Aveu

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Lyam et Emmy étaient toujours mains dans la main.

— Tu veux qu'on reporte cette discussion ? demanda Lyam, penaud.

— Il faut qu'on parle Lyam, ça ne sert plus à rien de reporter les choses. 

Il acquiesça. 

— Elijha, c'est bien mon fils ? Ne m'épargne pas Emmy et dis-moi si jamais c'est le jockey son père. 

Elle le fusilla du regard, pour le coup il avait réussi à lui couper l'envie de discuter. Elle se leva d'un bond et il la retint par le poignet. 

— Bien que tu m'ais traitée de pute sur la plage quand je sortais de prison, sache que je n'en suis pas une ! Je n'ai jamais eu de liaison avec le jockey et je ne t'ai jamais trompée, MOI ! insista-t-elle sur le dernier mot. 

Il soupira. 

— Je ne t'ai pas trompé Emmy... enfin pas vraiment, je ne ressentais rien pour Julia et comme je te l'ai dit, quand tu m'as offert ta virginité, je n'ai plus couché avec personne. Je te respecte trop pour ça. 

— Mais pourquoi tu ne m'as rien dit, pourquoi tu m'as laissé l'apprendre de la bouche de ta mère que tu allais te marier ? 

— Comment voulais tu que je te dise ça ? Tiens Emmy, je couche avec toi mais je vais me marié avec une autre ? Tu m'aurais largué et ça je ne pouvais pas le concevoir. Ma mère ne m'avait pas laissé le choix, je devais me marier avec Julia pour déclencher mon héritage...et comme tu le sais j'ai renoncé la veille du mariage. 

— Donc tu n'as pas eu ton héritage ? conclu Emmy.

— Non, pas un centime ! J'hériterai qu'à leur décès. 

— Pourquoi ta mère est en prison ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? 

Lyam fixait le sol, il ne savait pas comment lui dire.

— C'est si grave que ça ? demanda Emmy.

Il releva le regard vers elle. 

— C'est ma mère qui a mis le feu à ta cabane.

Le souffle d'Emmy se coupa. Pas un seul instant elle n'avait pu penser que l'incendie était d'origine criminelle. Elle dégagea sa main de celle de Lyam, sous le choc. 

— Ta mère... a tué ma mère, juste parce qu'on était ensemble Lyam ? sanglota-t-elle.

Lyam tenta de la toucher à nouveau mais elle se dégagea.

— Emmy, ne me rejette pas. Je n'étais au courant de rien, je te le promets. Je ne l'ai su que quand les gendarmes sont venus l'arrêter. 

— Lyam, je suis désolée, je vais rentrer chez moi. 

Il la serra dans ses bras de force. 

— Je t'en prie, ne pars pas, pas comme ça ! supplia Lyam.

— Tu te rends compte que le sang d'une meurtrière coule dans les veines de mon fils ! Qu'à cause de ta pétasse de mère, mon fils ne verra jamais sa grand-mère ? s'emporta Emmy.

Lyam déglutit, que pouvez-t-il ajouter à ça ? Elle se dégagea et s'éloigna en courant. Lyam s'assit sur le banc, les coudes sur les cuisses et son visage entre ses mains. Il resta deux heures sur ce banc, alors que la nuit était déjà tombée et qu'il frissonnait de froid. Quand il se leva, il avait une détermination dans le regard. Il marcha trois quart d'heure, avant d'arrivé à la propriété des Arnault. Lyam s'annonça aux agents de sécurité qui transmirent le message à l'intérieur. Au bout de quelques minutes il fut autorisé à entrer. Il monta les quelques marches le séparant de la porte et s'apprêtait à sonner quand la porte s'ouvrit sur Blaise. Lyam n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste qu'il reçut un violent coup de poing en pleine figure le faisant voltiger au bas des marches.

— Ça c'est pour toutes les souffrances que toi et ta famille avaient infligées à ma fille ! Emmy ne méritais pas de vivre autant de calvaire ! 

Lyam se massa la mâchoire tandis que Blaise regagnait la propriété en laissant la porte ouverte. Lyam conclus donc que malgré cet accueil peu chaleureux il pouvait entrer. Il vit Élise et lui demanda où était la chambre d'Emmy. Celle-ci lui indiqua et Lyam s'y précipita. Ça lui faisait bizarre de revenir ici voir une autre fille que Julia. Il frappa et sans attendre de réponse pénétra dans la pièce. Emmy était assise au sol, les yeux rougis mais sans larmes, la photo de sa mère et Roger dans la main. 

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle en se relevant. 

— Emmy, je t'ai laissé partir une fois sans te retenir, il n'y aura pas de deuxième fois. Que tu veuilles de moi ou non, je resterai avec toi, parce que je t'aime et que je suis incapable d'aimer quelqu'un d'autre que toi. Je suis profondément désolé pour ta mère, Emmy. C'est pour cela que j'ai coupé les ponts avec mes parents et que je suis parti vivre dans un taudis avec un ami qui se shoote à la cocaïne ! Je ne pouvais plus la regarder dans les yeux tellement elle me dégouttait. Et oui, je sais que son sang coule dans mes veines et dans celui d'Elijha mais je n'y suis pour rien, Emmy. Punis-moi pour toutes mes erreurs, je l'accepterai, mais pas pour ceux de ma mère ! 

Elle était touchée. Il s'avança d'elle prudemment comme pour jauger le terrain et voyant qu'elle ne le repoussait plus, il la serra dans ses bras fortement. Ses lèvres trouvèrent les siennes rapidement et il la souleva dans ses bras. Elle plaça ses cuisses autour de ses hanches et agrippa ses cheveux pour l'embrasser plus intensément. Elle lui retira son tee-shirt et il la plaqua sur le lit avant de la déshabiller. Il admira le panorama avec extase...elle lui avait tellement manqué, à tout point de vue. Il se dépêtra de son jean ainsi que de son caleçon et vint se placer au-dessus d'Emmy, quand la porte de la chambre s'ouvrit à la volée sur Élise. Celle-ci rougit jusqu'aux oreilles et quitta aussitôt la pièce en levant la main en signe d'excuse. Emmy éclata de rire. 

— On a vraiment un karma pourri Lyam ! Notre première fois c'est ta mère qui nous a surpris en pleine action, et à notre nouvelle première fois depuis notre séparation, c'est Élise ! Franchement, c'est terrible ! 

Lyam gloussa avant de revenir embrasser son cou sensuellement et de descendre lentement vers sa poitrine.


Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant