Chapitre 25 ~ Dhattûra

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~ Dhattûra ~

Avec ma mère, nous avons parlé de mon père et de son emprisonnement puis de mon petit frère qui s'était engagé dan l'armée, influencé par ses quelques amis du cartiers au cerveau retourné par les autorités. Il suivait une formation intensive qui le privait de contactes avec sa famille et ses amis. Ma mère m'a racontée qu'elle s'étaient beaucoup rapprochée de ma sœur après le départ de mon père et de mon frère. Elle étaient deux face au monde entier. Elles s'insufflaient l'une à l'autre le courage de vivre.

Lorsque ma sœur a ouvert la porte, j'ai cru que mon cœur avait une crampe. Nous nous sommes regardées de loin quelques longues secondes. Elle me paraissait si différente que je ne comprenais pas comment le soldat avait pu nous confondre. Puis nous nous sommes sautées dans les bras, l'étreinte a duré plusieurs minutes. Son odeur, la chaleur de son corps, elle m'avais tellement manquée. Nos deux corps se sont séparé et le mètre qu'il y avait entre nous me paraissait énorme.

« - Tu nous a abandonné. »

Son accusation était froide, sincère.

« - Arrête. La liberté c'est aussi savoir se détacher de ceux qu'on aime. » M'a défendue ma mère. Ma sœur était si injuste.

« - Je suis venue te chercher, il faut que tu vienne avec moi, tu es en danger ici. 

- Quoi ? »

J'ai réexpliqué à ma sœur que ma tête était mise à prix et que ma famille était recherchée. Je voyais qu'elle m'en voulais mais j'ai pensé qu'elle me pardonnerais en comprenant pourquoi j'avais fait tout ça. Nous avons encore parlé longtemps. Il fallait que j'attende que le peuple de Thyslem s'endorme pour la suite de mon plan.

Un moment plus tard, ma mère s'est mise a pleurer. Elle a embrassé ma sœur, les joues baignées de larmes. Si mon cœur avait une crampe le sien devais être entrain de se déchirer.

«  Il est temps. » A murmuré Dolma. Je crois qu'elle n'aurais pas pu parler normalement, sa voix semblait avoir déserté. Je me suis levée, ai embrassé ma mère et ai fait signe à ma sœur.

« - Viens avec moi. »

Ma mère a poussé ma sœur derrière moi. Olwen ma suivit dehors sans rien comprendre. Dans le noir nous distinguions le contour des maison et des arbres. Je me suis dirigée tout droit vers le château. Vers le mur, j'ai aperçu une charrette. Parfait. J'ai demandé a ma sœur de s'y cacher un moment. Elle m'a répondu que j'allais tous les faire tuer mais elle est quand même monté dedans. J'ai longé le mur jusqu'à l'entrée en priant très fort. Les gardes n'étaient pas là. Normal, pour tout le monde, c'était un jour comme les autres. Une nuit d'été calme. Je suis entrée furtivement dans la propriété en jubilant. Tout était parfait. J'ai suivis le chemin jusqu'à la fontaine. Les fenêtres du château étaient ouvertes. Elle étaient lourdes et certainement difficile à fermer. Je m'y suis engouffrée le plus silencieusement possible. Même ma respiration me paraissait faire trop de bruit. J'ai rejoint l'escalier sans difficulté. Sur la moquette mes pas sont devenus aussi silencieux que le vol d'une chouette. Un ronflement se faisait clairement entendre à l'autre bout du couloir. Ce devait être Irnoé. Je n'avais pas de mal à imaginer le vieil homme ronfler. Je me suis arrêtée devant la chambre que j'avais aperçu la dernière fois. Ca ne pouvais qu'être celle d'Ismaïr. J'ai entrouvert la porte. Elle n'a pas grincé. J'ai sorti le couteau attaché à ma cuisse et me suis approchée du lit sans oser respirer. J'avais l'impression que les battements de mon cœur allaient trahir ma présence. Dans le lit, de long cheveux noirs s'étalaient autour d'un visage de jeune fille. Je m'était trompé de chambre. Je suis ressortie a pas de loup. Me maudissant de ne pas savoir ou était la chambre du seigneur. Ma sœur m'attendais dans la charette. Si à la levée du jours je n'était pas sortie du manoir, mon arrêt de mort était signé. Certainement que le sien aussi. Je suis entrée dans la pièce d'à côté. Cela faisait plusieurs minutes que j'avais pénétré et le stress avait eu le temps de redescendre. Mes mains ne tremblaient plus et mon estomacs n'avais plus de nœuds. La pièce d'à côté était un bureau. Je suis entrée dans celle d'après. Rien qu'a l'odeur j'ai su que j'étais dans la bonne pièce. Elle imprégnait l'atmosphère. Elle échauffait mes sens. Je me suis approchée, respirant profondément pour contrôler la montée d'adrénaline qui enflait a chaque pas. Le couteau dans la main je l'ai regardé dormir. Le futur empereur, à ma merci. Il était beau. Serein. On aurai dit un ange dans ses draps blancs. Ses muscles se découpaient dans l'obscurité. Je le préférais endormi. Il n'était plus du tout effrayant ainsi recroquevillé sur lui même. J'ai balayé du regard son torse dénudé. Il a changé de position et je me suis pencher sur lui. Une mains sur son oreiller, l'autre en dessous de son menton. Notre proximité m'a perturbée, j'ai suspendu mon geste. Sous le froid de ma lame contre sa gorge, il a ouvert ses yeux de seigneur.

~ Ismaïr ~

Je sentais une présence dans ma chambre. Quand j'ai ouvert les yeux, elle était là. Juste au dessus de moi. Comme si elle se préparais à m'embrasser. Sauf qu'il n'y avais pas d'amour dans son regard. Pas de sensualité dans sa positions. Ses muscles étaient crispé au dessus de moi. Son bras sous ma ma gorge appuyait un métal froid. C'était bien elle pourtant. Celle que j'avais tellement souhaité revoir. J'ai attendu que mon esprit embué par le sommeil devienne claire avant de réagir. Quand tout mes sens furent en éveil je lui ai demandé d'une voix enrouée :

« - Que veux-tu ?

- J'aurai pu te tuer mais je ne l'ai pas fait. J'aurai pu tuer ton père mais je ne l'ai as fait. Gage de bonne volonté car ce n'ai pas l'envie qui me manque.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Un mot signé qui confirme que les gardes doivent me laisser sortir.

- Tu es entrée tu dois pouvoir ressortir. »

Elle s'est penché un peu plus. Ses cheveux m'ont chatouillé le cou, sa lame m'a picoté la peau. Je n'avais pas peur. Elle avais l'audace de rentrer chez moi mais pas l'inconscience de me faire du mal. Elle voulait me faire croire que ma vie étaient en jeux mais la sienne l'était bien plus.

- Je veux une lettre signé à ton nom.

D'un geste vif j'ai attrapé ses poignets et d'un coup de rein je nous ai retourné. Le matelas a rebondi, une fois. J'ai clouer ses poignet en dessus de sa tête alors que son corps frêle s'étendait sous le mien. Sa respiration s'est bloqué dans sa gorge. Son t-shirt remontait sur son ventre laissant apparaître sa peau claire.

« - Quand une femme est dans mon lit c'est toujours moi au dessus. »

Tout son corps c'est contracté sous ma réflexion. Elle m'avais clairement sous estimé. Elle a essayé de me mettre un coup de genoux mais j'ai bloqué ses jambes avec le miennes.

« - J'aurai du te tuer quand j'en avais l'occasion. » elle a répondu avec une voix éraillée.

Chaque gesticulation de sa part faisait monter mon niveau d'excitation. A chaque mouvement, nos peau se frôlaient. Juste en dessous de moi, je sentais la tension de son corps agité. Sa respiration frénétique n'arrangeait pas l'ardeur qui m'enflammait. Tout a coup j'ai eu trop chaud. J'ai senti une érection naissance entre mes cuisses. Dans ses yeux une lueur de panique brillait. Pourtant ses pupilles étaient dilatés, sa bouche entrouverte... Je me suis relevé d'un coup. Elle a brandi son couteau entre nous deux, prête a me sauté dessus pour m'égorger. Je me suis approché d'un pas. Elle a fendu l'aire de son bras. J'ai tout juste eu le temps de bondir en arrière, évitant qu'elle ne m'éventre. Une fine ligne rouge entaillait mon abdomen. Étais-je allé trop loin ? Elle ne paraissait plus elle même. Ses gestes étaient soudains mais manquaient de précision. Elle m'attaquait avec rage. Elle protégeait sa vie. A ses yeux j'étais redevenu le monstre qui voulait tuer sa famille. Avec regrets j'ai déjoué chacune de ses attaques. Elle se battait bien, trop bien pour une femme. Elle se battait comme un soldat entraîné. Les Rebelles avaient construit une armée. C'était la seul explication.

DhattûraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant