Visite imprévue

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Emmy était toujours à l'hôpital et Roger était reparti travailler. Une des infirmières, avait offert à Emmy une robe, touchée par son histoire. Le médecin avait autorisé la sortie d'Emmy pour dans l'après-midi. Elle avait revêtu la robe que lui avait offerte l'infirmière et c'était coiffée du mieux possible au vu des circonstances. Une aide-soignante, lui apporta un plateau repas, qu'elle prit plaisir à manger. En début d'après-midi, alors qu'elle s'apprêtait à quitter l'hôpital, une personne s'approcha d'elle. Son visage lui était familier mais elle n'arrivait pas à le resituer.

— Mademoiselle Roudaut, excusez-moi de vous importuner à votre sortie d'hôpital mais j'ai croisé par hasard, votre ami, Roger. Je lui ai dit que je recherchais une personne pour l'entretien de mon logement. Il a alors pensé à vous et m'a informé que vous sortiez aujourd'hui.

Emmy le fixa, elle n'arrivait toujours pas à retrouver son nom.

— Et vous êtes ? 

— Oh oui c'est vrai excusez-moi, je manque à tous mes devoirs. Je suis Monsieur Arnault, Blaise Arnault.

Elle ouvrit la bouche choquée, elle venait enfin de faire le lien. Cet homme était le beau-père de Julia, la femme de Lyam. Emmy ne put retenir un rire, en secouant la tête.

— Merci d'avoir pensé à moi pour ce poste, mais je ne suis pas intéressée.

Elle amorça un pas pour partir et il la rattrapa. 

— Pourquoi refusez-vous mon offre ? 

— Écoutez, j'ai vécu des événements très compliqués ces derniers temps et je veux me tenir le plus loin possible de tout ce qui a un lien avec les De Laberty. 

Il fronça les sourcils, n'étant pas au courant de la liaison d'Emmy et Lyam. 

— Ma compagne et moi venons de nous séparer. Ma belle-fille et elle ont donc quittés ma propriété. Si vous acceptez de travailler pour moi, vous n'aurez aucun lien avec les De Laberty, je vous en fais la promesse. Je vous propose également, une chambre dans ma propriété, vous travaillerez 5 h par jour, serait payé 2000€ par mois et vous serez nourrit et blanchi. Le reste du temps vous pourrez vaquer à vos occupations. Vous aurez également à votre disposition un chauffeur. 

Emmy resta le fixer. 2000€ ? Cela dépassait tout ce qu'elle pouvait espérer au niveau rémunération. 

— Pourquoi vous me proposez cet emploi ? À moi ? 

Il haussa les épaules.

— Roger, est...un ami et comme il m'a parlé de vos difficultés financières, je m'étais dit que j'aurai pu vous proposer cet emploi. 

— Je ne croiserai jamais Lyam et Julia chez vous ? 

Il secoua la tête de gauche à droite. Emmy hésitait, mais elle allait être maman et avait besoin d'argent. Elle ne voulait plus non plus vivre dans la rue depuis le traumatisme subi. 

— J'accepte votre offre, mais comme je vous l'ai dit, je ne veux jamais voir un De Laberty sur place. Je sais que vous êtes amis puisque je vous ai vu là-bas quand je travaillais pour eux.

— En effet, nous sommes amis, mais, je vous garantis qu'aucun De Laberty ne passera la propriété, vous pouvez me faire confiance. 

Elle hocha la tête de haut en bas. 

— Très bien, je vais vous accompagnez chez moi mais je ne pourrai pas rester, j'ai une réunion dans une heure. Vous ne commencerai que demain, je vous laisse vous remettre de votre hospitalisation. Je vous présenterai à l'équipe, sur place, j'ai trois agents de sécurité qui se relayent, deux femmes de ménage, une cuisinière, un majordome et trois chauffeurs dont un qui m'est attitré. Vous compléterai mon équipe de ménage. Vous pouvez me suivre, mon chauffeur est garé dans la rue.

Il observa les mains vides d'Emmy et fronça à nouveau les sourcils. 

— Vous n'avez pas d'affaires ? De vêtements ou autre ?

Elle secoua la tête de gauche à droite. 

— Ok, eh bien, allons-y.

Il avança et Emmy lui emboîta le pas. Une magnifique berline noire était garée dans la rue de l'hôpital. Le chauffeur les attendait devant le véhicule. À leur approche, il leur ouvrit la porte et Emmy s'installa dans la voiture. Les sièges en cuirs beiges sentaient le neuf et les vitres étaient teintées mais très foncées. Le véhicule démarra et Emmy regarda par la fenêtre sans un mot. Ils empruntèrent la route du littoral quand Emmy cria : 

— Arrêtez-vous, s'il vous plaît. 

Le chauffeur échangea un regard avec Monsieur Arnault et s'arrêta sur le bas-côté. Emmy venait d'apercevoir le panier en osier qui était resté sur place après le viol. Des angoisses s'emparèrent d'elle aussitôt et sa respiration s'accéléra. 

— Vous allez bien Mademoiselle Roudaut ? demanda Blaise, interrogatif. 

— Je dois récupérer une... une photo dans le panier en osier. 

Mais l'angoisse la tenaillait tellement qu'elle n'arrivait pas à quitter le véhicule. Blaise fit un bref mouvement du menton et le chauffeur quitta le véhicule. Il revint quelques secondes plus tard le panier aux mains. Il le posa sur le siège arrière aux côtés d'Emmy. 

— Merci, murmura-t-elle. 

Elle respira profondément et regarda à l'intérieur. Il ne restait que la photo de Camille, des passants avait dû récupérer les victuailles restantes. Quelques minutes plus tard, le véhicule passa le contrôle de sécurité et se gara juste devant les marches de l'immense propriété des Arnault. Ils pénétrèrent à l'intérieur et ils furent accueillis par le majordome, le sourire aux lèvres. Le majordome présenta Emmy à toute l'équipe et Monsieur Arnault en personne accompagna Emmy jusqu'à sa nouvelle chambre. Elle était immense, on aurait dit une suite de luxe et une salle de bain personnelle était attenante à la chambre. Emmy n'en croyait pas ses yeux, elle se jeta dans les bras de Blaise sans y réfléchir. Celui-ci n'étant pas habitué à ce genre de démonstration d'affection resta droit comme un piquet, mal à l'aise. 

— J'en présume que cela vous convient ? 

— C'est bien plus que ce que j'aurai pu espérer ! Merci beaucoup, Monsieur Arnault. 

Il eut un petit moment de malaise où tous deux se regardèrent sans savoir quoi dire de plus.

— Bon, eh bien, je vous laisse vous installer. À plus tard. 

Emmy hocha la tête et Blaise quitta la pièce. Elle s'assit prudemment sur le lit et regarda autour d'elle, ébahie. À côté de celle-ci la demeure des De Laberty c'était de la gnognotte. 


Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant