La claque

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Lyam termina son petit déjeuner rapidement en n'ayant plus qu'une seule chose en tête. 

 — Puis-je me permettre de quitter la table ? demanda Lyam à ses parents. 

Malgré ses 21 ans, la permission de quitter la table était indispensable dans cette famille. Son père l'y autorisa et Lyam s'empara de sa tasse, aussitôt arrêté par la servante.

— Monsieur De Laberty, je me chargerai de débarrasser la table. Laissez-moi rapporter en cuisine votre tasse. 

Il lui sourit. 

— Vous en fait assez comme ça, je vous remercie mais je ne suis pas handicapé. 

Elle resta le fixer mal à l'aise en ayant envie de lui arracher la tasse des mains.  Elle finit par s'incliner devant Lyam sous le gloussement du père de ce dernier qui trouvait la situation d'un ridicule. Lyam se rendit aussitôt dans la cuisine. Il posa sa tasse dans le lave-vaisselle mais il sentait le regard de la servante dans son dos. Il se décala sur la gauche à l'abri des regards et fit un petit signe de la main à Emmy pour qu'elle s'approche. Il la saisit aussitôt par la taille, posa une main sur son cou et l'embrassa. Il la coinça contre le plan de travail pour resserrer sa prise et lui agrippa délicatement les cheveux, pris d'une incandescence sulfureuse pour elle. Des pas rapides se rapprochèrent et Lyam se recula aussitôt tandis qu'Emmy faisait semblant de frotter le plan de travail, un sourire idiot accroché au visage. Madame De Laberty pénétra dans la cuisine et fixa Emmy avec dédain. 

— Dépêchez-vous un peu de finir cette cuisine, ça fait bientôt une heure que vous y êtes ! 

Emmy hocha la tête, obéissante. 

— Mère, elle est nouvelle, laissez-lui le temps de s'adapter et ne soyez pas trop dure avec elle, intervint Lyam. 

Sa mère le fusilla du regard et il gloussa en quittant la cuisine tout en lançant un clin d'œil à Emmy.  Lyam descendit au garage, emprunta le véhicule de son père et fila en ville. Il savait exactement où aller. Il entra dans un magasin de prêt à porter et l'une des vendeuses se précipita et manqua de peu de s'étaler au sol. Elle se rattrapa au portant de vêtements, se redressa habillement et poursuivit sa course vers Lyam. Elle se jeta dans ses bras en appuyant ses lèvres contre son cou tout en respirant son parfum. 

— Lyam, comme vous m'avez manqué ! Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? 

Il sourit, fier de voir qu'il ne laissait pas les femmes indifférentes, pas même son ex. 

— J'aurais besoin d'un assortiment de vêtements avec au moins une robe de soirée. 

La vendeuse fut déstabilisée durant un court instant et se refit un visage serein en hochant la tête. 

— Vous souhaitez des vêtements de quelle taille ? 

Lyam se frotta la tête, il n'en avait aucune idée. Il agrippa la vendeuse par le poignet et la dévisagea de la tête aux pieds. Il se colla à elle, et sensuellement lui glissa à l'oreille : 

— La même taille que vous, ça fera l'affaire, chérie. 

Celle-ci papillonna des cils, le cœur battant la chamade et se mit à la tache tandis que Lyam, allait s'asseoir dans le fond du magasin, les yeux rivés sur son portable. Une demi-heure plus tard, elle l'invita à passer en caisse. Quatre grands sacs remplis, posés sur le comptoir. Lyam régla les 700€ que valaient les articles et au moment même où il retirait sa carte bancaire de l'appareil, la vendeuse posa sa main sur la sienne. 

— Lyam, j'aimerais beaucoup pouvoir vous fréquenter de nouveau. Vous me manquez. 

— Linda, je suis fiancé à présent et même si je vous apprécie énormément, je ne peux accéder favorablement à votre requête. Je reste cependant persuadé que vous finirez par trouver celui qui fera battre votre cœur. 

— Il est en face de moi, avoua-t-elle. 

Lyam lui sourit, déposa un baiser appuyé à la commissure de ses lèvres et quitta le magasin. Il fila ensuite chez Apple et acheta au hasard un téléphone. Avant de retourner à la propriété il s'arrêta à la cabane. La mère d'Emmy était assise dos à l'entrée les yeux rivés sur la plage. Elle tourna la tête sur le côté et se leva d'un bond en voyant Lyam. Elle s'avança vers lui et le gifla violemment. 

— Ne vous avisez plus de poser vos mains répugnantes sur ma fille ! 

— Madame, je n'ai rien commis de grave avec votre fille. Elle me plait énormément et je voulais vraiment venir vous parler. J'étais passé hier soir pour la voir et je vous ai entendu lui dire que je n'étais pas quelqu'un de bien. Sachez que je l'apprécie beaucoup, et que je ne compte pas la faire souffrir. 

— Ah oui ? Et quand vous épouserez la belle-fille de Monsieur Arnault, là non plus vous ne la ferez pas souffrir ? lâcha-t-elle une main sur la hanche. 

Le visage de Lyam se décomposa, il ne savait pas qu'elle était au courant. 

— Comment savez-vous ça ? s'étonna-t-il, les sourcils froncés.

— J'ai travaillé pour votre famille, Lyam ! Même si à vos yeux, nous les femmes de ménages nous sommes transparentes, nous entendons bien plus de choses que vous ne le croyez ! 

— Peu importe Madame, j'ai une très grande attirance pour votre fille. 

— Vous souhaitez juste lui voler son innocence et la déflorer avant de la jeter comme un vieux mouchoir usagé pour épouser Julia. 

Lyam resta la fixer incrédule. Il ne pensait pas cette femme capable d'autant de véhémence. 

— Je vous jure que je ne joue pas avec votre fille... et je...je ne coucherai pas avec elle. 

— Vous allez épouser Julia, oui ou non, Lyam ? 

Celui-ci fixa le sol quelques secondes avant de les relever pour fixer Caroline dans les yeux. 

— Oui, je vais épouser Julia, Madame. 

Les yeux de Caroline lançaient des éclairs. 



Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant