L'organisation

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— Elle n'a plus que moi ! Et à ce que je sache, cette maison vous l'avez mise à mon nom, je suis donc tout autant libre que vous d'accueillir qui que ce soit ici. En dehors de ses horaires de travail pour cette maison, Emmy, est mon invitée et je souhaite qu'elle soit traitée comme telle ! 

Sa mère grimaça comme si elle venait d'avaler un citron entier. 

— Que je la traite comme une invitée ? C'est une pouilleuse, Lyam ! Mais qu'est-ce qui vous prend, enfin ? Vous ne serez jamais heureux avec ce genre de femme ! Je n'ai qu'un unique enfant et je refuse que vous vous abaissiez à cette caste. 

— On est en France, il n'y a pas de castes ! Emmy restera ici et vous avez intérêt à lui montrer un minimum de respect ou c'est moi, votre unique fils que vous perdrez ! 

— Vous ne comprenez pas que tout ce que je fais c'est pour vous ? Pour assurer votre avenir ? Et votre avenir ce n'est pas avec cette pouilleuse, Lyam ! 

Il lui lança un petit sourire de défi. 

— Faites un effort ou c'est elle que j'épouserai, mère. 

Emmy se décala de la porte la main contre sa bouche. Dans cet échange elle n'avait pas bien interprété cette dernière phrase. Pour elle, naïvement, Lyam allait lui demander de l'épouser mais le vrai sens de sa phrase, voulait simplement dire, que si sa mère faisait un effort, il épouserait bel et bien Julia, comme convenu. Emmy entendit des pas se rapprocher et se rassit rapidement sur le lit. Lyam entra dans la pièce et vint s'asseoir aux côtés d'Emmy. 

— Vous pourrez rester ici aussi longtemps que vous le voudrez, Emmy. Vous conservez votre travail dans cette maison. Vous êtes aussi mon invitée et vous déjeunerez et dînerez en compagnie de ma famille. Je veux que vous vous sentiez à l'aise autant que possible. 

Elle le serra dans ses bras, reconnaissante.

— Je t'ai dit d'arrêter de me vouvoyer, Lyam. Mais merci du fond du cœur. 

— Oups, c'est vrai, mais je n'ai tellement pas l'habitude de tutoyer les gens ! Allez viens, on va prendre une douche, l'invita Lyam en se levant.

Elle rougit.

— Tous les deux ? demanda-t-elle en s'empourprant encore plus. 

Il lui sourit en lui tendant une main.

— Emmy, on a couché ensemble et il n'y a aucune partie de ton corps que je ne connais pas ! 

Elle sourit timidement et accepta sa main pour le rejoindre dans la salle de bain. Elle n'avait jamais pris de douche dans une salle de bain de sa vie et elle resta plantée là au beau milieu de la pièce. 

— Ça va ? demanda-t-il, nu comme un vers. 

— Je n'ai jamais pris de douche dans une vraie salle de bain, avoua-t-elle. 

Il se rapprocha d'elle, fit glisser la fermeture de sa robe et celle-ci se retrouva au sol avec sa culotte.

— Faudrait que je commence à compter le nombre de " première fois " que tu découvres avec moi... le sexe, les baisers, les vrais repas, la douche, sans oublier l'usage de la machine à laver sur le mode essorage, plaisanta-t-il et elle lui asséna une petite tape sur l'épaule.

Pendant ces quelques minutes, elle avait réussi à mettre sa peine et sa tristesse de côté. Il l'entraîna sous la douche et il ne put s'empêcher de bander à la vue de son corps si sexy. Il régla l'eau et entreprit de la savonner délicatement. Elle se laissa faire et le lavage de Lyam devint rapidement plus sensuel. Il s'attarda sur sa poitrine en se mordillant la lèvre tout en frottant son érection contre elle. Il se recula subitement à bonne distance. 

— Je suis désolé, tu... tu viens de perdre ta mère et moi je ne pense qu'au sexe...

Elle le fit taire en l'embrassant. 

— Fais-moi me sentir vivante, Lyam... fais-moi oublier l'horreur quelques minutes, je t'en prie. 

Il la dévisagea, peiné, avant de déglutir. Il l'embrassa passionnément tout en se frottant de nouveau contre elle. Celle-ci bascula la tête en arrière emportée par le désir. Il la bascula dos à lui contre la paroi de la douche et la pénétra délicatement, l'eau de la douche glissant toujours sur leurs corps. Elle n'avait plus mal, mais ressentait quand même quelques petites brûlures en elle. La salle de bain était toute embuée quand ils quittèrent enfin la douche, propres et comblés. Emmy se sécha et ramena ses cheveux sous son nez. Elle les huma intensément, jamais elle n'avait eu les cheveux sentant aussi bon. Lyam quitta la pièce et revint avec un jean et un tee-shirt qu'il tendit à Emmy. Elle s'habilla et sourit. Le jean et le tee-shirt était bien trop grands pour elle.

— Je suis désolé, c'est tout ce que j'ai trouvé. On ira faire les magasins tout à l'heure si tu veux.

— J'aimerais voir ma mère...

— Ils ne te laisseront pas la voir car son corps est trop dégradé, mais on va pouvoir organiser ses obsèques si tu veux ? 

Les larmes lui montèrent aux yeux et elle hocha la tête. Lyam passa quelques coups de téléphone, aux pompes funèbres, à l'hôpital, au fleuriste, à la mairie... avant de revenir vers Emmy. 

— Cela aura lieu demain, Emmy. Mais il y a beaucoup d'administratif à gérer et il faut que tu viennes avec moi. 

Elle se leva aussitôt et ensemble ils organisèrent les obsèques de Caroline. Il était 18h55 quand il revint en direction de la propriété. Il se gara devant la boutique où il était déjà venu une fois acheter des vêtements à Emmy sans qu'elle le sache. 

— Tu ne peux pas aller à l'enterrement de ta mère en jean trop lâche ! Viens, on va te trouver une robe pour demain. 

Il allait quitter le véhicule quand elle lui prit le bras. Il se retourna vers elle.

— Merci pour tout ce que tu as fait pour moi aujourd'hui. Je te suis vraiment reconnaissante, Lyam. 

En réponse, il lui déposa un baiser sur les lèvres et ils quittèrent la voiture. Le rideau de la boutique était en train de se fermer et Lyam tapota contre la grille. La vendeuse reconnut Lyam et sourit en leur rouvrant la boutique. Cette vendeuse de luxe faisait partie de la liste des deux relations sérieuses qu'avait eues Lyam.

— Lyam ! lâcha-t-elle en déposant un baiser appuyé sur la joue de son ex. Que puis-je faire pour vous ? 

— Il faudrait que vous habilliez mademoiselle de la tête aux pieds. Prévoyez plusieurs tenue diverses et variées dont au moins une robe pour un enterrement et des sous-vêtements. Emmy, je dois passer un appel, je vais dehors, à tout de suite. 

Elle hocha la tête et la vendeuse lorgna Emmy, en étouffant un petit rire devant sa dégaine. 

Lyam monta dans son véhicule et dégaina son portable, il l'avait senti vibrer tout l'après-midi. Il y avait 35 appels de Julia. 

Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant