— J'ai donné une grosse somme d'argent à l'hôpital pour qu'il te fasse un test ADN anonyme. Tu avais tellement de prise de sang et d'examens suite au viol que tu ne t'es aperçu de rien. J'ai eu les résultats une heure avant que je ne vienne te proposer de travailler pour moi. Il n'y a aucun doute possible, tu es bien ma fille.
Elle resta silencieuse un instant. Après avoir vu la photo de sa mère et Roger elle s'était imaginée que c'était lui son père. Pas un instant elle n'avait soupçonné Blaise.
— Je suis contente que tu sois mon père, Blaise. Tu m'as sortie de la rue, tu m'as réparé intérieurement avec ton psychologue, tu m'as appris à lire, écrire, compter. Tu m'as donné du travail. Tu m'as accueilli chez toi, comme une reine. Tu as accepté Elijah sans poser la moindre condition. Tu as respecté ta parole pour que jamais un De Laberty ne se pointe à la propriété. Tu m'as habillé, nourrit, blanchi. Tu m'as même appris à marcher et à me comporter de façon distinguée. Tu m'as écouté quand j'allais mal et c'est ton visage que je voyais à chaque fois que je me réveillais d'un cauchemar. Tu as passé des nuits blanches à mes côtés à m'entendre parler de Lyam, de ma mère, de mes doutes sur la maternité, de tout. Et surtout, tu m'as appris à me dépasser et à croire en moi. À croire en mes potentialités. Tu n'as jamais douté de moi, je le voyais dans ton regard et c'est ça qui m'a aidé à avancer. On va dire que tu t'es bien rattrapé, lâcha Emmy en le serrant dans ses bras.
Il la serra fortement contre elle en expirant bruyamment de soulagement.
— Si je te l'annonce aujourd'hui, c'est parce que je te sens prête à présent à prendre ma place dans cette multinationale. C'est ton héritage ma fille.
— Mais Julia dans tout ça ?
— Avant de connaitre ton existence, j'ai eu pensé à lui céder mon empire, mais Julia n'était que ma belle-fille. Je n'ai aucun lien de parenté avec elle. Tu es la seule héritière directe de ma fortune. De la petite souillon de la plage, te voilà comme la personne la plus riche et la plus influente de la région. Mais j'ai tout de même ouvert un compte bancaire à Julia avec la somme d'un million d'euros dessus. Elle n'y est pour rien dans tous les mensonges de sa mère et ça ne représente qu'une aiguille dans la botte d'argent de ta fortune qui se compte en milliard d'euros.
— Je ne veux pas de ces milliards, Blaise.
— Tu n'as pas le choix Emmy, tu es ma fille et tout te reviens. Et... tu n'es pas obligé de me répondre maintenant, mais je voulais... j'aimerai te proposer de... t'adopter pour que tu portes mon nom de famille, et que tu deviennes Emmy Arnault.
Elle lui sourit. Elle n'aurait jamais un jour pensait porter le nom de son père et elle accepta. Blaise sanglota de bonheur. Avec les grandes relations qu'il avait, l'adoption simple fut prononcé moins d'un mois plus tard. Désormais elle portait le nom de son père et il lui avait céder tout son empire. Elle était à présent la PDG des groupes Arnault entreprises.
— Madame Arnault, les quatre candidats pour le recrutement de votre responsable d'équipe sont là. Voulez-vous que je fasse entrer le premier ? demanda-t-elle en déposant les quatre dossiers des candidats devant elle.
— Oui, s'il vous plaît, je dois en finir au plus vite car j'ai une réunion dans une heure et demi, lâcha Emmy en ouvrant le premier dossier de la pile, classé par ordre alphabétique.
Sa secrétaire avait quitté la pièce et Emmy lut le nom de la première personne pour pouvoir le saluer de façon personnalisé mais elle se leva d'un bond pour rattraper sa secrétaire et annuler les entretiens...mais c'était trop tard, Lyam De Laberty pénétra dans le bureau. Emmy chassa son trouble et se recomposa un visage d'indifférence. Lyam était resté sur le pas de la porte le regard braqué sur elle et les yeux écarquillés. Il referma la porte et Emmy garda sa posture professionnelle même si intérieurement c'était l'ébullition. Elle lui tendit une poignée de main, hautainement et il s'en saisit sans la quitter des yeux.
— Monsieur De Laberty, je vous en prie, asseyez-vous, nous allons commencer l'entretien d'embauche, car j'ai trois autres candidats à voir après vous.
Lyam n'arrivait pas à reprendre contenance, il l'observa sans un mot en se disant que ça ne pouvait pas être Emmy. La femme qu'il avait devant lui, se tenait bien droite, un magnifique chignon banane retenait ses cheveux en arrière et elle était trop classe pour être elle.
— Emmy, c'est bien toi ? questionna Lyam en la dévisageant.
— Je ne vois pas de quoi vous parlez, Monsieur. Pouvons-nous commencé l'entretien ?
Il hocha la tête et son regard se porta sur le petit présentoir du bureau où il était inscrit : " Mme Arnault, PDG Arnault entreprises ". Il secoua la tête, confus. Il avait maintenant la réponse, cette femme n'était pas Emmy. Il savait qu'Emmy portait le nom de famille Roudaut. Lyam ne pouvait détacher son regard de cette femme. Même si pour lui ce n'était pas Emmy, elle le troublait. Il observa les moindres détails de son visage, cette femme avait les mêmes lèvres pulpeuses de son ex-sauvageonne.
— Monsieur De Laberty, c'est assez déconcertant la manière dont vous m'observez. Nous allons mettre fin à l'entretien, cela me met mal à l'aise.
— Je vous présente mes excuses, Madame Arnault, c'est juste que vous me rappelait terriblement quelqu'un. Mais je vais me concentrer sur l'entretien, pardonnez-moi.
Emmy voulait s'amuser un peu de la situation.
— J'espère que c'était de bons souvenirs, Monsieur De Laberty ?
— Les meilleurs souvenirs de toute mon existence.
Emmy resta le fixer, elle ne s'était pas attendue à cette réponse. Elle baissa la tête vers le dossier et Lyam l'observa parcourir son CV des yeux et encore une fois elle venait de lui prouver qu'elle n'était pas Emmy. Cette femme, bien que son portrait craché savait lire et écrire... pas sa sauvageonne.
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Les maux d'amour
RomantikEmmy, ne connait rien de son histoire. Pourtant malgré la pauvreté dans laquelle elle vit, elle est heureuse. L'amour que lui porte sa mère est tout ce dont elle a besoin. Mais quand celle-ci ne pourra plus exercer chez son richissime patron, c'est...