Un mâle foudroyant (BxB)

8.2.

Attention ! La lecture de ce chapitre dévoile l'issue de mon histoire Suprême Mathieu (S.M.) ! Si vous êtes en pleine lecture de cette histoire ou avez prévu de la lire, peut-être serait-il judicieux de sauter le présent chapitre et d'y revenir ultérieurement. 

Point de vue de Wilfried

Mathieu a raison, à partir du moment où Victor et moi nous sommes entendus sur notre désir de meute, j'ai décidé de me retirer du milieu. A l'époque, il m'en a beaucoup voulu, notamment parce que nous étions associés dans certains d'entre eux. Il a suffi qu'il rachète mes parts pour en prendre le contrôle complet. Quant à moi, j'ai ainsi pu acheter notre appartement comptant, tant les parts investies avec Mathieu avait vu leur valeur croître.

« Combien de temps restez-vous à Berlin ? Je serais très heureux de vous voir plus régulièrement.

— N'esquive pas ma remarque, Wilfried. Comment va ta petite meute ?

— Elle se porte bien. Victor et moi sommes en pleine harmonie depuis que nous habitons ici. Nous avons amené dans nos bagages les cinq autres mâles de la maison et je crois pouvoir dire que chacun a progressivement trouvé sa place. Même si les failles de certains sont plus complexes à panser, ou que l'un d'entre eux semble avoir du mal à renoncer à son ancienne posture.

— Vous vivez donc tous les sept ? En meute ? demande Andy.

— En meute si on file la métaphore lupine, sinon dans une forme aboutie de polyamour.

— Tu les aimes vraiment tous, demande Mathieu sans concession.

— Je ne les aime pas tous autant que je suis capable d'aimer Victor. Mais chacun à sa façon me touche, compte pour moi.

— Tu crois que l'on serait capable de vivre ainsi, nous ? s'interroge Andy.

— Je ne suis pas sûr de pouvoir te partager » rigole Mathieu.

Je pense que le couple qui est devant moi, au-delà des propos mielleux qui font toujours leur effet, demeurera dans le temps. Mathieu a trouvé quelqu'un qui l'a délivré de ses fantômes, qui prend soin de lui, qui sait le faire sortir de sa carapace. Andy, de ce que m'a dit Mathieu, avait quant à lui un besoin immense de protection après avoir été livré à lui-même pendant si longtemps. Il y a plus que de l'amour entre eux, il y a une relation d'équilibre et d'enracinement.

« Toujours est-il que tu n'as pas répondu à ma question, combien de temps êtes-vous ici ?

— Je crois que mes contrats vont être de plus en plus souvent européens. Nous avons bon espoir de nous intégrer dans les différents défilés de mode, répond Andy.

— Je ne serais pas surpris si nous devions cesser nos déplacements dans quelques mois. Nous n'arrêtons pas de nous partager entre San Diego, New-York, Montréal, Paris et Rome.

— Ce serait l'occasion de nous voir plus souvent.

— Avec plaisir, Wilfried, réellement.

— Et je pourrai apprendre à connaître l'homme qui te rend heureux, dis-je en tendant la main vers Andy.

— Avec joie ».

Tandis que nous quittons mon bureau, qu'Andy avance doucement, Mathieu se retourne vers moi et me tends un dossier : « je pense que tout ceci te sera très utile pour tes recherches. Le milieu BDSM est en train d'évoluer plus vite que je ne le croyais et tu en feras d'excellents ouvrages j'en suis sûr ».

Je l'en remercie sincèrement et, alors que j'allais rejoindre avec lui son mari, Mathieu s'avance vers moi et me donne une légère accolade qui, déjà, est incroyable pour lui. Décidément, mon ami semble avoir chassé tous ses démons.