Chapitre 26 ~ Dhattûra

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~ Dhattûra ~

Je me battais avec toute la colère que je ressentais. Avec toute la haine que j'étais capable d'éprouver. Jenna m'avais appris à me battre comme le lui avait appris son père. Réagir pour ne pas rester pétrifié elle m'avais dit. Alors que je tournoyais autour d'Ismaïr j'ai sentie que je n'arriverais pas à le battre. La situation m'avait complètement échappée. J'allais mourir là, à quelques mètres de ma sœur que je venais de retrouver. Pourvu qu'elle s'échappe. Des doigts se sont enroulé autour de ma main. Une ouverture d'une fraction de seconde lui avis suffit. Il a bloqué mon mouvement. Prise par mon élan je me suis écrasée contre son torse. J'ai immédiatement reculé de plusieurs centimètres. L'aire était lourd. Irrespirable. D'une main, il immobilisait ma main qui tenais le poignard dans mon dos. De l'autre, il tenais mon bras fermement, alors que mes doigts a quelques centimètres de son torse nous gardait a une distance suffisante. Je sentais la chaleur de son corps. Il était calme, impassible.

« - Je t'ai promis que je ne te ferais jamais de mal. Tu t'en souviens ?

Oui, je m'en souvenais, c'était il y a moins de 2 semaines après tout. J'avais l'impression d'être un enfant que l'on essaie de résonner. Ma réaction avait-elle été disproportionnée ? Après un tel combat, il était pourtant d'un calme olympien.

« - J'ai eu peur. » Je me suis justifiée. Puis tout est retombé d'un coup. La pression dans mes muscles est redescendue. Mon stress, ma colère, ma peur et la haine que je ressentais se sont évaporées. Il m'a relâché les bras puis a pausé ses grandes mains sur mes épaules. J'ai lutté contre les larmes alors qu'une une fatigue immense m'a envahie. Quand j'ai senti que je n'arriverais pas à les réprimer, je lui ai tourné le dos et ai fondu en larmes. Je l'ai entendu soupiré. Il a frotté mes bras pour me réconforter et je l'ai entendu murmuré : « Je suis désolé ». Puis il s'est éloigné. Il a allumé une bougie et c'est assis à son bureau. J'ai écouté le bruit du papier griffonné. Debout dans la pénombre. Observant le futur empereur sans comprendre pourquoi il ne m'avais toujours pas fait emprisonner. Mes larmes ont sécher aussi vite qu'elle avaient coulé et quand il s'est retourné j'avais entièrement repris mes esprits.

« - Tu aurai pu me tuer cette nuit mais tu ne l'a pas fait. Prends sa et va t'en. Je ne sais pas se que tu est venue chercher mais tu trouvera la mort. Ce n'est plus du courage, c'est de l'imprudence. Ton inconscience te tuera avant qu'Irnoé ne doive le faire. »

Il m'a tendu une petite lettre avec quelques lignes écrites à la plume. En bas, le sceau de l'empereur y avait été appliqué à la cire.

« - Merci. » J'ai chuchoté avant de me faufiler hors de la chambre. J'ai descendu les escaliers deux par deux puis ai remonté l'aller en courant. Je me suis précipitée dehors et suis aller chercher Olwen. Allongée dans la charrette, elle s'est relevée d'un coup en entendant son nom.

« - T'es devenu folle ou quoi ? J'allais partir quand je t'ai entendu. T'a fais super long. En plus des gardes font des rondes la nuit, ils ont faillit me trouver !

- Chuuut. Faut qu'on se dépêche, tu va nous faire repérer. »

- Moi ? Mais tu faisait quoi dans le château de l'empereur ? Hé attends, t'a pleuré ?

- Je t'expliquerais. Prends cette lettre et va a la porte ouest. Tu la donne au gardes et tu va direction Tarme. Tu m'attends dans la petite forêt au pied d'un Datura sauvage. Il y en a qu'un seul qui est très grand et il a les fleurs comme dans le jardin. On se rejoint la-bas. J'aurai que quelques heures de retard sur toi. Vas-y !

Ma sœur est partie en me foudroyant du regard. J'ai pensé a ma pauvre mère. Ma mère et ma sœur étaient si proches, ma mère serait si seule à présent. J'allais sortir une fois que les gardes auraient échangé de postes pour ne pas que se soit les mêmes qui me voient. Je comptait sur la réputation de mon nom ainsi que mon pouvoir de persuasion pour qu'ils me laissent passer. Le but était de leur faire croire que j'étais sortie en donnant le mot d'Ismaïr puis que j'étais retournée chercher quelques chose à l'intérieur et que je m'apprêtais à partir pour de bon. Toute cette stratégie était pour ne pas que les gardes voient qu'Olwen Hanock avait fuit. Après l'incident d'hier ma sœur allait être surveillée. Si elle sortait sous mon nom les gardes croiraient qu'elle est encore à l'intérieur. Il ne s'en prendront pas à ma mère. Personne ne saurait rien de la disparition d'Olwen. Personne ne se douterait de son absence.

J'ai attendu le changement des gardes. Il avais lieu au levé du jours. Puis me suis dirigée vers la porte ouest comme si de rien était. J'allais devoir insister. Si par malchance les gardes, pas convaincu voudraient m'emprisonner le plan était qu'Ismaïr intervienne en ma faveur.

Je suis arrivé vers les gardes trop fatiguée pour stresser à nouveau. Je m'apprêtait a devoir argumenter des heures avant qu'il ne cèdent mais ceux si m'ont fait signe de tête et se sont écartés pour me laisser passer. Étrange. La lettre était posé sur une petite table à côté du passage qui menait a l'extérieur. Ma sœur leur avait donc bien donné le mot. J'ai marché, trop heureuse pour trouver le temps long. J'avais enfin gagner la partie. Ismaïr n'aurait aucun moyen de savoir qui était ma famille et avait perdu son meilleur moyen de pression. J'avais enfin fait sortir ma sœur de se trou à rat qu'était Thysléem.

Quand je suis arrivée au Datura sauvage j'ai chercher ma sœur des yeux.

« - Olwen. » J'ai chuchoté en la cherchant des yeux.

« - Olwen ! » J'ai chuchoté un peu plus fort. Même dans la nuit, j'aurais du distingué sa silhouette.

Un léger écho m'a répondu avant de céder sa place au silence. Aucune trace de ma sœur. La panique m'a attrapé à la gorge.

« - OLWEN. » J'ai crier cette fois. Des oiseau se sont envolés. Puis le silence est revenu m'engloutir.

« - OLWEN ! » J'ai vidé l'air de mes poumons en hurlant son nom.

« - OLWEN !!! » Son absence était irrévocable. J'ai hoqueté, effarée par la situation.

« - Non, non, c'est pas possible... » Un murmure dans le silence. Comme un orage dans la forêt. Un ouragan dans mon cœur. Celui qui dévaste tout sur son passage.

« - OLWEN !!! » J'ai essayer une dernière fois. Sans y croire. Je savais. Au fond de moi, c'était évident. Ma sœur n'avais pas voulu abandonner ma mère. Ma sœur avais fait demi tour après avoir donné la lettre. Elle m'avais abandonné car je l'avais abandonné avant sa. Quand Ismaïr cherchera comment j'étais entrée, il trouvera forcément les gardes qui m'avaient laissé passer sous le nom de ma soeur. Quand il verra le visage d'Olwen, son lien avec moi sera évident.

Je n'avais plus la force de hurler, plus de larmes pour pleurer Je me suis effondrée à terre. Sous les branches de l'arbustre, je me suis endormie d'un sommeil agité. Me haïssant d'avoir été si égoïste, coupable des risque que je faisais courir à ma famille.

Le froid m'a réveillée. La pleine lune diffusais suffisamment de lumière pour que je me remette à marcher. Je me suis dirigée vers Tarme en me disant qu'il vaudrait mieux que je meurs. Si seulement j'arrivais à arrêter de penser. La douleur mentale est une souffrance insupportable. Pour me concentrer sur une douleur concrète je me suis griffé les bras je suis descendue sur le dos et le ventre, puis une jambe après l'autre. J'ai regardé les marques rouges et gonflées avec soulagement. Quand ma peau cessait de me picoter je recommençais avec plus de ferveur. Très vite le soleil c'est levé. J'avais dormi longtemps sous le Datura et l'ami d'Arvel devait m'attendre. J'avais une nuit de retard.

J'ai donné quelques pièces au fermier puis ai quitté Tarme aussitôt arrivée. Orion était heureux de prendre le chemin du retour. J'avais retourné le problème dans ma tête dans tout les sens. Il n'y avait pas de solution. La seul option était que l'un de nous eux meurt et le plus probable était que se soit moi. Tant que l'on serait les deux en vie, ma famille courrait un grand danger. Moi morte, Ismaïr n'aurait plus besoin d'un moyen de pression. Lui mort, l'empereur n'aurait aucun moyen de de retrouver ma famille puisqu'il n'avait jamais vu mon visage. Sauf qu'Ismaïr n'avais aucunes raisons de mourir tendis-que moi cela permettrais de protéger ma famille et peut-être aussi les Évadés. Le seigneur ne s'en prendrait pas à ma famille si ce n'était pas pour m'assujettir et peut-être que les Évadés seraient épargnés grâce à ma mort.

DhattûraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant