Décision

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— Dans ce cas vous n'avez rien à faire ici et ne vous approchez plus de ma fille.

— Je ne peux pas faire ça, votre fille me plait énormément, Madame.

Elle poussa un rire forcé.

— Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez vous, Lyam ? La polygamie est interdite en France, vous êtes au courant ?

 — Je ne comprends pas ce que je vous ai fait pour que vous me détestiez à ce point. Je ne vous ai pourtant jamais manqué de respect. 

— Vous tenter de vous en prendre à la seule chose de valeur que j'ai sur cette terre. Je sais d'avance que c'est pour la faire souffrir, alors, tenez-vous loin d'elle. 

— Vous ne comprenez pas ! Je ne vais pas la faire souffrir, je veux juste son bonheur, Madame. 

— Mais vous allez épouser une autre femme, Lyam ! s'emporta Caroline à deux doigts de le frapper. 

— Je dois épouser Julia, cela ne veut pas dire que je le veux. Julia ne m'attire pas comme votre fille. 

Caroline éclata de rire. 

— Je n'ai jamais entendu d'excuses aussi pourries que ça, Lyam. Même moi qui n'ai jamais fait d'études, j'aurais pu trouver mieux ! Partez maintenant, s'il vous plaît et si vous avez un minimum de conscience, il est encore temps de mettre fin à tout ça. Ne lui volez pas son innocence et sa fragilité ! 

Lyam baissa la tête, il était contraint de constater qu'elle avait raison. Il ne savait pas à quoi il s'attendait en venant la voir et il finit par relever la tête.

— Vous lui avez dit pour Julia ? demanda-t-il.

— Non, j'ai voulu la préserver, elle n'était déjà pas bien quand elle est rentrée de chez vous. 

— Ne lui dites rien, je ne veux pas la faire souffrir. 

— Je ne lui dirais rien à une seule condition : Arrêtez de fricoter tous les deux ! 

Il déglutit bruyamment et bien qu'il ne sache pas comment il allait faire pour résister à la tentation, il accepta. 

— Acceptez juste quelques habits et un téléphone pour elle, mais ne lui dites pas que cela vient de moi. 

— On n'a pas besoin de votre pitié ! 

— Je sais, mais s'il vous plaît acceptez....pour elle. 

Elle finit par hausser les épaules en soupirant. Lyam fit demi-tour, récupéra les sacs dans la voiture et revint auprès de Caroline. Il pénétra dans la cabane et marqua un temps d'arrêt en voyant dans quel endroit vivaient Caroline et sa fille. Il posa les sacs au sol, tout en se demandant comment il était possible de vivre dans une telle pauvreté. Il se tourna vers Caroline :

— Laissez-moi vous aider Caroline. Vous...vous ne pouvez pas rester vivre ici à l'approche de l'hiver...

— Je n'ai pas besoin de votre charité, Lyam. Partez maintenant. 

Il hocha la tête en déglutissant, monta dans son véhicule et s'en alla la boule au ventre. Il ne comprenait pas comment on pouvait vivre dans une telle pauvreté... mais surtout il appréhendait la réaction d'Emmy lorsqu'il allait lui annoncer. Il inspira profondément et se demanda s'il faisait bien le bon choix en choisissant Julia. Elle ne l'attirait pas autant qu'Emmy mais il la connaissait bien mieux que cette sauvageonne. Il sourit bêtement en imaginant la réaction de ses parents s'il avait choisi d'épouser Emmy, avant d'éclater d'un rire franc. Il se gara au sous-sol de la propriété de ses parents, coupa le moteur et resta derrière le volant, les pensées se bousculant dans sa tête. Il inspira profondément tout en laissant sa tête rebondir sur l'appuie-tête. Il finit par quitter le véhicule avec l'impression d'avoir une boule dans la gorge. Il poussa la porte d'entrée les yeux rivés au sol. Il traversa le salon et fut soulagé de ne pas croiser Emmy. Il se précipita dans sa chambre et s'assit sur son lit son téléphone à la main. Il resta ainsi de longues minutes avant de soupirer à nouveau. Il se leva de son lit et alla à la recherche d'Emmy. Celle-ci se trouvait dans la buanderie et était occupée à plier le linge consciencieusement. Elle lui lança un sourire étincelant avant de se jeter dans ses bras. Il déglutit bruyamment. Ce sourire chaleureux lui procura une sensation encore inconnue dans la poitrine. Elle était agrippée à lui et il sentait sa détermination faiblir. Il lui saisit les épaules pour la faire reculer et elle fronça les sourcils d'incompréhension. 

— Emmy, je suis vraiment désolé, nous deux, ça ne marchera pas. 

Elle sentit des picotements sous ses paupières en entendant ses paroles. 

— Lyam, je ne comprends pas. Qu'est-ce-que j'ai fait de mal ? 

Lyam se sentit honteux et il savait à ce moment précis que la seule solution pour qu'elle lâche l'affaire c'était une rupture brutale. 

— On n'est pas du même milieu, on doit arrêter là, Emmy.

Emmy s'agrippa au polo de Lyam, les larmes aux yeux. 

— Non, vous ne pouvez pas me faire ça, pensez un peu à nous. 

Lyam soupira, il ne voulait pas faire durer la souffrance qu'il voyait au fond du regard de sa belle sauvageonne. 

— Il n'y a jamais eu de " nous " Emmy ! Ne rendez pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. Nos baisers étaient de simples erreurs. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop. J'aimerais qu'on puisse rester amis. 

Elle le fusilla du regard avant de le gifler avec force. Il la laissa en plan et regagna sa chambre. Voir des larmes dans les yeux d'Emmy l'avait bouleversé mais il n'avait pas le choix. 

Il voulait se convaincre d'avoir fait le bon choix. Il quitta la chambre à nouveau en trombe et sauta dans la voiture de son père. Il fila en direction de chez Julia, s'arrêta devant la cabine de sécurité où deux hommes lourdement armés faisaient le guet. Lorsqu'ils reconnurent Lyam ils ouvrirent la barrière menant à l'intérieur de la propriété des Arnault. Il se gara à la hâte en manquant de peu d'emboutir un gros pot de fleurs. Il quitta le véhicule en laissant les clés sur le volant. Il sonna et un majordome de près de deux mètres lui ouvrit.

— Monsieur De Laberty, quel plaisir de vous voir. Vous venez voir Julia, je suppose ?

Il hocha la tête. 

— Installez-vous au salon Monsieur. Je vais la prévenir que vous êtes là.

— Ne vous en faites pas Lionel, je sais où se trouve sa chambre, merci. 

Lyam sourit au majordome et monta à l'étage, où se trouvait la chambre de Julia. Il entra sans même frapper. Julia sursauta et leva un sourcil en direction de Lyam.

— Lyam, qu'est-ce-que vous faites là ? 

Il se rapprocha d'elle avant de l'embrasser langoureusement. Elle poussa un petit gémissement et il resserra son étreinte en serrant ses cheveux entre ses doigts. Elle grimaça, entre douleur et désir. Il la souleva d'un bras et la bascula délicatement sur le lit tout en poursuivant ses baisers. Lyam interrompit leur étreinte pour enlever son polo. Julia avait les joues cramoisies devant l'excitation qui s'emparait d'elle. Lyam déshabilla sa fiancée avec tact et douceur tout en la couvrant de baisers avant de lui faire l'amour.

— Il est temps que nous sautions le pas tous les deux. On se marie quand, ma douce ?




Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant