Chapitre 29 ~ Dhattûra

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~ Dhattûra ~

Le manque d'oxygène me faisais tourné la tête. Respire, respire, je me suis répéter pour me calmer. Le ventre dans la terre meuble, j'avais beau ramper le plus vite possible, je me déplaiçais à une lenteur épouvantable. Les chiens tournaient autour du trou ou je m'était engouffrée. Avec les pieds j'y avais rabattu les grosses tiges de ronces de plusieurs centimètres de diamètres, les chiens n'osaient pas s'y heurter. Ils aboyaient, longeaient le amas de ronces sur quelques mètres puis revenaient à l'endroit ou je m'étais faufilée. L'un deux donnaient des coups de pattes en gémissant de frustration. Les ronces emmêlées bougeaient mais n'offraient pas d'entrée aux chiens. J'ai continué à ramper sans même éviter les épines. Je ne pensais plus à rien. Centimètre par centimètres j'évoluais dans le tunnel végétal. Rien ne ralentissait ma progression. J'ignorais les ronces qui m'éraflaient la peau. J'ignorais l'élancement qui survenait de mes coudes.

Tout à coup un cri est resté bloqué dans ma gorge. La douleur irradiait de mon ventre. Je venais de rampé sur une ronce posée à même le sol. J'ai entendu mon haut se déchirer. Inspire, expire. J'ai essayer de me mettre à quatre pattes pour passé par dessus la ronce mais des tiges m'ont griffé le dos. Ne pas regarder. La douleur se répandait dans mon estomac. Ma peau avait du être lacérée. Les chiens faisaient à présent le tour des ronces. En reprenant mes esprits, la peur est revenue. J'étais dans une forteresse. Les chiens aboyaient à presque 10 mètres de moi, sans oser s'approcher. Les ronces les tenaient éloignés. 10 mètres à la ronde. Cela voulais dire que l'amas de végétaux mesurait presque 20 mètres de diamètre. Il était tellement compact qu'il me serait impossible de faire demi tour. Autrement dit. Jamais je ne réussirait à en sortir.

La douleur me tiraillait tout le corps, la boue s'infiltrait a travers mes vêtements. J'ai poussé, d'une main écorchée, les ronces posées sur le sol puis me suis retournée. Allongée sur le dos, j'ai repris mon souffle. J'ai entrepris de me retirer les épines restées planté dans mes mains et mes bras. Je n'osais pas regarder l'état de mon ventre. Pas de pensée insensées, après tout, si j'avais réussit à entrer, j'arriverai à sortir. Les hommes ont fait le tour de ma forteresse. Ou de ma prison vivante ? Ils paraissaient embêté au vu de la situation. Ils ont essayer de dégager l'entrée du trou mais les chiens jappaient sans vouloir s'y introduire. Heureusement qu'ils étaient grands, un petit chien n'aurai pas eu du mal à me rejoindre. Les minutes sont passées et ma douleur s'intensifiait. J'ai passé la main sur mon visage et ai gémit en retournant les épines coincées dans ma peau. Je les ai arrachée une par une. Mon angoisse grandissante m'empêchait de réfléchir. J'ai attendu encore quelques minutes en écoutant les soldats se battre avec les ronces et jurer dans leurs barbe. Puis les sons se sont tus. J'entendais halètement des chiens. J'ai soulevé mon t-shirt en lambeau. Sur plusieurs centimètres quatre longes épines m'avaient fendu la peau. Les deux du centre étaient boursouflées et saignaient d'un liquide claire. Le sang n'étais pas opaque. La blessure était superficielle. Les deux de l'extrémité étaient plus légères et plus courtes. J'ai prié pour ne pas avoir de cicatrices. Ma gourde paraissait avoir tenu le coup. Je me suis versée l'eau claire sur le ventre pour nettoyer les blessures. J'en ai bu quelques gorgés puis ai repos ma gourde. Par chance, elle était presque pleine. Combien de temps allai-je attendre ? Pourquoi les soldats n'avaient pas ouvert le feu ? Comme ils étaient immobiles je ne les apercevait pas. Et eu, me voyaient-ils ?

Le temps est passé. Mes jambes me brûlaient toutes entières. Mon dos me lançait. Les milliers de petits poignards fichés dans mon corps ne me laissaient aucun répi. Après la douleur lancinante, se fût le froid qui vint m'envelopper. La nuit n'allais pas tarder à engloutir la forêt quand l'engourdissement de mon corps éloignât enfin la douleur. Tout contre les ronces, des larmes ont coulé sur mes joues sales. Ma bouche était pâteuse de salive et de terre. Je me suis endormie de froid, dans mes habits mouillés de glaise et de sang.

~ Ismaïr ~

J'étais chez moi lorsqu'un soldat est arrivé, exténué. Il faisait parti de la section chargé de la capture de Dhattûra.

« - Bonjour monseigneur. Je viens requérir l'ordre d'abattre la cible. »

J'ai froncé les sourcil. Qu'avais il pu se passer qui nécessite qu'un soldat fasse plus de 30 heures de routes pour venir me demander de tuer la fille.

« - Que c'est-il passé soldat ?

- Elle s'est terrée dans un amas de ronce. C'est impénétrable monseigneur. Personne ne peux la récupérer. J'ai bien réfléchit et je crois qu'il nous reste plus que trois options.

- Les quelles ?

- La première est de faire entrer les chiens pour qu'ils la tirent en dehors mais elle ne survivrai pas à un tel traitement et les chiens refusent pour l'instant d'y entrer. La deuxième est de tirer à l'aveugle pour abréger ses souffrances sauf que les premiers coups risque de ne pas lui être fatale. La cible est cachée ils nous faudrait la repérer au son. La dernière est d'attendre qu'elle meurt de déshydratation, à moins que se ne soit le froid qui l'emporte mais cette dernière option me paraît bien cruelle. »

Réfléchir. L'horreur de la situation m'empêchait de réfléchir. Mon père ne me pardonnerai jamais de la laisser fuir. Et de toute façon je m'étais suffisamment ridiculisé pour la sortir des problèmes ou elle se fourrait sans cesse. Mais que faire...

« - Prenez des cisailles et couper les ronces. Dégagez un chemin pour la sortir de là.

- Mais monseigneur ont parle de millier de ronces, elles ont plusieurs centimètres de diamètre. Ce sont des haches qu'il nous faudrait.

- Alors prenez des haches !

- Mais monseigneur, elle sera morte de soif et de froid avant qu'on arrive à la dégager. Ça fait déjà un jours et une nuit quelle y est.

- Tu es venu en volant ? Leur campement est à deux jours. » Ma provocation était indigne de moi mais sa stupidité m'agaçait et la situation me préoccupait.

« - Non monseigneur, en galopant, il y a urgence à intervenir si vous souhaitez la garder en vie comme vous nous l'avez demander.

- Alors il y a encore une chance. Je vais chercher des haches et des cisailles, prenez des vivres et un nouveau cheval. Nous partons dans une demi heure.

Après m'être fourni le nécessaire pour combattre la forêt je suis passé voire mon médecin pour lui demander du baume d'arnica. En étaler sur les plaies calmait la douleur. Nous sommes parti avec les chevaux de chasse. Ils étaient rapides et endurants. Nous avons galopé presque toute la journée, nous avons marché une bonne partie de la nuit. Nous avons dormi quelques heures dans des hamacs puis nous sommes repartis à l'aube. Le soleil montait tranquillement dans le ciel lorsque nous sommes arrivés.  



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