ADN

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Emmy sanglota prisonnière de ses trois bourreaux. Une fois leurs désirs sadiques accomplis, ils la laissèrent en plan. Emmy se redressa tant bien que mal, les épaules secouées de soubresauts. Ses bourreaux avaient pris la fuite à bord d'un véhicule sombre. Emmy se sentait salie, humiliée. Elle hurla de colère en frappant le sol avec ses mains. Elle tremblait de tout son corps et tenta de rajuster son tee-shirt mais celui-ci déchiré en lambeaux, pendouillait tristement. Elle se redressa sur des jambes flageolantes et gagna le cimetière. Celui-ci était bien évidement désert en pleine nuit. Elle déambula à travers le cimetière en reniflant et en essuyant ses larmes du mieux qu'elle pouvait. Elle s'écroula sur la tombe de sa mère, inconsolable. Elle sursautait au moindre bruit, elle n'avait qu'une peur, que ses agresseurs reviennent. Elle ne ferma pas l'œil de la nuit, et ses dents s'entrechoquaient tant elle avait froid. Elle vit le soleil se lever et fut surprise de voir Roger de si bon matin se pointer au cimetière. Il écarquilla les yeux en voyant l'état d'Emmy et le sang séché sur son visage. Il se précipita vers elle et elle s'effondra dans ses bras. Il sursauta en sentant à quel point Emmy était frigorifiée. Il enleva sa veste et la passa sur les épaules d'Emmy. Il lui prit la main et sans même lui demander ce qui s'était passé il l'entraîna dans sa voiture jusqu'au commissariat de police. Au vu de ses vêtements déchirés, il se doutait hélas de ce qui lui était arrivée. Emmy ne bougea pas du véhicule.

— Tu dois porter plainte Emmy et leur raconter ce qui s'est passée.

Elle secoua la tête de gauche à droite. Roger quitta le véhicule et ouvrit la portière du côté passager. Il s'agenouilla devant elle et posa une main sur sa cuisse mais à ce simple contact Emmy sursauta en se recroquevillant sur le siège. Il leva les mains.

— Emmy, c'est moi, je ne te ferai pas de mal ! C'est fini et tu dois porter plainte ! Je serai avec toi, je ne te lâcherai pas d'une semelle ! 

Elle le fixa droit dans les yeux, terrifiée. Il lui tendit une main et attendit patiemment qu'elle la prenne pour aller au commissariat. Une fois reçu par des policiers Emmy expliqua ce qui s'était passé en s'étouffant dans des sanglots. Une fois la déposition prise, Emmy fut transportée à l'hôpital pour effectuer des examens à la recherche de traces de lésions et traumatismes. À l'hôpital elle fut prise en charge par une équipe très empathique et à l'écoute. Emmy fut examinée de la tête aux pieds à la recherche d'indices pour retrouver ses agresseurs. Au vu du traumatisme et des diverses plaies, Emmy fut hospitalisée. Le lendemain, le médecin entra dans sa chambre et s'assit sur une chaise aux côtés d'Emmy. Il lui demanda comment elle se sentait avant d'en venir au fait. 

— On a obtenu le résultat des examens qu'on vous a fait hier. Et on a retrouvé trace de deux ADN sur les trois que vous nous avez indiqués. La police va reprendre l'enquête pour comparer ses données à leurs fichiers. Ils seront punit pour ce qu'il vous on fait, soyez en sûr. Vous êtes une femme courageuse et il faut à présent vous reconstruire même si cela va être très dur, j'en suis conscient. 

Elle hocha la tête. Elle était soulagée qu'ils aient pu retrouver de l'ADN sur elle. 

— Avant cet événement brutal, vous aviez un petit copain, avec qui vous avez entretenu des relations sexuelles ? demanda-t-il gentiment. 

— Oui, enfin c'est ce que je croyais, répondit Emmy. 

Elle voyait cependant que le médecin voulait lui dire autre chose et cherchait ses mots. 

— Je ne sais pas si cela vous fera plaisir ou non, mais, vous êtes enceinte. 

Elle s'attendait à tout sauf à ça.

— Ces gros pieds de chaises cassés m'ont mise enceinte ? sanglota Emmy. 

Le médecin semblait surprit par son insulte peu ordinaire et il secoua la tête de gauche à droite.

— Non, vous êtes enceinte de 4 mois, Mademoiselle Roudaut.

Elle le fixa hébétée. Elle était enceinte de...Lyam. Emmy porta ses mains sur son visage, incrédule. Ils avaient fait l'amour sans protection seulement deux fois, une première fois dans la douche et la seconde fois la veille du départ de Lyam pour Paris, sur la plage. Elle porta instinctivement sa main sur son ventre et pour 4 mois de grossesse cela ne se voyait pas du tout. 

— Je vais vous laisser digérer cette nouvelle et une infirmière passera prendre vos constantes dans quelques instants.

Elle hocha la tête sans répondre. Elle sourit enfin après toutes ces épreuves... elle portait un bout de Lyam en elle. Même si elle ne s'attendait pas à ça, elle était heureuse d'attendre cet enfant. Elle s'effondra encore une fois en larmes, mais cette fois ci de bonheur. Elle n'était plus seule à présent. Roger pénétra dans la pièce quelques minutes plus tard, d'un pas hésitant. 

— Je sais que tu dois m'en vouloir Emmy, mais je ne voulais pas te faire du mal et je m'en veux de ce qui t'es arrivée, tu ne peux pas savoir à quel point ! 

— Tu n'y es pour rien dans ce qui m'est arrivée ! 

— Bien sûr que si c'est de ma faute ! J'aurai dû t'empêcher de partir coûte que coûte ou j'aurai au moins dû aller à ta recherche. Je suis tellement désolé, Emmy. 

Elle lui tendit une main et il s'en empara de ses deux mains, avant de déposer un baiser sur son front. 

— Alors, toi et maman... ?

— Oui, ta mère et moi on s'est fréquentés quelques temps, mais ça n'a pas marché. Je n'ai jamais réussi à l'oublier mais elle avait un sacré caractère et quand elle avait décidé quelque chose, rien n'aurait pu lui faire changer d'avis ! Je lui ai proposé de l'aider financièrement selon mes moyens mais elle a toujours refusé catégoriquement la moindre charité. 

— Pourquoi me l'avoir caché ? 

— C'était une volonté de ta mère. 

Emmy hocha la tête, après tout ce qui venait de se passer ses dernières heures, elle ne lui en voulait même plus.



Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant