29. Meera

37 1 0
                                    

"Un premier pas pour tous"

Toujours assise avec la tête de Stephen sur mes pieds, j'essayais de me concentrer sur le film bizarre qui se déroulait sous mes yeux. Mais franchement même si j'étais concentrée, je n'allais pas le comprendre. La suite logique du film était carrément inexistante. Et le jeu des acteurs était mauvais. Même si je n'étais qu'une amatrice, je le trouvais mauvais.
Et le fait d'avoir Stephen sur mes genoux ne me donnait pas envie de comprendre quelque chose, même les propres battements de mon cœur qui ne se régularisaient pas depuis un bon moment. C'était pénible ! Il était pénible. À quel moment avions-nous sauté le pas ? Et comment avais-je fait pour me laisser emporter dans cette frénésie ? Bon sang !

Je sentis une main me caresser les cheveux. Automatiquement j'abaissais mon regard sur l'auteur de ce geste. Chose que je regrettais ou...pas. Il avait ses doigts dans mes cheveux que j'avais décidé de coiffer en afro. Vu leur densité et la fraîcheur de l'endroit, la température ambiante allait me tenir au chaud. Il avait l'air d'analyser les moindres coins de mon visage. Ses yeux pétillaient et allaient de mon cou,-allons savoir pourquoi ?, à mes cheveux. J'eus l'impression qu'il me scannait. Mais je remarquais aussi qu'il le faisait avec une telle concentration, que je me doutais du fait qu'il soit toujours avec moi. Profitant de cet air distrait, je me mis aussi à le regarder. Et là, je me passerais de commentaires. Il n'était pas mon style d'hommes... Bien sûr !...Chut, je parle conscience ! Cependant, je devais avouer qu'il était bien fait. Après avais-je connu plusieurs latino ? Ou plusieurs hommes ? Non, non pas du tout ! Mais pour le peu que je voyais dans cette ville, et même à la télévision, il était vraiment plus charmant. Je pourrais dire beau, mais cela ferait enfantin. Car ce n'était pas seulement son physique qui attirait. Il y avait son assurance, sa gestuelle douce et à la fois insolente, ses sourires en coin, fins ou francs, sa nonchalance qui épousait ses gestes avec élégance. J'aimais aussi ses cheveux assez noirs, ses tâches de rousseurs qui ornaient la naissance de son cou, ni trop ni peu. Sa musculature pour un homme de vingt-trois ans n'était pas à ignorer. Il respirait aussi l'intelligence. Une autre chose qui faisait qu'il imposait le respect était qu'il ne cachait pas ses défauts, il était assez franc et assumait ses dires. Il était sociable malgré les premiers abords. Ce n'était pas un prince charmant, je n'étais même pas sûr qu'il changerait pour quelqu'un. Le truc qui était probable, était qu'il s'assagisse, pas qu'il change.
Après pouvait-on changer ? Un dicton disait qu'on avait beau chasser la nature, elle reviendrait au galop.
Je soupirais. Ici, je n'avais pas le temps de penser à ma famille ou à Samuel.
Cet endroit m'obligeait à me reposer, et à penser à cet homme qui me caressait les cheveux, sa caresse me détendait mais à fond ! J'aurais pu respirer d'extase si je n'avais pas honte qu'il l'interprète comme une permission de se jouer les indispensables dans ma vie. Je n'étais pas arrivée à ce stade. Il m'attirait simplement !

Que faisait maman ? Comment allait Raphaël ? Où était Trey ? En parlant de cet aîné mystérieux, je n'avais pas oublié qu'il devrait me parler de sa rencontre avec Matteo. Il avait compris lorsque Stephen parlait l'espagnol, cela voulait dire qu'il y était habitué. Je savais que l'école de Trey avant offrait des opportunités linguistiques aux étudiants, seulement Trey n'y était jamais intéressé. Et comment avait-il fait pour apprendre la mécanique ? Il était comptable pardi ! Tout ça ne sentait pas du tout bon.
À mon retour, je remettrai mes pieds dans tous ces mystères et boules de gomme. Ça me déprimait d'avance, enfin façon de parler.
Et que dire de Samuel ? Je n'avais pas rallumé mon téléphone, sous le conseil de Riley afin de ne pas être tentée de chaque fois appeler à la maison. Elle m'avait fait promettre de m'amuser. Et je n'y ai vu que du feu dans cette histoire. D'ailleurs comment avait-elle obtenu ma promesse ? Du coup, ça m'évitait de tomber sur les messages de ce criminel qui allaient à coup sûr gâcher mon humeur. J'espérais au moins qu'il se soit découragé. Il ne devrait pas être si désespéré que ça, si ? Je fermais mes yeux, je pensais trop.

Meera: Secrets De Famille - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant