Meera: Secrets De Famille - Tome 1

14. Meera

"La nature revient toujours sournoisement"

Depuis mon accident, j'avais demandé à Alessa comment je m'étais retrouvée dans cet hôpital huppé et comment ils avaient fait pour payer mes soins, mais elle me racontait une histoire que je peinais à croire. Ce n'était pas que je doutais d'eux mais c'était très bizarre. Surtout je ne me rappelais même pas de mes différents moments d'éveil. C'était surtout la réaction du médecin qui m'avait rendu sceptique à cette histoire. Il était sacrément gentil et avenant avec moi comme s'il me connaissait. Mais Alessa refusait de me dire ce qui s'était passé alors je n'insistais pas.

Aujourd'hui je devais aller travailler au fast-food. Ce n'était pas mon jour mais je devais remplacer une serveuse qui avait eu un problème. Je n'allais pas demander pourquoi étant donné que j'avais besoin d'argent. Et j'allais m'en faire sur le champs. Je me préparais quand je reçus un appel d'un numéro inconnu. Je ne répondis pas. On m'avait dit que les numéros d'inconnus dans ce quartier étaient suspects.
Je portais mes tennis et fourrant mon téléphone dans ma poche, je sortis. Tandis que je descendais les marches, une jeune fille assez blanche ou pâle me dépassa. Puis elle s'arrêta pour me regarder avec insistance. Gênée et agacée qu'elle soit aussi impolie pour fixer quelqu'un qu'elle ne connaissait absolument pas, je roulais des yeux.

Avez-vous un problème mademoiselle ?

Euh... Non non ! Désolée de vous...avoir fixé...je... J'y vais. Elle grimpa en vitesse les marches sous mon regard rempli d'incompréhension. C'était quoi ça ? Arrivée en bas, je grimpais dans ma voiture et démarrais.
J'arrivais là-bas rapidement. J'allais porter ma tenue de travail et je saluais ceux qui s'y trouvaient. Certains me répondirent poliment, d'autres sans me regarder, et le reste bah... Ils m'ignoraient royalement. Bonjour l'ambiance ! J'allais rapidement au poste de l'autre... Rose. La serveuse que je remplaçais aujourd'hui s'appelait Rose. Elle était la deuxième caissière de l'endroit. Je me positionnais en demandant des informations de plus à sa collègue. Elle me répondit froidement avec sa voix aiguë.

Bah quoi ? Tu n'as jamais tenu une caisse. Elle me regarda semblant attendre une réponse. Seulement elle n'avait pas posé une question mais elle avait dit une affirmation. Chose que clairement elle-même n'avait pas compris.

Bah tu viens de l'affirmer toi-même. Elle me regarda sans comprendre, je roulais des yeux. Était-elle débile ou juste bizarre ?
Alors ? Insistais-je. Elle souffla d'exaspération avant de daigner m'expliquer.

Tu vois que ce n'était pas si compliqué que ça ma belle. Fis-je en lui souriant légèrement ignorant son regard noir. Des heures passaient et...rien ne se passait. Absolument rien ! J'étais totalement ennuyée. Rose n'avait pas un chic poste. Elle devait juste rester assise, enregistrer les commandes, encaisser l'argent, compter l'argent. Ce n'était pas un poste pour moi. Je me rendis compte que je haïssais les jobs de sédentaires. M'asseoir là des heures me donnait mal au dos ! Je préférais largement être serveuse. Au moins, j'avais plusieurs chances de tomber sur des idiots qui essayeraient de m'énerver, ce qui embellirait ma soirée. Alors que ma joue était dans ma main, le regard ennuyé, j'entendis un raclement de gorge. Quand je me retournais, je me figeais. C'était Samuel !
Qu'est-ce qu'il faisait là ? Je regardais derrière lui, je ne vis pas ses éternels toutous. Je risquais un oeil dehors, je ne les vis pas non plus. Il était donc seul. Je reportais mon regard sur lui, je réprimais un frisson de peur. Il me fixait méchamment avec une lueur malsaine dans les yeux. Ses yeux que j'aurais pu trouver beaux s'il n'était pas ivre ou drogué. J'hésitais entre les deux. Ce dernier ne bougea pas d'une seconde alors que les autres clients s'impatientaient. Ils se plaignaient de mon service lent. Mais ce n'était pas eux qui avaient Cerbère qui les foudroyait du regard.

Bonsoir Samuel, que veux-tu que j'enregistre ? Lui dis-je malgré moi chaleureuse. Il ne fallait pas que je l'énerve. Il se gratta la tête puis rigola.