Les maux d'amour

Révélation

Emmy fixait Blaise avec appréhension. 

— Je ne sais même pas par où commencer, Emmy. Comme je te l'ai dit, tu ne vas pas pouvoir conserver ton pote en tant qu'assistante. Quand je suis venu te proposer le poste de femme de ménage à la sortie de l'hôpital, ce n'était pas un hasard. Roger, était passé à la propriété le jour où tu t'es fait violer. Il était furieux et anéanti pour toi. Il m'a expliqué certaines choses qui m'ont conduite à me séparer de ma compagne sur le champ. Il y a 19 ans, ta mère, Caroline a travaillé pour moi avant d'être embauché par les De Laberty. C'était la femme la plus travailleuse et courageuse que j'ai vu... Je suis tombé amoureux d'elle. Jamais je n'ai ressenti autant de sentiments pour une femme, mais un matin elle est partie en me laissant une petite lettre.

Il sortit de sa poche la lettre en question et la tendit à Emmy qui lut : 

" Blaise, mon amour. Je ne peux plus travailler pour toi. J'ai rencontré un autre homme et je veux construire ma vie avec lui. Tu es marié et toute notre histoire n'a aucun sens. J'espère que tu comprendras mon choix et que tu n'insisteras pas pour me revoir. Si tu m'aimes, oublie-moi et laisse-moi faire ma vie. Caroline "

— Je ne savais pas que ta mère ne savais ni lire et écrire. J'ai réellement cru que cette lettre venait d'elle. Je me suis dit qu'elle ne partageait pas la même puissance de sentiments que moi. Quelques semaines après ça, je me suis rapproché de la cabane, je voulais qu'elle me dise les choses en face, je devenais fou sans elle, j'étais prêt à divorcer si elle me revenait...mais ce soir-là, j'ai vu Roger quitter la cabane. J'étais furieux et je suis directement retourner chez moi. Jusqu'à ce que Roger vienne me voir le soir où tu t'es fait agresser. Il m'a alors expliqué que le soir où il avait quitté la cabane, ils n'étaient qu'amis. C'est quelques mois plus tard qu'ils ont tentés de se mettre en couple mais ça n'a pas marché parce-que Caroline était toujours amoureuse de moi. Elle n'a jamais pu m'oublier. Ce que j'ignorai, c'est que ma femme avait parlé à Caroline. Elle avait découvert notre liaison et elle l'a licenciée en menaçant sa vie si elle revenait par ici. Elle lui a dit que j'étais au courant et que j'approuvai cette décision. Ensuite elle a écrit la lettre que tu as lue et s'est fait passer pour ta mère. Jamais je n'ai eu vent de cette histoire de licenciement, comme un âne j'ai réellement cru qu'elle avait un autre homme et qu'elle voulait tourner la page. Le jour où Roger est venu à la propriété me dire tout ça, je l'ai confronté à ma femme, je voulais qu'elle démente, que je ne sois pas passé à côté de l'amour de ma vie pour des mensonges... mais elle a confirmé ses propos, en prétextant que c'était par amour qu'elle l'avait fait. Je l'ai quitté sur le champ et elle a quitté la propriété avec Julia le jour même. Je veux me rattraper Emmy et je veux que tu deviennes la PDG de la dynastie Arnault, pas mon assistante ! 

Emmy était sous le choc, elle observait Blaise comme si elle ne comprenait pas ce qu'il lui disait. 

— Ma mère... et toi ? souffla Emmy, la tête lui tournant un peu.

— Je voulais te le dire dès la sortie de l'hôpital mais tu venais de t'être faite agresser. J'ai reporté, reporté, reporté en trouvant toujours de bonnes excuses. Je me suis attaché à toi et j'avais peur qu'en te disant la vérité, tu t'enfuis et que tu t'engouffres à nouveau dans les rouages de la rue, et puis il y avait Elijah, j'avais vraiment peur que tu fasses une bêtise.

Elle déglutit et se leva pour partir mais il se plaça devant la porte pour l'empêcher de fuir. 

— Emmy, je n'ai pas terminé. 

— Laisse-moi sortir j'ai besoin de prendre l'air et de voir mon fils. 

— Je suis... ton père biologique et tu es mon seul enfant, la seule héritière de toute ma dynastie, Emmy. 

Elle faillit s'écrouler et Blaise lui agrippa le bras pour la forcer à s'asseoir. 

— Mon père ? murmura Emmy en le fixant dans les yeux.

Il acquiesça.

— Comment...comment tu as pu nous laisser vivre dans une cabane, nous laissaient mourir de faim, en sachant que j'étais ton enfant, s'emporta Emmy.

Il lui saisit les deux poignets fortement entre ses mains. 

— Emmy, je n'ai jamais été au courant de cette grossesse ! Je l'ai appris par Roger en même temps que tout le reste. Tu me connais suffisamment maintenant pour savoir que je n'aurai jamais laissé mon propre enfant dans la misère. Roger, était furieux quand il est venu à la propriété, à cause de tous les malheurs qui s'abattaient sur toi. Il avait promis à Caroline de ne jamais en parler mais quand il t'a vu couverte de bleus, les vêtements déchirés il s'est senti obligé de rompre sa promesse... et moi je ne pouvais pas concevoir que mon enfant retourne à la rue. 

Il s'écroula en larmes. 

— Emmy, tu lui ressemble beaucoup et je m'en veux de ne pas m'être rendu compte la première fois où je t'ai vu en train de faire le ménage chez les De Laberty. C'est ma faute, tout ce qui t'es arrivée. J'en fais des cauchemars quand j'imagine ses porcs poser la main sur toi, Emmy.

Le voir fondre en larmes, touchait Emmy au plus profond de son coeur. Elle dégagea ses poignets habillement et le serra dans ses bras. 

— Tu n'y es pour rien, Blaise. Tu ne savais pas.

Il releva un regard remplis de larmes vers elle. 

— Je t'en prie, ne pars pas, ne quittes pas ma vie... supplia Blaise.

— ... je ne partirai pas, ne t'en fais pas. Mais comment tu peux être sûr que je suis ta fille ? Vu que maman a fréquenté Roger également. 

Il eut un pauvre sourire d'excuse.