Hésitation

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Emmy se débattait, les yeux écarquillés. Il faisait nuit noir mais elle reconnut la voix de Lyam. 

— Emmy, calmez-vous, c'est moi, Lyam ! 

La respiration haletante comme jamais, elle s'agrippa à lui, paniquée. Celui-ci la souleva dans ses bras et la ramena dans sa demeure. 

— Non, Lyam, je ne peux pas rester ici, je vais me faire renvoyer... commença-t-elle.

— Emmy, Emmy, Emmy, calmez-vous ! 

Il poussa la porte d'entrée, Emmy toujours dans les bras et aperçut sa mère habillée d'une nuisette en satin dans le salon. 

— Que fait-elle ici ? Qu'elle sorte de chez moi, immédiatement ! 

Emmy gesticula pour descendre mais Lyam la maintenait fermement contre son torse. 

— Elle n'est pas dans son état normal ! Je m'occupe d'elle, bonne nuit, mère. 

— Lyam ! gronda sa mère mais celui-ci regagna sa chambre et allongea Emmy sur son lit. 

Celle-ci bien qu'affaiblie, se redressa prête à partir. Lyam la retint par le poignet, dégaina son portable et appela un numéro enregistré dans son répertoire. La personne décrocha aussitôt :

— Caroline, j'ai retrouvé votre fille, elle dormait sur la plage mais elle va bien. Je viens de la ramener dans notre propriété pour la nuit. 

Après quelques échanges, il raccrocha. Devant le regard perplexe d'Emmy, il s'expliqua :

— Votre mère a téléphoné ici il y a une demi-heure, inquiète, de ne pas vous voir rentrer. La gouvernante m'a dit que vous aviez quitté la demeure vers 21h, j'ai donc refait le trajet une première fois par la route mais je ne vous ai pas vue. J'ai garé la voiture et je suis passé par la plage, et c'est là que je vous ai vu endormie. Mais, qu'est-ce qui vous est passé par la tête ? Vous auriez pu faire une mauvaise rencontre !

Emmy ouvrit la bouche pour parler mais sa gorge était tellement sèche qu'elle grimaça en ramenant sa main contre son cou. Sans même parler, Lyam se leva, quitta la chambre et revint avec une petite bouteille d'eau minérale. Emmy but l'intégralité de la bouteille d'une traite. Sa gorge lui faisait toujours mal, malgré l'eau. 

— Vous avez faim ? demanda-t-il en posant une main sur son épaule.

Emmy déglutit. Elle ne voulait pas abuser de son hospitalité mais il est vrai qu'elle avait faim. Elle hocha la tête légèrement, les yeux baissés sur ses genoux. Il passa agilement son bras sous les aisselles d'Emmy pour qu'elle se lève. 

— Je peux marcher, ne vous inquiétez pas ! 

Il lui sourit.

— Moi, j'ai plutôt l'impression que vous allez vous effondrer d'une minute à l'autre. Je ne vous ai jamais vue aussi pale ! 

Lyam descendit son bras sur les hanches d'Emmy et ensemble ils gagnèrent la cuisine. Il la força à s'asseoir et ouvrit le réfrigérateur.

— Il y a les restes de notre dîner ou je peux vous préparer un sandwich si vous voulez ? 

— Ne vous embêtez pas, les restes iront parfaitement, merci. 

Lyam sortit quatre bols du réfrigérateur et Emmy observait tous ses gestes, des étoiles dans les yeux. Il prit une assiette et ajouta une poignée d'haricots verts, une grosse pomme de terre au four, du filet d'agneau en croûte de truffe et une sauce périgueux, qu'il passa au micro-ondes avant de le placer devant Emmy. Celle-ci huma l'odeur avec délectation. Jamais elle n'avait eu un plat aussi raffiné et copieux. Lyam resta aux côtés d'Emmy, en silence. Une fois le ventre plein, elle amorça un pas pour débarrasser mais Lyam la devança. Il glissa le tout dans le lave-vaisselle, rangea les restes au réfrigérateur et en sortit une autre bouteille d'eau qu'il tendit à Emmy avant de la raccompagner à la chambre. 

— Je ne sais pas comment vous remercier, Lyam ! 

Un sourire malicieux se dessina sur son visage et il caressa tendrement de l'index le visage d'Emmy.

— Moi je sais comment vous pourriez me remercier, murmura Lyam des sous-entendus plein la voix. 

Elle lui sourit et le serra dans ses bras. Il la souleva et la déposa délicatement sur le lit. 

— Vous voulez un tee-shirt ou autre chose pour la nuit ? 

Elle secoua la tête de gauche à droite. Lyam éteignit la lumière, alluma la lampe de chevet et se débarrassa de son jean avant de la rejoindre au lit. Emmy resta fixer le plafond mal à l'aise de cette proximité. Lyam se rapprocha d'elle et posa une main sur son ventre. 

— Emmy, qu'est ce qui s'est passé hier ? Pourquoi vous ne vouliez plus me parler ? 

Celle-ci hésita à lui dire la vérité et finit par craquer en repensant à la claque qu'elle avait reçue de sa mère.

— Votre mère est au courant pour ce qui s'est passé sur la plage entre nous. Votre gouvernante nous a dénoncés et votre mère m'a demandé de ne plus vous approcher sous peine de perdre mon travail. 

Lyam esquissa un sourire.

— Ça ne m'étonne pas d'elle, mais ne vous en faites pas, je ne la laisserai jamais vous renvoyer. 

Elle le gratifia d'un sourire avant que celui-ci ne devienne plus...coquin.

— J'en ai envie, Lyam.

Il fronça les sourcils n'ayant pas compris ce revirement. Elle le chevaucha avant de l'embrasser et le désir de Lyam grimpa en flèche. Ses mains glissèrent sensuellement sous la robe d'Emmy et il la bascula sous lui en la couvrant de baisers. Il se recula comme pour lui laisser le temps de tout arrêter mais elle l'agrippa par son tee-shirt pour le ramener contre elle. Il enleva son tee-shirt ne gardant que son caleçon avant de s'attaquer à la robe d'Emmy qui se retrouva rapidement au sol. Lyam lui suçota la pointe des seins et le souffle d'Emmy se fit court. Il décala sa culotte sur le côté et inséra un doigt délicatement en elle. Elle se crispa et il l'embrassa pour faire taire ses appréhensions. 

— Ne vous crispez pas Emmy, sinon vous aurez mal, détendez-vous. 

Elle le fixa dans les yeux. Elle n'était plus très sure à présent de vouloir franchir le pas et Lyam le comprit.

— Si vous voulez que j'arrête, j'arrêterai Emmy. Il faut que vous soyez prête et que vous en ayez envie. 

Elle inspira profondément, des doutes plein la tête. 




Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant