26. Stephen

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Cet Harry m'avait mis hors de moi. Bon sang, pour qui se prenait-il pour me menacer avec ce pistolet ? Ce type pas très futé ne s'était même pas rendu compte qu'il avait mis en danger sa chère amie, et qu'il s'apprêtait à se mettre lui-même dans un pétrin incroyable.
Ne pouvait-il pas simplement laisser ces affaires en dehors de ce séjour ? Et de plus, je n'y étais plus trempé. Et ce stupide surnom n'était plus le mien. Moi tout ce qui m'intéressait était d'avoir une vie paisible. Voilà pourquoi, je me concentrais sur ma carrière afin d'évoluer et de passer en formule 1. Et par la même occasion, mes études ! Je n'avais pas le temps à perdre avec la vie de mes grands-parents paternels qui tenaient un gang. J'avais un passé avec eux lorsque j'avais entre douze et dix-huit ans. C'est là-bas que j'avais hérité de ce surnom ridicule. Avant, j'étais une vraie tête brûlée. J'ai su me battre, tirer et manipuler la drogue. J'ai failli tuer plusieurs fois, seulement j'avais refusé. C'est pour cela que j'avais quitté le gang. Le meurtre ne me faisait pas peur mais c'était la conséquence qui s'en suivait qui m'effrayait. Et mon père avait menacé ses parents, et ma mère qui avait des connaissances dans les hautes institutions judiciaires et criminels avait joué avec pour qu'il me laisse en paix, nous laisse en paix. J'avais un petit-frère, Tristan Xabi Adeola et une grande sœur Elaina Adeola dit Elaina Alvarez maintenant. Mais c'était l'enfant de jeunesse de mon père. Après des mois de réflexion, j'avais décidé de rompre tout contact avec mes grands-parents. De temps en temps, ils essayaient de reprendre contact avec moi mais jamais je ne leur laissais l'occasion. Le mal on le coupait à la racine et on lui brûlait sa racine.

Ils nous envoyaient de temps en temps des cadeaux, ce qui faisait que j'avais des habits à l'insigne du B. Mais je ne les portais que rarement. Et après le signe du buffle était la marque de leur société d'élevage de buffles, de charcuterie et fumage de viande. Juste que les trop informés savaient que derrière ça, vivait une réelle institution de crimes.
Devant les gens au Mexique, en Angleterre, même au Brésil et en Colombie, Adeola était un important nom juste qu'il cachait de grands mystères.
Comment Harry le savait ?

Si je vous disais que ce petit homme avec Larry, Farell font partie d'un gang ! La surprise n'est-ce pas ? C'était un gang qui se disait être les concurrents de celui de mes grands-parents en Angleterre. Ils se faisaient la guerre depuis longtemps. Ils ont même tendu du fil à retordre à Papy Orlando Adeola, mon grand-père et au frère aîné de papa, Don Adeola. Ce sont les RedSharks!
Mais ils avaient fini par manger la poussière.
C'est dans ce capharnaüm que Harry avait perdu sa mère. Et depuis il vouait une haine viscérale contre les buffalo. J'y étais moi-même.
C'était cela qui arrivait lorsqu'on se frottait trop à la casa Adeola.

La casa Adeola était l'un des nombreux noms qu'on attribuait au gang ou buffalo. C'est un gang qui existait depuis longtemps et selon le chef de gang ; s'illustrait différemment. Papa m'avait expliqué que leur puissance pouvait même atteindre certaines favelas du Brésil et de Colombie. Et c'était dans cette atmosphère que lui avait grandi ainsi que son frère.
Oui, vous l'aurez compris mon père était un pur Latino avec toute l'histoire qui y est gravée. C'est un mexicain qui a grandi dans cette ambiance de gangsters et qui a bien vu hélas les affres de ce type de monde. Vous imaginez que grandir avec la réputation d'une famille de criminels recherchés, soit bien lourd pour un enfant. Lui, contrairement à Tio Don, a lutté pour sortir de cette galère. Il s'est vite rebellé contre son père qui avait voulu qu'il seconde son aîné. Il avait eu Elaina avec sa première copine (une copine forcée), qui mourut après. Tio Don s'est laissé faire, et après pour l'avoir vu à l'oeuvre j'aime dire qu'il aimait faire ce genre de choses. C'était dans sa nature d'être une brute, un sanguinaire et de faire frémir les gens de peur. Il a très vite assimilé tout ce que leur père lui enseignait, tandis que papa lui apprenait sans réelle passion. Puis mettant pression sur ses parents, ils avaient fini par le laisser partir.
De toutes les façons, personne n'était au courant qu'il avait des fils. Aussi étonnant que ça puissait paraître, papa m'avait dit que pour les hommes de papy nous étions des gens qui allaient plus travailler pour lui. Comment avait-il fait pour cacher la vérité ? Jusqu'à présent cela m'intriguait.

Cela dit, je pense que c'était grâce à cela qu'aujourd'hui je pouvais me promener sans que je n'aies des inspecteurs au dos, pareil pour papa. Papa a donc fait les études qu'il voulait, il s'est marié avec la femme de sa vie et non pas celle qui lui était destinée s'il avait accepté d'être dans le gang.
Papy a longtemps en voulu à son fils d'avoir fait ça mais c'était soit ça, soit être fiché criminel. L'année où il est réapparu à nous, fut une année de grands troubles.
Étant donné que papa avait déjà participé à des échanges, et même tué avec complicité, papy le faisait chanter. Et c'est pour cela que j'ai passé trois ans de ma vie avec eux. La seule condition était que je continue mes études. Là-bas, j'aurais terminé comme mon oncle qui enchaînait des filles, des relations assez courtes et qui étaient dépourvus d'émotions. Enfin... Pour des inconnus. Bref... Soit ! Très peu pour moi.

C'était à cette période que je connus Farell. Farell était un américain. Malgré le statut très aisé de son père, il avait connu une vie difficile. Il traînait déjà dans des affaires pas très nettes. Son passé tumultueux lui avait valu d'être un homme avant l'heure.
Nous sommes devenus très vite amis, car sans mentir il a les mêmes idéaux que moi... Enfin, je le pensais.
Je croyais qu'il était sincère et loyal mais je m'étais fourvoyé.

Je croyais que notre amitié comptait pour lui. Après tout lorsque sa famille lui faisait du mal, c'était nous qui l'avions accueilli. Son père ne supportait pas qu'il traine en ville et marche avec des gens qui lui semblaient pauvres. Il faut dire que son père était un homme cupide, qui ne parlait qu'avec les gens de son monde.
Résultat des courses quand son fils ne l'écoutait pas, il le faisait souffrir, le mettait en marge. On sentait la différence de traitement entre lui et ses demi-frères.

Farell Snow était orphelin de mère. Et sa belle-mère faisait honneur à la réputation de belles-mères mauvaises. Et ses enfants n'aimaient pas Farell pour son succès malgré toutes les conneries qu'il enchaînait. Il n'avait jamais redoublé. Il était intelligent et avait la côte auprès des gens.
Alors que James et Carter étaient effacés lorsqu'il était dans les parages.

Farell était  mon meilleur ami. Il était mon frère. Et ce type m'a trahi. Il nous a tourné le dos un bon matin pour rejoindre ces Redsharks. Ces gens étaient très jaloux de nous, vu que papy et les autres évoluaient dans le même domaine.

Hormis, les ventes de drogue, les tueurs à gages et compagnie, buffalo oeuvrait dans les courses de voitures et de moto illégales au Mexique, au Brésil et en Angleterre. Ce fut là que je m'épris du rallye. Je faisais des courses, remportais les gages, humiliais des gens. J'étais une vraie pépite d'or et j'aimais cela. Cette sensation de danger, de domination j'admets l'aimer mais pas de cette manière.

Mes parents ont dû suer sang et eau pour m'empêcher de pourrir comme le reste de ma famille. Papa avait même contacté une de ses tantes qui avait une influence sur son cousin et qui avait parlé pour que son cousin nous lance. C'était Mama Katja, la grand-mère direct de Matteo et Fabiola.

C'était tout une histoire, et une autre histoire concernant la mère d'Harry ! Je n'avais pas envie de m'en souvenir. Je pouvais comprendre sa haine, seulement je ne l'avais même pas tué moi. Cette histoire m'avait carrément déprimé. Plus jamais je ne voulais être dans ce genre de palabres. Ce fut à ce moment que je compris ô combien Papy et Tio étaient des êtres diaboliques ! Ils avaient beaucoup de sang sur leurs mains.
Rien que d'y penser, je réprimais un frisson de dégoût.
Je pense que c'était à cause de cela qu'Harry cherchait à montrer qu'il était mieux que moi. Il cherchait chaque fois à ce que je fasse un faux pas. Il me détestait car aucune preuve à part ses yeux ce jour-là, ne montrait que j'y étais. Aucune ne démontrait mon appartenance passée à ce gang. De plus, il était si bien camouflé que même pour les anti-criminels il était difficile de les attraper. La malignité était l'apanage même de la casa.

Mais de-là à me menacer devant les autres et devant la fille qui m'intriguait de jour en jour, n'était pas admissible. Je soufflais ! Je n'allais pas prendre le risque de dévoiler ma vie, et pas à une inconnue aussi intriguante ou plaisante qu'elle était.
Harry allait se débrouiller pour cette bombe lancée.

Meera: Secrets De Famille - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant