Lettre

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Le lendemain matin, Emmy était surexcitée à l'idée de revoir Lyam. Toutes les révélations qu'il lui avait faite sans savoir que c'était elle, avaient rebouchés ses blessures. Maintenant le plus délicat allait être de lui révéler sa véritable identité. Elle avait passé toute la nuit à rêver de Lyam, ça tournait à l'obsession. Elle s'habilla d'une jupe courte blanche et d'un petit top rouge. Durant le trajet la menant à son entreprise, Emmy ne cessait de pensait à Lyam. Elle avait hâte de le serrer dans ses bras et de sentir une fois de plus ses lèvres et son haleine mentholée. Comme à son habitude, elle déposa Elijah à la crèche en le couvrant de baisers avant de gagner son bureau. Lyam n'était pas encore arrivé. Elle se dévêtit de sa veste en l'accrochant sur le porte manteau puis alluma son ordinateur. Elle devait rencontrer deux groupes d'investisseurs chinois dans la matinée. Elle vérifia sa montre, Lyam n'était d'ordinaire jamais en retard. Elle rangea le bordel qui se trouvait devant elle quand des coups résonnèrent à la porte. Elle leva la tête et sa secrétaire entra, une lettre à la main.

— Madame Arnault, excusez-moi de vous déranger, mais Monsieur De Laberty viens de passer. Il m'a demandé de vous remettre cette lettre et il est partit.

Emmy se leva aussitôt, elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle lui arracha quasiment la lettre des mains, avant de se rendre compte de sa brutalité involontaire.

— Excusez-moi, Lydia. Merci pour la lettre, vous pouvez disposer.

Elle acquiesça et quitta la pièce. Emmy inspira profondément, si Lyam n'était pas venu en personne lui apporter la lettre cela ne présageait rien de bon. Aurait-il découvert qu'elle était en réalité Emmy ? Elle ouvrit la lettre fébrilement et la déplia avant de lire :

" Emmeline, Merci pour tout. Par cette lettre, je romps ma période d'essai et démissionne immédiatement des entreprises Arnault. Bonne continuation. Lyam "

Elle lut et relu les quelques mots sans comprendre.

— " Merci pour tout " ? Mais pour qui est-ce qu'il se prend ? fulmina Emmy.

Elle qui avait espéré des retrouvailles explosives, c'était raté. Elle ne comprenait pas ce qui avait poussé Lyam à démissionner alors que la veille ils s'étaient fortement rapprochés. Une fois de plus, Lyam la décevais. Emmy relut une fois de plus la lettre avant de la déchirer en tout petit morceau pour évacuer sa colère. Au bout de longues minutes, voulant éclaircir la chose, elle lui téléphona et il décrocha à la troisième sonnerie.

— Vous avez dû recevoir ma lettre, je suppose, lâcha-t-il d'emblée.

— Vous appelez ça une lettre ? Il y avait à peine deux lignes ! Je ne comprends pas Lyam, qu'est ce qui se passe ?

Il eut un blanc.

— Parlez-moi Lyam, parce que là je suis dans le flou.

— Je ne sais pas quoi vous répondre Emmeline, mais la seule chose dont je suis certain, c'est que je ne peux plus travailler pour vous. Je vous remercie tout de même de m'avoir donné ma chance et qu'il n'est pas trop tard pour que l'un des trois autres candidats qui avait postulés puisse prendre ma place. Ne m'appelez plus. Au revoir Emmeline.

Il raccrocha et elle observa son portable la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Il venait de lui raccrocher au nez. Elle avait envie de l'étriper. Naïvement, elle avait pensait qu'il avait appris de ses erreurs et qu'il était prêt à être un homme et un père pour son fils mais ce n'était pas le cas. Elle balança son téléphone au sol, folle de rage. Elle se sentait comme trahie, prise à son propre piège. Elle traversa le couloir, ouvrit la porte de la crèche et récupéra Elijah sans un mot à Élise. Elle retourna dans son bureau avec son fils et le serra contre elle. Ce petit bébé arrivait toujours à l'apaiser dans les moments difficiles. Elijah l'observait, les yeux grands ouverts, comme si du haut de ses 4 mois et demi il comprenait que sa mère était malheureuse et en colère. Élise entra dans la pièce sans même frapper et vint s'asseoir sur la chaise en face d'elle.

— Qu'est ce qui se passe, Emmy ?

— Rien, tout va bien, tu peux retourner à ton poste.

Elle arqua un sourcil, en ramenant ses bras croisés sur sa poitrine.

— Tu as vraiment l'air d'aller bien, Emmy. C'est bien pour cela que tu as arraché ton fils de la crèche comme une tarée ? C'est à cause de Lyam? C'est bien ça ?

Emmy sourit enfin.

— Comment tu sais pour Lyam ? s'étonna-t-elle.

Élise leva les yeux au ciel.

— On vit sous le même toit Emmy ! Et ne me prends pas pour une idiote, ton fils ressemble étrangement à ce Lyam. Quand je te vois avec Lyam, il y a truc de...pas normal entre vous...comme si vous luttiez tous les deux contre une alchimie puissante. J'ai l'impression de voir deux aimants qui s'attirent et qui se repoussent à la fois. Sans comptez que depuis le jour de son arrivé dans l'entreprise tu as demandé à tout ton personnel de ne plus prononcer le prénom " Emmy " et bizarrement, mes oreilles me joue surement des tours mais j'ai entendu Lyam t'appeler Emmeline. Alors qu'est ce qui se passe vraiment, Emmy ?

Emmy soupira, Élise n'était pas née de la dernière pluie.

— Tu te rappelles de notre discussion quand je venais d'arriver cher Blaise. Je t'ai raconté que j'étais tombé sous le charme d'un riche jeune homme, alors que je n'étais qu'une pouilleuse. Comme tu l'as compris cet homme c'est Lyam... c'est lui le père d'Elijah.

Élise ouvrit la bouche, un rictus au coin des lèvres.

— Et il ne t'a pas reconnu ? Ni même son fils ? s'étonna-t-elle.

— Il a eu des doutes au début mais...j'ai beaucoup changé grâce à Blaise. Je sais à présent lire, écrire et me tenir de façon un peu plus distinguée alors que l'Emmy qu'il connaissait ne savait même pas faire tourner une machine à laver. Sans comptez le fait que Blaise m'ai adopté et qu'il sait pertinemment, que je m'appelais Roudaut et non pas Arnault. Concernant Elijah, il n'a jamais su que j'étais enceinte.

— Waouh, c'est assez étrange comme situation Emmy. Tu m'expliques pourquoi tu ne voulais pas qu'il sache que c'était bien toi ?

— Parce qu'au début, je voulais juste me venger de lui, mais...

— ...T'es retombée sous son charme, acheva Élise.

Emmy hocha la tête de haut en bas.

Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant