19.2.

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Point de vue d'Adrien

« Tu ne pouvais pas attendre un peu, se moque-t-il de moi.

- J'étais impatient de profiter de mon Alpha, tout simplement, lui répondis-je avec un sourire ironique plaqué sur le visage.

- D'autant plus que cet appel téléphonique était crucial, crois-moi.

- Pourquoi ?

- J'ai décidé de porter ma candidature pour diriger l'Université Humboldt ».

Wilfried aurait tenté de m'assommer, il n'aurait sans doute pas fait pire. A son âge, tenter de présider l'université ? C'est un projet à la fois fou et à sa hauteur. Je ne suis pas surpris, c'est dans le sens logique de sa carrière. Mais je pense égoïstement à moi, à nous. Si Baptiste et Jonas le trouvaient absent, que vont-ils dire ensuite ?

« C'était ta surprise ?

- Pas du tout ! Ce soir, je t'emmène voir un ballet. Juste en face, au Staatsoper ».

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je lui saute au cou. Je n'étais pas jaloux quand Jonas était allé avec lui, mais je me réjouis qu'enfin je sois concerné à mon tour. Et je pense que notre relation y joue un rôle spécial.

« Je suis enchanté ! C'est quel type de ballet ?

- Assez classique, je te l'avoue. Un amour impossible, et l'histoire tourne autour des solutions qui s'offrent aux deux amoureux. Mais je ne t'en dirai pas plus.

- Bien sûr, je veux garder une partie de surprise ! »

Soudainement, je prends conscience que nous allons directement aller à l'Opéra, alors même que je ne suis clairement pas habillé pour. Je commence à paniquer :

« Mais, Wilfried, je ne peux pas y aller habillé comme ça !? Et nous n'aurons pas le temps de rentrer... »

Aussitôt, Wilfried saisit mon visage et vient déposer un baiser sur mes lèvres.

« Ce matin, avant de partir, j'ai pris un de tes costumes avec moi, ainsi que ta plus belle chemise. Calme toi mon Adrien ».

Je m'effondre dans ses bras, submergé par l'émotion de cette soirée à deux et de cette marque d'affection. Je tiens beaucoup à Wilfried et je constate combien c'est réciproque. Je m'habille donc dans son bureau pendant qu'il termine de rédiger un compte-rendu pour ses étudiants. Il est dix-neuf heures, nous devons donc traverser la rue.

Contre toute attente, avant de rentrer dans la sublime institution, Wilfried me tend sa main. Que je saisis, tout autant que le billet. Nous avançons donc ensemble pour atteindre nos deux places. Je profite de chaque seconde, à observer les lieux, découvrir la richesse mais aussi la sobriété de la salle.

Très vite, le chef d'orchestre rentre, sous les applaudissements du public. Plongés dans le noir, et n'ayant personne derrière nous, je tente de me blottir contre lui. Ses bras accueillant me donnent l'autorisation et ce sont trois belles heures qu'ainsi débutent.

Un mâle foudroyant (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant