Les investisseurs

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Emmy fixait Élise.

— Je ne sais plus comment me dépêtrer de ce mensonge, Élise. Si ça se trouve, il a tout compris et c'est pour cela qu'il a démissionné. S'il est au courant, il doit m'en vouloir et s'il ne l'est pas il m'en voudra dès qu'il le saura. Je n'avais vraiment pas pour intention d'éprouver des sentiments à nouveau pour lui, je voulais vraiment le faire souffrir et le virer de ma boite...et là, je me rends compte que son départ me touche bien plus que ce que j'aurai pu penser. 

— Eh bien, va le voir. Essaie de savoir ce qui se passe dans sa tête et ajuste tes propos en fonction. 

— Il ne voudra pas me voir! Il n'a même pas eu le cran de venir me remettre sa lettre en main propre et quand je l'ai téléphoné, il m'a bien spécifié de ne plus l'appeler. Je ne comprends pas, Élise. On s'est vue hier, on a passés une magnifique fin d'après-midi, on s'est embrassés et on a même failli faire l'amour. Vraiment, là, je ne comprends rien. On s'est quittés de super bonne humeur, je ne sais plus quoi penser. 

— Il y a certainement quelque chose qui s'est passé après ton départ hier soir. Il n'y avait rien dans ses paroles, qui aurait pu le conduire à démissionner ? 

Emmy, réfléchit à la question.

— Non... honnêtement je ne vois pas, Élise. 

Elle soupira.

— Il ne reste plus que deux options: soit tu vas le voir et tu éclaircis les choses pour savoir ce qui a pu se passer ou soit tu l'oublies et tu traces un trait. 

Les yeux d'Emmy se remplirent de larmes. 

— Je ne peux pas tirer un trait sur lui. Pas maintenant que je sais pourquoi est-ce qu'il n'est pas venue me voir en prison, ou encore pourquoi il m'avait giflée quand j'étais allée le voir à ma sortie. Il... il est persuadé que je l'ai trompé avec le jockey de sa famille et il me croit réellement coupable du vol de bijoux que sa famille m'a mis sur le dos. Mais malgré tous les mensonges que ses parents lui ont racontés, il a dit sur la plage qu'il était fou d'Emmy et qu'il regrettait...fou de moi, Élise, sanglota Emmy. 

Élise se leva et passa ses bras autour d'elle. 

— Ne te mets pas dans cet état, Emmy ! Je t'interdis de pleurer devant mon petit Elijah ! Ressaisi-toi, tu as deux investisseurs chinois à convaincre et tu ne peux pas rater cette opportunité ! Ces chinois ont un sacré portefeuille !

Emmy respira profondément afin de ravaler ses larmes. Elle fixa son fils et déposa un baiser sur son front. 

— Tu as raison Élise, j'irai lui parler ce soir. 

Elle lui lança un sourire et lui arracha Elijha des bras.

— Allez hop, au boulot jeune fille ! ordonna Élise en souriant. 

— Merci d'être une aussi bonne amie, Élise. 

Elle lui adressa un clin d'œil et quitta la pièce avec Elijha. Emmy jeta les petits bouts de lettre à la poubelle et attrapa le dossier des investisseurs chinois. Élise avait raison, elle ne devait pas faire passer ses sentiments avant son travail. Blaise s'était tellement investi dans cette entreprise, qu'elle ne pouvait pas faire n'importe quoi. Il avait confiance en elle et elle ne voulait pas le décevoir. Elle plancha sur les arguments pour ses investisseurs, avant de les rejoindre en salle de réunion. Emmy faisait toujours chouchouter ses potentiels investisseurs. Les petits fours et mignardises fraîches ornaient la table de réunion sans compter les jus de fruits pressée du jour et les smoothies de fruits préparé 20 minutes avant leurs arrivées. Les chinois avait toujours tendance à se déplacer à plusieurs. Si bien qu'à l'arrivée d'Emmy, la salle de réunion était quasiment pleine. Emmy salua l'assemblée personnellement avant d'aller s'installer en bout de table. Elle avait l'habitude maintenant des négociations, bien que cette fois-ci ses investisseurs lui en faisait baver. Sur les deux investisseurs, elle avait tout de même réussi à en convaincre un. La négociation avait duré 1h30 et pourtant Emmy était exténuée. Elle salua poliment les personnes, les raccompagnèrent vers la sortie avant de regagner son bureau. Elle n'avait qu'une hâte...avoir une explication avec Lyam. Néanmoins elle se plongea dans le travail, jusqu'à la fin de sa journée. Elle passa par la crèche et demanda à Élise de rentrer avec Elijha. Elle voulait voir Lyam seule et ne pas entraîner ce petit bonhomme dans des possibles règlements de compte. Rico, l'attendait dans sa berline devant l'entreprise. Emmy s'y engouffra et lui demanda de prendre la direction de chez Lyam. Une fois arrivée, elle se détacha et s'apprêta à quitter la voiture mais Rico posa une main sur son bras.

— Je t'accompagne ! lâcha-t-il d'emblée.

— Non, non ne t'inquiète pas, je reviens ! 

— Emmy, tu as vu au moins le comité d'accueil ? Et honnêtement habillée comme tu l'es ce n'est pas prudent. 

Elle fronça les sourcils et se pencha pour regarder de quoi parlait son chauffeur. Aux pieds de l'immeuble où était hébergé Lyam se trouvaient une vingtaines de jeunes, bouteille de bière à la main. Emmy déglutit, même si cela n'avait rien à voir, elle ne put s'empêcher de repenser à cette atroce nuit où elle s'était fait violer. S'étant habillée d'une mini-jupe pour séduire Lyam elle comprenait à présent les réticences de Rico. Elle réfléchit un instant et dégaina son téléphone pour téléphoner à Lyam. Il ne décrocha pas et elle soupira. Elle composa alors un SMS : 

" Lyam, j'aimerai que l'on puisse discuter. Je suis en bas de chez vous dans ma voiture avec Rico. Je serai bien montée mais il y a beaucoup de monde en bas de votre immeuble. Je vous attends, à tout de suite, Emmeline "

Au bout de 10 minutes ne le voyant toujours pas arriver elle le rappela, sans succès. Elle rédigea alors un second SMS : 

" Lyam, soit vous descendez ou soit je monte. Dans tous les cas je ne partirai pas sans que vous m'ayez parlé ". 

Un quart d'heure plus tard, toujours sans la moindre trace de Lyam, elle quitta le véhicule, bien décidée à monter le rejoindre. Elle vit aussitôt les regards intéressés des jeunes, dont quelques uns lui faisait des signes en la sifflant pour qu'elle les rejoigne. Rico quitta le véhicule et agrippa Emmy par le poignet plus fermement. 

— Si ça dégénère, je ne serai pas d'une grande utilité, ils sont trop nombreux. Rentrons à la propriété, Emmy ! 

Emmy prit conscience qu'il avait raison, elle ne voulait pas prendre de risque inconsidéré et remonta à bord du véhicule. Quand elle croyait que c'était perdu d'avance elle vit Lyam quitter l'immeuble juste vêtu d'un jean noir, les cheveux mouillés... 


Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant