Chapitre 43 ~ Ismaïr

34 7 0
                                    

 ~ Ismaïr ~

Allongé dans mon lit, je n'arrivais pas à me défaire de cette sensation d'avoir loupé quelque chose. Quand je pensais à elle, je me sentais en colère. En colère parce que j'aurai voulu l'embrasser tout à l'heure, mais aussi à cause de l'indécence par mes pensées. Elle était sensée être ma prisonnière. Ce n'était pas normal d'avoir un tel désir.

Le lendemain je me suis réveillé de mauvaise humeur. J'avais une folle envie d'assassiner tout les Rebelles cachés en Faride. Ma mère m'a dit que je parlais d'un ton agressif. Ca n'a fait qu'amplifier ma colère. Je suis parti m'enfermer dans mon bureau pour travailler. Je n'avais envie de voir personne. Ma solitude m'éloignait des personnes que j'aimais. Mais comme celles-si avaient tendance à m'agacer, la situation ne me gênait pas.

~ Dhattûra ~

Je n'ai pas osé sortir de ma chambre en entendant Ismaïr vociférer dans le salon. Quand j'ai entendu ses pas se diriger vers son bureau je suis aller demander a Ismen ce qui le mettait dans cet état.

« - Il est comme sa depuis la mort de papa. Il est sur les nerfs. » Elle m'a répondu tristement.

- Il a pleuré ? »

- Ismaïr ? Non, il est même pas allé voir sa tombe.

- Mmm.

- Ne t'inquiète pas, il ne te fera pas de mal.

- Je n'ai pas peur de lui.

- Tu a peur de quelqu'un ?

- J'avais peur de ton père. »

Elle a eu un sourire compréhensif avant de révélé :

« - J'ai toujours pensé qu'Ismaïr serai un bon empereur.

- Il le sera. » Au fond de moi j'en était pas convaincue, plus maintenant. Mais je ne pouvais pas laisser sa propre sœur douter de lui.

« - Tu es quelqu'un de bien. »

Elle m'a pris au dépourvu. Ses yeux brillaient de sincérité.

« - Merci. Je me suis toujours efforcé de le devenir. Je vais aller lui parler. »

Elle m'a regardé partir. Je l'aimais bien cette fille. Elle était profondément gentille.

Cette fois-si j'ai toqué a la porte du bureau puis ai attendu qu'il m'autorise à entrer.

« - J'ai retenu la leçon. » Je l'ai nargué en m'approchant.

« - Qu'est-ce que tu veux ? » Il avait perdu son aire taquin. Sa voix était froide.

- T'emmener quelque part.

- Je travaille. Sort. »

La honte, je ne pouvais pas repartir comme sa. Je me suis approchée du burreau.

« - C'est urgent. Viens avec moi, s'il te plais. »

Il a soupiré, impossible de ne pas remarquer son exaspération. A la limite de l'impolitesse.

- Tu veux aller ou ?

- Suit moi. »

Pour être sur qu'il me suive je lui ai attrapé la main. Ses doigts se sont immédiatement refermé sur la mienne et j'ai lutter pour ne pas le regarder alors que la chaleur de sa paume se rependait dans la mienne. Sa poigne était à la fois possessive et rassurante.

Nous avons traversé tout le jardin sans qu'il ne comprenne, mais arrivé devant la grande porte en fer forgé, il s'est arrêter net. Devant nous s'étendait le cimetière impérial.

- Non Dhattûra, je ne veux pas y entrer. » Il a subitement lâché ma main et je me suis surprise à en être déçue. Ce n'était cependant pas là dessus que je devais me concentrer.

« - Ta colère te consume et elle fait souffrir tout le monde. Tu dois la laisser partir pour qu'elle ce transforme en tristesse.

- Non.

- Ismaïr, tu dois faire le deuil. Tu peux pas continuer comme sa.

- Ça ne te regarde pas.

- Si, puisque ça influence ta manière de gouverner ça concerne tout le monde.

- J'ai déjà fait mon deuil. »

Il a voulu faire demi tour mais je lui ai barré la route.

« - Non tu ne l'as pas fait. Tu es emplit de rage. Pleurer n'est pas une faiblesse. C'est une force.

- Pas pour un empereur.

- Pour un empereur qui a peur de pleurer si. Aller viens. Allons prier les esprits qu'ils accordent la paix à l'âme de ton père. »

Cette fois-si il m'a suivit. Je sentait une certaine tension entre nous, proche de l'hostilité. Nous nous sommes assis en tailleurs face à la tombe de son père. J'ai fermé les yeux et ai laissé la tristesse me gagner. Je ne savais pas s'il fermait les yeux lui aussi. Je suis restée longtemps à prier. Transie de froid à force de rester immobile dans le vent, au bout d'un moment j'ai ouvert les yeux. La tension avait disparue. D'un coup d'œil j'ai remarqué que des larmes striaient les joues du nouvel empereur.

« - Je te laisse seul un moment. » J'ai chuchoté. Je me suis levée et suis partie. Je suis retourné au château prendre une couverture en laine. Au moment ou je suis revenue il était encore assis en tailleur et pleurait franchement. Il n'a pas bougé quand je lui ai posé la couverture sur les épaules puis ai resserré les pan autour de lui.

Lorsque je suis ressortie sa mère m'attendais devant le portillon en fer forgé.

« - Tu es liée à la mort de mon mari. Comment ose tu te recueillir sur sa tombe ?

- Je n'y était pour rien. Je n'étais même pas au courant du plan.

- Mais tu le détestais. Tu es vicieuse.

- Je n'appréciais pas l'empereur à cause de sa façon de gouverner. Mais ce n'est pas pour un empereur que je suis venu prier. C'est pour un père, un mari, peut-être un frère et un ami. Toute personne mérite d'être pleurée. Qu'elle soit empereur détesté ou boulanger cela ne change rien.

- Vous êtes une criminelle.

- Votre fils aussi. Ça ne m'empêchera pas de le pleurer à sa mort. »

Elle aurait pu me gifler pour mon insolence mais elle a tout juste hausser un sourcil. Je me suis rendue compte du sens que pouvaient prendre mes paroles. Je n'ai pas dévié mon regard. Je n'étais pas en faute. Si ?

Lorsqu'elle a fait demi tour, sa robe a volé autour d'elle. Elle n'avais pas une démarche de veuve. En fait, Ismaïr était comme sa mère. Visiblement la famille dissimulait bien ses fragilités.

Plus tard, il était venu à ma rencontre. « Merci pour tout à l'heure » Il avait dit tout bas d'une manière humble. J'appréciais sa modestie et aussi le côté sensible qu'il dévoilait si peu. Comme il laissait rarement transparaître ses émotions, c'était émouvant de le voir ainsi.

La nuit venue, je me tortillais dans mon lit pour trouver comment le convaincre de ne pas tuer les Rebelles et les Évadés lorsqu'une idée m'est apparue. Les qualités que j'avais trouvé en Ismaïr ces jours-ci me permettaient d'imaginer les chose sous un nouvel angle.

DhattûraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant