Lyam fixait Emmy les yeux écarquillés et la bouche ouverte, avant que la colère n'emplisse son regard.
— Tu t'es bien fichue de moi, Emmy !
Elle resta le fixer, comme pétrifiée. Dès l'instant où Lyam avait reconnue Emmy, le vouvoiement laissa place au tutoiement.
— Comment, tu... ? commença Emmy.
Il se leva en secouant la tête, d'aberration. Il l'agrippa violemment par le bras pour se rapprocher d'elle et lui désigna une petite cicatrice d'à peine 2 cm sous son sein gauche. Emmy s'était fait ça petite quand elle avait trébuché sur sur un corail.
— Je connaissais ton corps comme ma poche, et cette cicatrice aussi. Jusqu'où tu comptais me mentir, Emmy ? Te faire passer pour quelqu'un d'autre... tout ça ce n'étais qu'une mise en scène? Après tous les regrets et sentiments que j'ai exprimé à la sois disant Emmeline ? Tu me dégoûtes.
Il s'apprêta à quitter la pièce avant de se figer à nouveau. Une autre connexion venait de se faire dans son cerveau. Il se tourna à nouveau vers elle.
— Ne me dis pas qu'Elijah est mon fils et que par égoïsme pure tu m'as empêché de profiter de ses premiers mois de vie ?
Emmy était tétanisée, elle ne savait plus quoi dire. Il soupira bruyamment avant de frapper la porte avec tellement de rage qu'un petit trou s'y était formé. Il quitta la pièce en laissant la porte ouverte et Emmy n'avait toujours pas bougée. Il avait raison, elle avait été égoïste de lui priver de son enfant. Elle déglutit.
— Lyam, murmura-t-elle, mais il avait déjà quitté l'établissement.
Elle s'en voulait tellement maintenant. Un couple de personnes âgées passa devant la chambre et sous leurs regards écarquillés Emmy se rendit compte qu'elle avait toujours la poitrine à l'air. Le petit papy fixait les seins d'Emmy en souriant comme un dément et sa femme le gifla. Emmy se précipita sur la porte pour la fermer et se rhabilla rapidement. Elle gagna la rue en trottinant mais Lyam avait disparu de son champ de vision et Rico était rentré à la propriété. Elle soupira bruyamment avant d'appeler son chauffeur. Un quart d'heure plus tard, Rico se garait devant l'hôtel.
— Ça ne s'est pas bien passé, je présume ?
Elle secoua la tête de gauche à droite.
— Non. Tu peux prendre la route en direction de chez Lyam, je veux voir si on le croise en roulant.
Rico hocha la tête, démarra mais aucune trace de Lyam. Emmy se résigna donc à rentrer à la propriété. Elle monta directement dans sa chambre sans même passer voir son fils qui se trouvait dans son transat, à la cuisine avec Élise. Elle s'assit sur le lit en soupirant. Elle retira son portable de son sac à main et lui rédigea un SMS :
" Lyam, je suis vraiment désolée. Il faut que l'on discute, tu ne peux pas partir comme ça ! "
Elle déposa son portable sur le lit, enleva ses boucles d'oreilles et ouvrit le tiroir de sa table de chevet pour les y mettre. Son regard se porta sur la photo de Camille, elle avait complètement oublié sa promesse de la remettre à sa petite sœur. Emmy se leva d'un coup, s'habilla moins sexy et se rendit seule à l'adresse indiquée derrière la photo. Une belle maison de bourge se trouvait au numéro indiqué. Elle sonna et un homme rondouillard encadra la porte.
— Bonjour Monsieur, je suis Mademoiselle Arnault, une...amie de la sœur de Koriane.
Le regard de l'homme se durcit aussitôt.
— Vous venez chez moi, à 19h pour me parler d'une prisonnière ?
— Elle m'a confié une photo pour sa sœur et j'aimerai beaucoup la lui remettre.
L'homme resta la fixer, surpris avant de tendre une main vers Emmy.
— Donnez la moi, je la lui remettrai.
— Pardonnez-moi d'insister, mais j'aimerai beaucoup la lui remettre en personne.
L'homme soupira, s'écarta de la porte et l'invita à entrer.
— Koriane, descends, tu as de la visite, hurla l'homme en direction de l'escalier.
Quelques secondes plus tard une jeune fille toute coquette se présenta en haut des escaliers. Elle fixa Emmy sans comprendre et descendit jusqu'à elle.
— Bonjour Koriane, je m'appelle, Emmy. Je suis une amie de Camille, ta sœur et elle m'a demandé de te donner ça et de te dire qu'elle t'aime énormément.
Emmy lui tendit la photo et elle s'en empara le sourire aux lèvres. Comme si cette photo avait une valeur inestimable pour elle. Elle serra Emmy dans ses bras fortement.
— Merci. Tu pourras lui dire que moi aussi je l'aime et que j'ai hâte de la revoir.
Emmy acquiesça, et senti que l'homme n'attendait qu'une chose...qu'elle parte.
— Bon, eh bien je vais te laisser. Prends soin de toi, Koriane. Tu verras ta sœur très très bientôt.
Elle hocha la tête et l'homme rondouillard escorta Emmy jusqu'à la porte. Elle n'avait été voir Camille que 2 fois depuis sa libération, tellement prises par les événements et le travail. Elle s'imposa de prendre rendez-vous pour un parloir la semaine suivante. Camille devrait sortir dans deux mois et demi si elle se comportait bien en prison et Emmy avait une petite idée en tête pour sa sortie. Cependant sur le moment, sa principale occupation c'était Lyam. Elle vérifia son portable mais il n'avait rien répondu. Elle s'arrêta dans un fast-food. Elle était tellement dépitée qu'elle avait besoin de gras pour se remplir. N'y tenant plus, elle tenta de lui téléphoner mais tomba directement sur la messagerie. Résignée, elle regagna sa propriété et s'occupa de son fils avant de le coucher. Une fois sa douche prise, elle se réfugia sous ses draps en réessayant encore de joindre Lyam. Il était toujours sur répondeur. C'est la tête pleine de pensées qu'elle s'endormit. La première chose qu'elle fit à son réveil, c'est de consulter son portable mais encore une fois, il n'y avait rien, ni message, ni appel. C'est sans entrain qu'elle se prépara, pour son dernier jour de travail avant le weekend. Elle se maquilla à la hâte et non pas avec le soin de ses derniers jours. Elle s'habilla comme un automate avant de gagner la salle du petit déjeuner avec Elijah dans les bras.
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Les maux d'amour
RomanceEmmy, ne connait rien de son histoire. Pourtant malgré la pauvreté dans laquelle elle vit, elle est heureuse. L'amour que lui porte sa mère est tout ce dont elle a besoin. Mais quand celle-ci ne pourra plus exercer chez son richissime patron, c'est...