dire, Victor ? »

Je sens qu'il veut me parler de Sydney. J'ai compris sa position, plutôt favorable à mon propre changement de cap. Peut-être que la vie australienne lui plairait, après tout. Ce n'est pas si simple, au contraire. Surtout avec Ludovic et nos omégas. Je ne m'imagine pas partir uniquement avec Victor.

« Je me préoccupe seulement du bien-être de mon mari.

— Je t'en suis reconnaissant, lui dis-je avec acidité.

— Ne sois pas énervé après moi, s'il-te-plaît. J'essaie simplement de comprendre les pensées qui te préoccupent.

— Elles sont nombreuses ».

Quelques coups se font entendre contre ma porte. Je saisis donc l'opportunité pour avorter notre échange.

« Je dois te laisser, l'on me demande.

— A ce soir, passe un bon après-midi.

— Oui ».

Un mâle foudroyant (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant