Premier jour

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Emmy avait une immense armoire dans sa chambre, mais bien sûr pour l'instant elle était vide. Elle fit le tour de la chambre avant d'aller inspecter la salle de bain. Une belle baignoire de forme circulaire se trouvait au centre de la pièce. Elle passa comme prévue l'après-midi à se reposer et elle en avait vraiment besoin. Quand elle se réveilla de sa sieste, il était déjà 18h. Elle alla se laver et se rhabilla de la seule robe qu'elle avait en sa possession. Elle lava à la main ses sous-vêtements et les étendit dans la salle de bain. Une heure plus tard, des coups résonnèrent à la porte. Elle se leva aussitôt et ouvrit la porte. Élise, l'une des femmes de ménage lui souriait.

— Mademoiselle, Monsieur Arnault souhaite savoir si vous voulez vous joindre à nous pour le dîner ? 

Emmy hocha la tête de haut en bas. Elle baissa du plus possible sa robe se sentant à nue sans sous-vêtements. Emmy s'aperçut que ce n'était pas qu'avec elle que Monsieur Arnault se montrait aimable. Tous les employés étaient à table sans distinction de richesse. Emmy, s'assit à table en collant ses cuisses le plus possible pour ne laisser entrevoir aucune partie de son anatomie. Les plats défilèrent devant Emmy, si bien qu'elle n'avait plus de place dans son assiette. Les mets étaient succulents à l'exception du poulpe qu'elle avait eu du mal à avaler. Tout le monde discutait joyeusement, comme si tous ses employés et Blaise faisait partie d'une même famille. Elle ne parla pas mais décrocha tout de même plusieurs sourires. Elle aida à débarrasser la table avant de regagner sa chambre. Elle avait passé une superbe soirée en leur compagnie. Elle avait fermé la porte depuis à peine 5 minutes que de nouveaux coups résonnèrent à la porte. Elle ouvrit et Monsieur Arnault se trouvait derrière, deux sacs dans les mains. 

— Je peux me permettre d'entrer ? demanda-t-il.

Elle hocha la tête en s'effaçant pour qu'il puisse rentrer. 

— J'espère que vous avez pu vous reposer et vous familiarisez un peu avec votre chambre ? 

— Oui, j'en avais vraiment besoin et merci pour ce copieux repas. 

— Vous n'avez pas à me remercier. Rico, mon chauffeur, est allé vous acheter quelques bricoles cette après-midi. Je ne sais pas si c'est votre taille mais ça pourra toujours vous dépanner. 

— Vous êtes toujours aussi gentil avec vos employés ? 

— Vous constaterez que pour un homme aussi influent que moi, en toute modestie bien sûr, je ne suis pas entouré de beaucoup de personnel. J'ai fait le choix d'en avoir peu mais de les traiter comme des membres à part entière de cette maison. Vous vous sentez prête pour commencer demain ? 

— Oui bien sûr, à quelle heure dois-je commencer ? 

— Vous commencerez à 10h, vous aurez une pause déjeuner d'une heure et vous terminerai votre journée à 16h. 

— Serait-il possible de...

Elle s'interrompit en se mordillant la lèvre. Blaise l'invita du regard à poursuivre.

— Je vais être honnête avec vous, je ne sais ni lire, ni écrire et je n'ai rien pour programmer un réveil. Serait-il possible que l'un des employés me fasse signe quand il sera l'heure ? 

Il semblait surpris mais reprit vite contenance. 

— Ne vous en faites pas, et vous pouvez déambuler dans la propriété à votre guise. Vous n'êtes pas cantonner à votre chambre. Les employés vous indiquerons l'heure sans soucis mais j'informerai le majordome de cette requête, Mademoiselle Roudaut. 

— Appelez-moi Emmy, sa suffira. 

— Très bien Emmy, dans ce cas appelez-moi Blaise. Je vous souhaite une bonne soirée et un bon courage pour demain. Je serai absent de toute la journée, mais faite comme chez vous Emmy. 

Elle hocha la tête et il quitta la pièce en déposant les sacs sur le lit. Emmy n'avait tellement pas l'habitude de tant de gentillesse. Elle ouvrit les sacs et s'aperçu que chaque vêtement était enveloppé dans de la soie. Ses vêtements devaient être hors de prix. Elle en retira deux robes, un jean, deux hauts, cinq paires de sous vêtement et une nuisette. Elle sourit et alla ranger le tout dans l'armoire avant d'enfiler sa nuisette. Elle se glissa sous les draps et apprécia la douceur du tissu. Elle se sentait comme une petite princesse. Elle porta la main à son ventre, en pensant à son futur bébé. S'il y avait bien une chose dont elle était certaine, c'est qu'elle ne voulait pas que Lyam soit au courant de cette grossesse. Elle voulait tirer un trait sur les De Laberty, y compris sur Lyam. Elle finit par s'endormir, les mains toujours positionnés sur son ventre. Le lendemain, elle se réveilla sans l'aide du majordome et se prépara avant de rejoindre l'équipe de ménage à la cuisine. 

— Vous voulez quoi pour votre petit déjeuner ? demanda l'une d'elle. 

Elle haussa les épaules et Élise lui lança un sourire compatissant. Emmy se sentait gênée, elle n'avait tellement pas l'habitude qu'on s'occupe d'elle comme ça. Elle aida Élise à couper des tartines et à installer la table du petit déjeuner. Encore une fois tous les employés s'étaient regroupés à table et Monsieur Arnault descendit un peu après les autres. Blaise était déjà habillé d'un smoking parfaitement ajusté. Il déboutonna sa veste et s'assit à table. 

— Bonjour, bonjour mes amis, lâcha-t-il spontanément en attrapant la carafe de jus d'orange fraîchement pressée. 

Il se servit un verre et un café qu'il avala en quelques minutes avant de prendre congé en compagnie de son chauffeur personnel. À la fin du petit déjeuner chacun vaquèrent à ses taches respectives. Emmy resta en compagnie d'Élise afin de savoir ce qu'elle était censé faire, puis elle lui posa une question d'un autre ordre : 

— Monsieur Arnault est vraiment comme ça tous les jours... et avec tout le monde ? 

Élise gloussa. 

— Je ne dirai pas avec tout le monde, quand il quitte la maison il devient impitoyable, il a un empire à gérer et le monde est tellement fait de requins qu'il doit rester ferme et avoir un masque d'inaccessibilité. Mais dès qu'il franchit le pas de la maison, ce n'est plus que Blaise, et oui il est toujours comme ça avec nous à nous chouchouter et à nous écouter quand ça ne va pas. Mais aucun de ses employés ne ce sont des personnes dites " conventionnels ". 

Emmy fronça les sourcils et elle compléta.

— Chacun des employés ici présents a ou a eu une histoire de vie complexe et difficile. Les employés lambda ça ne l'intéresse pas, il fait partie de ses gens qui crois en la deuxième chance. 

La curiosité piqua Emmy au vif.


Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant