Chapitre 37 ~ Dhattûra

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~ Dhattûra ~

Je me suis allongée sur le lit en réfléchissant à notre conversation, un sourire aux lèvres. Le temps est passé mais le sommeil n'est pas venu. J'entendais les bruits de la ville, je n'y étais pas habituée. Très vite ils m'ont ramenés aux événements de la journée. Mon cœur s'est accéléré, je n'arrivais plus à respirer et j'ai commencé à pleurer. Il fallait que je me calme, que je me concentre sur quelque chose. Sans réfléchir j'ai mi mes mains en griffes et me suis griffée la peau des bras. Je suis descendue sur les anches en passant par les côtes. J'ai griffé une jambe après l'autre avec lenteur et minutie. Une fois que les traces rouges et parallèles s'étendaient sur tout mon corps, je m'étais calmée. Etais-je en train de devenir folle ? Je me suis roulée en boule dans mon lit mais les bruits me ramenaient à mes peurs. Je me suis demandée si Ismaïr dormait déjà. J'ai attendu que les minutes s'écoulent. Les images me hantaient, la solitude me me procurait une sensation de vulnérabilité. Le froid me gardait éveillée et à chaque fois que le sommeil me gagnait, j'étais persuadée que les bruit des soldats ce rapprochaient. J'avais beau garder la bougie allumée, je craignais que des gardes n'entrent dans ma chambre sans que je m'en aperçoive. Je les entendaient juste là, sous le rebord de ma fenêtre, chuchoter dans la nuit comme les démons qu'ils étaient. Dépitée par l'insomnie que je sentais venir, je me suis levée, j'ai marché le long de la pièce tergiversant sur ce que je devais faire. Quand je me suis enfin décidée, j'ai marché avec empressement dans le couloir. Devant la porte d'Ismaïr, j'ai douté une dernière fois. J'ai toqué à la porte, embarrassée de le déranger à une heure si tardive.

« - Oui ? »

- C'est moi...

- Entre. » Il avait une voix fatiguée. Je l'avais réveillé à coup sûr. Aussitôt, j'ai regretté mon geste, il ne pouvait rien faire pour m'aider alors à quoi bon le réveiller ? Je me suis approchée de son lit presque à tâtons dans le noir.

« - Désolé, j'ai l'impression que les gardes vont venir me chercher. Tu es sûr qu'ils vont pas entrer ? » Je me suis sentie bête, que pouvait-il répondre...

« - Oui je suis sûr. » Il a ronchonné avant de soulever sa couverture et tapoter son matelas. Il avait à peine entrouvert les yeux. Stupéfaite je n'ai pas réagi tout de suite. Il voulait vraiment que je dorme avec lui ? Je ne pouvais pas rêver mieux. Avec lui je me sentais en sécurité, invulnérable même. Ce n'était pas très correcte mais tant pis.

Je me suis glissée à ses côtés. Les draps étaient chaud. Ils avaient son odeur. Je me suis mise tout près de lui, à la limite de l'indécence. Il a enroulé une main dans mon dos et m'a tiré contre lui. Ma mains touchait son torse et nous jambes étaient appuyées l'une contre l'autre. Mon pouls a légèrement accéléré. Je regardé son visage détendu, puis ai fermé les yeux. Je me suis endormie presque immédiatement.

~ Ismaïr ~

Je m'étais à moitié endormi quand je l'ai entendue frapper à ma porte. Ça ne pouvait être qu'elle, à cette heure tardive. Ces images me hantaient moi aussi, je savais qu'elle ne pourrait pas dormir. A moitié conscient de mes gestes je lui avais fait une place dans mon lit. J'ai été étonné de la voir se glisser à mes côtés. Étonné qu'elle ait osé mais satisfait de sa présence. Je l'ai prise contre moi et me suis rendormi directement.

Au milieu de la nuit je me suis réveillé parce qu'elle a bougé d'un coup. Elle était assise dans le lit. « - Ça va ?

- Oui.

- Recouche-toi. » J'ai râlé mollement.

- Je dois aller me laver.

- Quoi ? » Cette fois si j'ai ouvert les yeux. Elle était chiante. Chiante mais belle. Sa chemise de nuit était remontée sur ses anches. Ses jambes fuselées se découpaient sur le matelas. Elle avais un charme sauvage.

DhattûraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant