6. Meera

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"Le joueur et la malade"

Je n'avais pas trop l'appétit avant mais, là ça me coupait totalement l'envie de manger.

Je vois que tu ne veux plus manger. Remarquait Stephen qui lui mangea tranquillement.

À qui la faute hein ? Me plaignis-je.

Je ne vois pas de quoi tu parles. Me répondit-il calmement. Il le faisait exprès ma parole ! Il me tutoyait et ça m'agaçait.

Ah oui ? Qu'est-ce que c'était ce comportement suspect ? Pourquoi avez-vous réagi comme si j'étais avec vous ? Le questionnais-je.

Mais tu es avec moi !

Ne feignez pas l'ignorance avec moi. Vous savez très bien de quoi je parle.

Non, je n'en sais rien. C'est à toi d'éclairer ma lanterne. Et cesse ce stupide vouvoiement. C'est ridicule !

Je n'ai pas envie d'être familière avec vous après cette scène. Vous avez vexé mon ami. Et...

Et quoi ? Je ne trouvais pas cela normal d'être avec une invitée et que son collègue lui parle comme si elle était de service. Où est son professionnalisme ? S'il est familier avec toi, ça passe. Mais il aurait pu se la garder, sa familiarité parce que tu es avec moi. De plus, ton cher ami n'est en fait qu'un soupirant qui joue la carte de l'amitié pour t'avoir. Rien de plus!

C'est du grand n'importe quoi ! Et je ne suis pas avec vous! M'énervais-je. Il commençait à sérieusement me les briser avec ce ton badin qu'il prenait. Il ne semblait pas avouer qu'il m'avait mis mal à l'aise.

Si tu l'es ! Tu sais tu peux continuer à nier l'évidence mais on l'est actuellement.

Vous savez dans quel sens je parle !

Non, je ne sais rien. Sourit-il mesquin. Je le voyais que ça lui plaisait de me voir agacée. C'est toi qui joues sur les mots.

C'en est assez ! Je ne joue pas sur les mots! Cette conversation est ridicule. Tout ceci est ridicule. Vous aurez pu me le dire plutôt que de vous approcher tel que vous l'avez fait. On n'est pas ami, ni camarade alors je vous prierai de vous retenir. À moins que vous ne soyez un psychopathe qui aime la proximité d'autrui ! Lui crachais-je au visage en me levant afin de faire emballer ma pizza que je n'avais pas encore touchée.
Revenue du comptoir, je n'attendis pas qu'il me suive que je me faufilais dehors. Je commençais à m'éloigner quand j'entendis:

Tu pourrais au moins me remercier d'avoir veillé sur toi et aussi pour ce repas ! Lança-t-il derrière moi.

Eh bien non ! Car voyez-vous, je n'aurais pas été obligée d'accepter cela si vous ne m'aviez pas cogné. Lui dis-je en le regardant avec les yeux noirs et de mauvaise foi. Il eut un mouvement de recul comme si je l'avais giflé. Puis il fronça les sourcils et me dépassait afin de monter dans sa voiture. Il partit sans dire mot. Je l'avais sûrement vexé mais ça ne me disait rien. Il m'avait énervé. J'inspirais bruyamment avant de prendre le chemin du campus. Je croisais Samuel qui traînait encore dans les parages mais je l'ignorais.

Meera s'il te plaît attends ! Tu es blessée, qui t'a...

Mais tu vas arrêter de me suivre à la fin ! Tu m'épuises. Et tu veux savoir qui m'a fait ça ? Eh bien c'est toi ! C'est à cause de toi si je me suis faite plâtrer le bras, si je ne vais pas pouvoir utiliser mes deux bras pour travailler. C'est à cause de toi si j'ai heurté ce garçon ! Lui au moins a eu la décence de s'excuser et m'envoyer à l'hôpital, toi non. Si tu m'avais laissé tranquillement cheminer à mon travail, le médecin ne m'aurait pas dit que j'avais un foutu mois à faire sans travail. Alors maintenant ça suffit ! Par ta faute, je perds de l'argent aussi fiche-moi la paix ! Terminais-je en reprenant mon souffle tellement je lui ai hurlé dessus d'un trait.
Il me regarda d'un air de chien battu, mais je ne le regardai pas plus longtemps. Je me sentais patraque. J'avais la migraine et des médicaments à acheter avant de rentrer. Chose que je fis pour ensuite rentrer en chambre.
Je voulais juste dormir.

Meera: Secrets De Famille - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant