Dhattûra

Chapitre 47 ~ Dhattûra

~ Dhattûra ~

Je n'ai pas pris la peine de fermer les yeux. Je savais que le sommeil ne viendrait pas m'emporter. J'avais trop de pensées dans la tête. J'étais dos à lui. Je l'avais entendu se retourné. J'avais attendu qu'il me tire vers lui mais il ne l'avait pas fait. Certainement qu'il n'avait pas osé. J'étais contente qu'il ne soit pas reparti, contente qu'il se soit imposé. Je ne pensais pas être aussi transparente que ça, par-ce qu'il avait forcément senti que je voulais qu'il reste. Mes parents aussi auraient voulu que je reste. Ils avaient été tellement émus de nous voir réunis. Demain je devais aller les voir. Il fallait aussi que j'organise l'arrivé de mon peuple. Et réfléchir à ceux qui avaient refusé l'accord.

« - A quoi tu pense ?

- A demain, j'ai oublié de te dire quelque chose.

- Si sa t'empêche de dormir, dis-le moi maintenant. » Je me suis tournée vers lui. Couché face à face, nous avions l'aire de deux vieux amis.

« - Environ un tiers des gens ont refusé l'accord.

- C'était prévisible...

- Ma meilleur amie aussi a refusé.

- Ca n'empêche pas votre amitié. » Il m'a fait remarquer.

- On verra. »

Pour une fois, je ne ressentais pas de malaise face à notre proximité. Et je n'étais pas non plus gêné de le fixer dans les yeux. Dans l'obscurité de la nuit je ne distinguais pas les couleurs. Ses yeux étaient deux perles foncées.

« - Tu es magnifique. » Il a parlé à voix basse. Sans aucunes trace d'embarras. J'ai souri.

« - Merci. Je pense pareil de toi. »

Il c'est retourné en soufflant « Bonne nuit » puis nous n'avons plus parlé. Faisait-il semblant de dormir ? Car j'étais loin de réussir a m'abandonner au monde des rêves. J'ai attendu en écoutant sa respiration profonde. Apaisée par sa présence.

~ Dhattûra ~

Je me suis réveillée enlacé a lui. Mon visage collé à son torse un bras enroulant sa taille et ma jambes sur la sienne. Quand est-ce que c'était arrivé ? Je me suis rapidement dégagée avant qu'il ne se réveille et suis partie retrouver Hérésie. Ma sœur m'en voulait de ne pas lui avoir emmener Granite, je lui ai promis qu'elle arriverait avec un ami. Arvel partait s'installer à Tarme. Je devais aller y récupérer les chevaux demain.

Hérésie a lancé un hennissement grave. Puis a gratté le sol. Elle avais envie de sortir. Je savais que les autres chevaux lui manquaient. Elle avait l'habitude de vivre dehors et en troupeau. Je l'ai emmené dans un paddock à côté d'un pré ou deux vieux chevaux broutaient. Ensuite je suis aller rendre visite à ma famille. J'en ai profité pour leur ramener des pommes que j'avais piqué dans la cuisine. Les pommes impériales étaient délicieuses et il y en avais une dizaine de paniers remplit dans la cuisine. Personne n'y verrai rien. Sur le trajet j'ai pensé a Jenna, elle me manquait. En réfléchissant à ceux qui avaient refusé l'alliance je me suis rappelée d'une phrase qu'elle m'avais dite un jours. « Contre l'empire jusqu'à la mort ! » C'était sa devise elle m'avais expliqué. Il me fallait garder en tête la possibilité que les Rebelles restants attaquent l'empire. Si les soldats ripostent, se sera un massacre. Et les soldats riposteront forcément à une attaque, c'était une évidence. Sauf si ils reçoivent l'ordre de ne pas le faire... Mais dans se cas là, les Rebelles les massacreront. Personne ne pourra les en empêcher. La seul solution serai qu'il n'y ai pas de soldats dans la ville. Les Rebelles ne feront pas de mal au peuple. Mais Ismaïr ne sera jamais d'accord de retirer tout les soldat de Thysléem. Un moyen serai que les soldats passent inaperçus mais Ismaïr ne demandera jamais non plus à ses soldats de se cacher. J'étais presque arrivée quand l'idée a germé dans mon esprit. Les soldats n'avaient qu'à s'habiller en civil. Les Rebelles n'attaqueront jamais des gens du peuple. Je n'avais plus qu'a prier pour qu'Ismaïr accepte. Heureuse d'avoir résolu un problème, j'ai passé la journée avec ma famille. Sur le chemin du retour au château mon plan me paraissait impeccable. Les Rebelles seront accueillis comme n'importe quel autre personne. Ils verront que leurs seul ennemis sont leurs obsessions du passé. Finalement nous avions tous un deuil à faire. Celui d'accepter de se détaché de ses souvenir. Celui de consentir à oublier le passé afin qu'il n'ait plus d'influence.