Chapitre 41 ~ Dhattûra

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~ Dhattûra ~

J'étais recroqueville dans mon lit, encore choquée par la scène d'hier. Le comportement d'Ismaïr m'avait donné la nausée. La façon dont il m'avait traitée... Je ne le pensais pas capable d'agir de la sorte. Moi qui croyais qu'il ferait un meilleur empereur que son père... Et le voila à étaler son pouvoir par la crainte. A m'utiliser pour réduire en poussière ce pour quoi j'avais risqué ma vie. A m'exhiber à genoux devant une foule à faire taire. Le pouvoir rend-il fou ? Serais-je capable de le raisonner ? Un mélange de colère, de tristesse, de déception et de pitié me tordait les tripes. J'avais pitié de moi, de lui et du peuple. L'idée qu'il ne m'ait gardée en vie que pour contenir une rébellion m'était douloureuse mais je ne pouvais pas rester les bras croisés alors que le camp était exposé à la rage du nouvel empereur. Je n'avais pas le luxe de me morfondre. Mais que pouvais-je faire ?

~ Ismaïr ~

Assis dans mon bureau, je réfléchissais à la meilleur manière de vaincre ces Rebelles. Enfant, mon entraîneur d'escrime m'avait sans cesse répété : « Il faut utiliser la force de ton adversaire contre lui. » Quelle était donc la force de mon adversaire ? L'influence, c'est ce qui mettait mon empire en danger. L'influence que les Rebelles avaient sur les gens. Je devais donc avoir plus d'influence sur le peuple et sur eux. J'ai repensé à mon discourt sur le mur d'enceinte. Dhattûra, leur emblème... leur force... était en ma possession.

J'ai attrapé ma plume et ai écrit.

Ordre de l'empereur.

Faites savoir dans tout les villages qu'Elban est mort

et que Dhattûra a été faite prisonnière.

L'empreur Ismaïr GIRZEN.

J'ai donné cette première lettre à une bonne. Elle la donnerai à un garde qui la donnerai à un colonel. Je savais que l'information allait se répandre jusqu'au Rebelles en quelques jours. J'ai pris délicatement une seconde feuille. Celle si était destiné au seigneur de Faride. J'avais récupéré de mon père son petit carnet de voyage. Il y avais retranscrit ses discussions avec le seigneur voisin.

Seigneur de Faride,

Je vous fait part de l'assassinat de l'empereur.

Les Rebelles ont attaqué Irnoé GIRZEN sur le chemin du retour.

Vos peurs étaient fondées. Ces barbares qui se cachent sur vos terres doivent être pourchassés.

Je vous demande d'envoyer un escadron au Sud de vos terres pour exterminer cette vermine.

Ils sont affaiblis, il faut agir vite.

Avec amitié,

L'empereur Ismaïr GIRZEN.

Une larme est tombé sur la feuille alors que je signais. Je l'ai rageusement essuyé mais déjà une petite tâche ronde faisait onduler le papier.

Je suis allé chercher le messager pour qu'il apporte la lettre jusqu'en Faride.

A présent que Dhattûra n'était plus dans le campement des Evadés, je devais décider si oui ou non j'envoyais un escadron le décimer.

Je me suis passé une main dan les cheveux incertains quant à mes décisions. Ce n'était pas la faute des Évadés si mon père était mort mais ils pourront servir d'exemple à ceux qui me défient. Et puis ils avaient soutenu les Rebelles, on raconte qu'ils étaient alliés. J'étais entrain de poser le seau de l'empire sur l'enveloppe quand la porte s'est ouverte en trombe. Dhattûra a déboulé comme une tornade et ma sœur derrière la porte s'est rapidement éclipsée.

« - Tu fais quoi ? »

Elle a regardé l'enveloppe, le visage fermé.

« -Tu va faire les mêmes erreurs que ton père !

- Ne parle pas de mon père.

- Tu pourrai tout changer ! Tu pourra agir différemment. Tu m'a dis toi même que tu n'étais pas d'accord avec lui ! » Face à ses gesticulations, je suis rester assis. J'ai pris la parole d'une voix mesurée afin de contenir ma colère

« - Comment ose-tu entrer dans mon bureau. Comment ose-tu me défier alors que tu es une prisonnière. Je devrais te faire fouetter. »

~ Dhattûra ~

Son calme absolu me mettait hors de moi. J'avais envie de lui hurler qu'il agissait par faiblesse, qu'il n'était pas apte à reprendre l'empire. Que pouvoir fouetter et tuer ne le rendait pas plus fort. Que la contrainte et la violence était créer par la faiblesse et l'incompétence.

« - Mais tu le fera pas. Ton père l'aurait fait, mais pas toi. »

Nous nous sommes toisés du regard. Je me suis approchée de lui avec affront. Puis je me suis mise à parler sans même réfléchir.

« - La force ce n'est pas dans les yeux des autres qu'ont la puise. C'est à l'intérieur de soi. On a pas à la prouver. On ne prouve pas ce qui est évident. Alors, sa sera évident aux yeux de tous. Te faire craindre ne te rend pas plus fort. Ça montre que tu as des faiblesses à cacher. »

Il s'est levé, et à fait un pas dans ma direction, comblant le vide entre nos corps mais amplifiant le gouffre entre nos âme.

« - Ma faiblesse c'est ton peuple. Je vais exterminer ma faiblesse.

- Non, ta faiblesse c'est ton manque de compassion. Je suis ton peuple, ils le sont tous. »Mes larmes me sont monté aux yeux. Jenna ne pouvais pas mourir.« Il y a d'autres solutions. »

Ma voix n'était qu'un murmure, nous étions si proches que nos pieds se touchaient presque.

- Donne moi un exemple.

- Change ta manière de gouverner. Demande aux autorités d'agir avec clémence. Accorde ta bienveillance au peuple. »

- La Rébellion prendra de l'ampleur.

- Je m'occupe d'eux.

- Tu dis sa depuis des semaines. Est-ce que tu savais pour mon père ? » Sa voix étaient enrouée. L'émotion apparente le rendait plus humains, moins empereur.

« - Non. » J'ai baissé les yeux. J'avais honte de n'avoir été au courant de rien.

Je lui ai pris la tête entre mes mains en suppliant.

- N'ordonne pas de tuer les Rebelles. Laisse quelques jours passé. S'il te plais. »

~ Ismaïr ~

Quand elle a posé ses mains sur mes joue, il y avais tellement d'émotion dans son regard que j'ai cru qu'elle allait m'embrasser. Pourtant rien ne c'est produit.

J'ai accordé quelques jours aux Rebelles avant d'envoyer un escadron. Je n'ai pas eu le courage de lui refuser sa. 

DhattûraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant