Le départ

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Cette nuit-là, Emmy et Lyam s'endormirent entrelacés l'un contre l'autre. C'est le réveil de Lyam qui les réveilla à 6h du matin. Emmy grommela encore ensommeillée et Lyam déposa un baiser sur ses lèvres.

— Reste au lit mon amour, je vais me préparer et je reviens te dire au revoir. 

Il déposa un baiser sur son front et s'éclipsa à la douche. Sa valise était prête et déjà installée dans le coffre de la voiture de son père. Emmy émergea lentement et se rendit à la salle de bain. Lyam était en train de s'essuyer et il rit doucement.

— Qu'est ce qui te fait rire ? marmonna-t-elle en baillant.

— Toi, tes cheveux donnent l'impression d'avoir subie une explosion dans la nuit. 

Elle porta un œil au miroir et sourit. En effet ses cheveux donnaient l'aspect d'un gros nid d'oiseau. Elle passa ses mains brièvement dans ses cheveux avant de serrer son homme dans ses bras. 

— Moque toi, ses cheveux ébouriffés te manqueront, tu verras.

— Je n'ai pas besoin de le voir, je le sais d'avance que tu me manqueras mon amour...et ta tête en pétard encore plus. 

Elle lui donna une tape sur le bras et le laissa terminer de se sécher. Pendant ce temps elle se brossa les dents et se passa un coup de peigne dans sa crinière. Lyam s'était habillé d'un jean noir, d'un tee-shirt moulant blanc accompagné d'une veste en jean noire. Ses cheveux étaient retenus par du gel et Emmy l'observa en ayant envie de fondre sur place devant sa beauté. Elle attrapa les deux pans de sa veste pour le ramener contre elle.

— J'ai presque envie de changer d'avis et de t'accompagner à Paris, quand je vois ce que je vais manquer pendant 3 semaines ! 

— Il n'est pas trop tard, Emmy ! 

Elle sourit.

— J'ai dit presque ! Ne te laisse pas draguer par les parisiennes et reviens-moi vite.

— Les parisiennes me seront transparentes, surtout quand je songerai à ce qui m'attend ici ! 

Elle le serra dans ses bras en inspirant profondément son parfum. 

— Tu m'accompagnes à la voiture ? demanda-t-il en récupérant ses documents d'identité et son billet d'avion, qu'il glissa dans sa poche arrière. 

Elle hocha la tête, enfila sa robe de chambre et l'accompagna jusqu'à la voiture. Monsieur et Madame De Laberty attendaient au garage. Sa mère le serra dans ses bras fortement tandis que son père passa derrière le volant pour le conduire à l'aéroport. Lyam s'approcha d'Emmy et la serra dans ses bras avant de l'embrasser langoureusement devant les grimaces de dégoûts de sa mère. C'était bien la première fois que Lyam embrassait Emmy devant ses parents. Dans la haute société les baisers en publics étant proscrits. Même Julia, sa fiancée n'avait jamais eu cet honneur. 

— Prends soin de toi, mon amour. J'ai hâte de pouvoir te serrer à nouveau contre moi. N'oublie jamais que je t'aime, lança Lyam, en déposant un nouveau baiser sur ses lèvres. 

Elle avait rougit.

— Rentre vite, Lyam. Tu vas me manquer, répondit Emmy.

Elle l'embrassa une dernière fois et il monta à bord du véhicule. Elle regarda le véhicule quittait l'allée, le cœur gros. Il lui manquait déjà.

— Vous comptez rester planter là ? Je ne vous paie pas pour brasser de l'air ! Mettez-vous au boulot ! 

Emmy soupira. Elle sentait que ses trois semaines sans Lyam allaient être compliquées. 

— Il est 7h30, je commence à 9h en général Madame.

Celle-ci la fusilla du regard.

— Je viens de vous dire de vous mettre au boulot, maintenant. Ce n'est pas parce que mon fils vous a mis sur un piédestal que vous pourrez faire ce que bon vous semble ici ! Pour moi vous êtes toujours la pouilleuse de la plage et si vous voulez que je vous paie, vous avez intérêt à vous mettre au travail immédiatement. 

Emmy hocha la tête de haut en bas. Elle passa à la chambre se changer et se mit au travail. A l'heure du repas, elle s'avança vers la table mais au regard de Madame De Laberty, elle s'arrêta.

— Vous ne comptiez quand même pas déjeuner à notre table ? Si vous n'avez pas de quoi vous alimenter, ça n'est pas mon problème ! Il faut que vous compreniez que, sans mon fils, ici, vous n'êtes rien d'autre qu'une domestique ! 

Emmy ne répondit pas et même si elle avait faim, elle reprit le nettoyage de la demeure. La maison brillait de mille feux. À 21h, elle n'essaya même pas d'aller dîner et alla vers la chambre pour se coucher. Elle tourna la poignée mais la porte resta close. Elle réessaya en secouant la poignée mais la porte ne s'ouvrit pas. Elle retourna au salon où Madame De Laberty regardait la télévision.

— Excusez-moi de vous déranger mais la porte de la chambre est bloquée.

— En effet, mon fils étant absent il n'y a aucune raison que cette chambre reste ouverte. 

Emmy écarquilla les yeux.

— Mais, comment je vais faire pour dormir ? Et... mes vêtements sont à l'intérieur !

Elle sourit d'un sourire démoniaque.

— Ses vêtements ont été achetés avec l'argent des De Laberty et sauf preuve du contraire, vous n'en êtes pas une ! Ses vêtements resteront donc bien au chaud dans la chambre de mon fils. J'ai promis à Lyam de faire un effort vis à vis de vous, alors concernant votre questionnement sur le coucher, suivez-moi ! 

Madame De Laberty quitta la maison, contourna le garage et s'arrêta devant les écuries. Une couverture était pliée sur la paille et Emmy senti la panique la gagner.

— Je ne vais pas dormir ici, dans les écuries ! Je ne suis pas un animal, Madame !

— Je ne vois absolument pas la différence ! Cet endroit sera votre chambre dorénavant. Vous aurez un seule repas par jour, d'ailleurs je vous ai posé votre plateau repas près de l'abreuvoir des chevaux. Vous n'aurez pas d'autres vêtements que ce que vous avez sur vous maintenant et... si cela ne vous convient pas, vous êtes libre de partir ! 

Elle lui tourna le dos et regagna la maison. Emmy soupira et son ventre gargouilla bruyamment. Elle s'avança vers l'abreuvoir, récupéra le plateau et s'assit au sol, dépitée. Il y avait juste un verre d'eau et un petit bout de pain nature de la taille d'un index. Après 14h de travail, elle n'avait le droit qu'à un bout de pain sec ! Emmy avala son verre d'eau d'une traite et mangea son pain en deux secondes. Elle récupéra la couverture et s'installa sur la paille. L'odeur du bétail devenait insoutenable et malgré sa couverture elle était frigorifiée. Sans compter les bruits et hennissements des chevaux à toutes heures de la nuit, la réveillant dès que son esprit arrivait enfin à dormir. 


Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant