Meera: Secrets De Famille - Tome 1

7. Meera

"Shin Sekai?"

Me voilà en train de déambuler, serpenter entre les gens suivant Alessa. Elle m'avait traîné jusqu'ici, me promettant que je ne m'ennuierai pas mais franchement ce n'est pas l'ennui qui me faisait le plus peur. C'était plutôt cette tête engourdie qui ne demandait qu'à se reposer sur un oreiller doux et moelleux. Je suivais mon amie qui m'expliquait une chose à propos d'une course de voitures mais je ne l'écoutais pas. On arrivait devant un lot de conteneurs très hi-tech beiges avec une marque de voiture inconnue pour moi dessus et toute une rangée de plusieurs enseignes. Je ne faisais pas attention depuis le début mais j'avais remarqué que c'était un événement assez important, vu la quantité de personnes qui bouchaient chaque passage. En plus, je voyais des enseignes de plusieurs grosses entreprises ici. Mais ça ne me disait pas plus que ça.

Euh... Alessa où sommes-nous?

Nous sommes aux essais de la F2, ma belle. Me dit-elle. J'écarquillais mes yeux. Comment avait-elle fait pour qu'on y entre? Depuis quand s'intéressait-elle à ce sport? Et n'était-ce pas la compétition dont on parlait à l'école il y a quelques jours?
J'entendis mon amie s'exciter telle une puce à l'approche d'une personne.

Hi Larry ! How are you ? Lui dit-elle.

I'm fine Sunny ! Drôle de coïncidence, je m'appelais Sunny et ce n'était pas un surnom. Mais jamais personne ne le disait enfin à part ma famille et elle. Elle me regarda en pouffant. Je levais mes yeux au ciel. C'était une gamine, elle !

And you ? Who's your friend ? Lui demanda-t-il curieux remarquant certainement notre coup d'oeil complice.

Oh it's my friend ! She's Meera Key, my bestie ! Lui dit-elle avec entrain sans manquer de me serrer dans ses bras. Je lui souris un peu gênée puis reportai mon regard vers ce dénommé Larry. Il n'était pas mal et était dans le genre blanc pâle,  mais légèrement.

Nice to meet Larry. Lui dis-je en lui tendant la main.

Me too lady Key. Mais on peut parler français, ça ne me gêne pas. Me fit-il remarquer avec un accent britannique. Comment je le savais ? Petite, papa invitait toujours un ami anglais pour dîner. Ce dernier mélangeait tous les jours l'anglais et le français mais il avait fini par s'y faire sans se départir de son accent. Ce monsieur m'avait marqué car il aimait jouer avec moi aux jeux de société. Il était très gentil. Mais je ne l'avais plus revu, un peu avant la catastrophe financière de papa. Me rendant compte que je ne lui avais pas répondu, je me rattrapais en hochant la tête avec un léger sourire qu'il me rendit.

J'espère que cette folle ne t'a pas traîné jusqu'ici hein ! Me parla Larry d'un air complice en indexant sans se cacher Alessa. Elle fit les gros yeux et lui tapa les épaules. Je ris de bon coeur.

Tu espères mal car c'est ce qu'elle a fait !

Quoi ? Je n'allais tout de même pas te laisser seule en plus malade...

Es-tu malade ? Oh navré ! Si tu es fatiguée, tu me le dis. Je te trouverai une loge pour manger et te reposer. Me suggéra Larry.

Oui... D'accord ! De toutes les façons, elle n'allait jamais me laisser en paix.

Elle est si épuisante !

Tu m'enlèves les mots de la bouche là. Lui dis-je en approuvant ce qu'il disait.

Eh je vous rappelle que je suis là bande de traites ! Nous fit-elle remarquer avant de nous dépasser pour entrer totalement dans un des espaces, l'air faussement blessé. Larry rit sans retenue avant de la rejoindre et lui faire une bise sur la joue. Je les observais pendant une minute et les retrouvais sous dans la pièce moi aussi.
À ma grande surprise, il ne faisait pas chaud et elle était très large. Il y avait un climatiseur mobile Sam arrêté qui fonctionnait. Les sièges étaient placés de sorte à faire face à plusieurs écrans qui diffusaient ce qui se passait sur le terrain mais à plusieurs angles de vue. Une table remplie d'outils très complexes pour moi était là tandis que quatre hommes, sûrement des ingénieurs parlaient dans des oreillettes aux- je supposais conducteurs. C'était ma première fois de voir un abri de course. J'étais tellement obnubilée par ce décor que je ne remarquais pas une voiture, en bon français, une sorte de rallye stationner et des mécaniciens s'affairer là-dessus.