Doutes

683 100 13
                                    

Lyam se releva à son tour et l'observa s'enfoncer dans l'obscurité. Il fit demi-tour et regagna sa propriété. Il tapa le code d'entrée et fila rapidement dans sa chambre avant que sa mère ne l'interroge sur son absence de chemise. Il passa sa langue sur ses lèvres en se remémorant les baisers légèrement iodés d'Emmy. Il regrettait à présent de ne pas l'avoir suivie jusqu'à chez elle. Il dégaina son téléphone avant de laisser ce dernier retomber sur le lit. Emmy ne devait pas avoir de téléphone. Il se releva du lit, enfila un pull fin blanc, prit le bip du garage et quitta à nouveau la propriété, à bord cette fois-ci de la Lamborghini de son père. Il roula lentement à la recherche d'Emmy. Il se gara à proximité de sa cabane, descendit du véhicule et se figea à deux pas de l'entrée de celle-ci. 

— ....Chérie, comment tu as pu embrasser ce garçon ? Il...il n'est pas fait pour toi ! Tu n'es qu'une distraction pour lui. 

Lyam était blessé d'entendre ces paroles à son sujet. 

— Tu as raison. Il... il m'a dit qu'il...qu'il ne m'aurait pas touchée s'il avait su, renifla-t-elle en ravalant ses larmes. 

Lyam posa une main sur les parois de la cabane. Il avait envie d'entrer de force pour expliquer la vérité à Emmy mais il repensa aux paroles de sa mère : " Il n'est pas fait pour toi ". Il fit demi-tour en silence et regagna sa propriété de nouveau. Il resta un long moment dans le garage, en proie à une profonde réflexion. Quand il regagna enfin sa chambre, une heure s'était déjà écoulée. Il fila sous la douche, laissa l'eau chaude couler sur son corps jusqu'à ce que la salle de bain soit toute embuée. Il alla s'excuser auprès de ses parents de manquer le dîner et alla directement se coucher. Les paupières à peine closes, il songea à nouveau à sa belle sauvageonne. Il y avait quelque chose dans ses baisers qui lui plaisait. Il finit par s'endormir, l'entrejambe durci à l'extrême. Le lendemain matin, la voix d'Emmy agit comme le meilleur des réveils. Elle échangeait avec la gouvernante concernant la lessive. Il ne prit même pas la peine de s'habiller, et la convoqua dans la chambre tout juste vêtu d'un caleçon Calvin Klein moulant. Celle-ci se pointa sur le pas de la porte, le visage ne trahissant pas la moindre émotion. 

— Vous vouliez me voir...Monsieur ? ajouta-t-elle pour bien montrer son indifférence. 

Il lui tendit une main pour l'inviter à entrer, mais elle croisa les bras sous sa poitrine, butée. Lyam lui sourit et se rapprocha d'elle. 

— Laissez-moi juste vous parler une minute à l'abri des oreilles indiscrètes, Emmy. 

Il lui tendit à nouveau une main et elle soupira bruyamment. Elle n'accepta pas sa main mais entra tout de même à l'intérieur de la pièce et Lyam referma la porte. 

— Hier soir, j'ai pris la voiture de mon père pour m'assurer que vous étiez bien rentrée et je vous ai entendu discuter avec votre mère. Il y a eu un malentendu et je tenais vraiment à m'expliquer, Emmy.

Il se rapprocha d'elle en la fixant du regard. 

 — Quand je vous ai dit que je ne vous aurais pas touchée comme je l'ai fait si j'avais su que vous étiez vierge de toute relation, c'est parce que je ne m'y serais pas pris de la même façon mais cela ne signifiait pas que vous êtes une distraction pour moi ou autre. Je vous respecte Emmy, et vraiment vous me plaisez. Si je ne vous ai pas rattrapée immédiatement quand vous êtes partie c'est parce que je pensais que vous m'en vouliez de vous...de vous avoir touchée comme je l'ai fait. Accordez-moi une seconde chance ? 

Elle resta le fixer, surprise. Il se rapprocha encore plus jusqu'à entrer en contact avec elle. 

— J'ai rêvé de vous et de vos lèvres toute la nuit, murmura-t-il avant de s'approcher de ses lèvres sensuellement et de l'embrasser passionnément. 

Le petit cœur d'artichaut d'Emmy explosa en mille morceaux. Cet homme si beau et si sexy s'intéressait à elle. Elle, la souillon de la cabane. 

— Puis-je vous inviter au restaurant ce soir, pour me faire pardonner ? 

Emmy eut les yeux pétillants en éprouvant cette sensation nouvelle dans son cœur . Elle hocha la tête rapidement en se pinçant la lèvre, ravie. Elle s'apprêtait à quitter la pièce pour regagner son poste de travail mais fit demi-tour pour se jeter dans les bras de Lyam en s'accrochant à son cou. Il parut une fois de plus surpris mais resserra ses bras autour d'elle. Son innocence et sa fragilité le touchaient. Il pouffa de rire en imaginant ce que sa mère dirait si elle se mettait à se jeter dans ses bras comme elle venait de le faire devant elle. Les démonstrations d'affection en public étaient proscrites dans la haute bourgeoisie. Elle déposa un baiser papillon sur ses lèvres et se dégagea habillement de son étreinte pour retourner travailler. Lyam fila à la douche, s'habilla d'un jean noir et d'une chemisette blanche si moulante qu'elle ne cachait plus rien de sa musculature. Il fila à table où ses parents étaient déjà réunis pour le petit déjeuner. 

 — Vous comptez sortir mon fils ? demanda Madame De Laberty avant de croquer dans sa tartine. 

— En effet mère. Je dois me rendre en ville mais je serai de retour pour le déjeuner. 

Celle-ci hocha la tête et une serveuse s'approcha de Lyam pour lui servir son café. Emmy était en cuisine et s'affairait au nettoyage du réfrigérateur. Lyam avait Emmy en visuel et il sourit en la voyant nettoyer minutieusement la porte du réfrigérateur. Son regard croisa le sien et elle s'empourpra en se pinçant la lèvre.  Ce petit pincement de lèvres suscita chez Lyam une connexion directe avec son entrejambe. Il porta aussitôt la main à son sexe sous la table pour tenter de calmer la bête et fixa son attention sur la tartine qu'était en train de lui préparer la domestique. 

Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant