Larmes

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Il leva son regard vers Julia. 

— Dans...deux mois ? bégaya Lyam. 

Elle sautilla sur place en le prenant dans ses bras. 

— Vous vouliez vous marier le plus rapidement possible, alors avec l'aide de ma famille on a réussi à tout planifier pour dans deux mois. J'ai hâte d'être votre femme, Lyam ! 

Elle l'embrassa et il mit quelques secondes à répondre à son baiser. Ses baisers n'avaient pas la même chaleur que ceux d'Emmy et étrangement il n'était pas si heureux que ça de savoir la date de son mariage. Cela donnait un côté formel à leur relation maintenant que les invitations allaient partir. 

— Cela vous fait plaisir ? demanda-t-elle en voyant le manque d'expressivité de son fiancé. 

— Oui, je suis ravi Julia, mais comme je vous l'ai dit la mère d'une amie est décédée et cela impacte un peu mon humeur. 

Il la serra dans ses bras et se rattrapa en l'embrassant tendrement. Elle l'entraîna dans la chambre et se jeta à nouveau dans ses bras, en plaçant ses cuisses autour des hanches de Lyam. 

— Je suis pressée d'être Madame De Laberty Julia. 

Lyam explosa de rire et elle tenta de déboutonner sa chemise mais il la reposa au sol.

— Je ne pourrais pas rester longtemps ce soir, je dois commencer à préparer mon départ pour Paris, mentit-il. 

Elle fit la moue.

— Lyam, vous n'allez pas déjà partir, je ne vous ai vu que 10 minutes ! Déjà que vous allez vous absenter 3 semaines pour Paris, je veux pouvoir profiter un peu de mon homme ! 

Elle l'entraîna vers le lit avant de basculer à califourchon sur lui pour l'embrasser plus intensément. Puis elle se redressa.

— Il faut qu'on aille acheter les alliances, ma robe et votre costume avant que vous ne partiez pour Paris, Lyam.

Il sourit.

— Julia, je pars pour Paris dans seulement 1 semaine et demie. On n'aura jamais le temps de trouver tout ça d'ici là.

— Lyam, on se marie dans deux mois, vous partez pour 3 longues semaine alors il faut qu'on anticipe, enfin ! 

Elle commençait à s'énerver et Lyam se moqua gentiment d'elle en la ramenant contre lui. 

— Très bien Julia, nous iront dans la semaine, je vous le promets. 

Elle l'embrassa à nouveau avant que Lyam ne décrète qu'il était temps pour lui de partir. Elle le serra fortement dans ses bras et il s'éclipsa pour retourner chez lui. Emmy ne dormait pas, elle était non pas dans le lit, mais assise au sol, le dos contre le mur et les jambes repliées vers son ventre, en pleurs. Lyam se précipita vers elle en s'accroupissant à ses côtés.

— Qu'est ce qui a Emmy ? demanda-t-il en lui soulevant le menton. 

Elle ne répondit pas, secouée par des spasmes. Il s'assit à ses côtés, la souleva et la ramena sur ses genoux. Elle enfouit son visage dans son cou et il resserra son étreinte autour d'elle en lui frictionnant le dos dans un geste réconfortant. Lyam la laissa se calmer silencieusement, les bras toujours autour d'elle. Au bout d'un certain temps, quand il n'entendit plus le moindre sanglot, il lui souleva le visage doucement et s'aperçut qu'elle s'était endormit dans ses bras. Il l'admira...même endormie elle était magnifique. Ses pommettes étaient toutes rouges à force d'avoir pleuré. Il essaya de se lever, Emmy dans les bras, et manqua de vaciller contre la table de chevet. Il l'allongea sur le lit délicatement avant de la couvrir. Elle hoqueta dans son sommeil et il s'en voulait maintenant de l'avoir laissé seule. Il se dévêtit et la rejoignit au lit en caleçon. Il l'observa dormir de longues minutes en calquant sa respiration sur celle d'Emmy avant que le sommeil ne l'emporte à son tour. Il fut réveillé dans la nuit quand Emmy s'enroula instinctivement contre lui en dormant. Il sourit, déposa un baiser sur ses cheveux et finit par se rendormir. Quand il ouvrit les yeux à nouveau, les rayons du soleil filtraient déjà dans la chambre. Il s'étira bruyamment avant de se rendre compte qu'Emmy n'était plus là. Il se leva aussitôt et alla à sa recherche. 

— Monsieur De Laberty, je vous sers votre petit déjeuner ? demanda la gouvernante pompeusement. 

— Non merci. Vous savez où se trouve Emmy ? 

Elle hocha la tête de haut en bas. 

— Elle s'occupe des chambres de l'étage, Monsieur.

Il la remercia et fila à l'étage. En effet elle était en train de passer l'aspirateur sous un des lits. Il s'approcha d'elle et elle sursauta en hurlant, ne l'ayant pas vu arriver. Il éclata de rire et elle lui donna une tape sur le bras. 

— Tu m'as fait peur, idiot ! 

Il sourit encore plus, c'était bien la première fois qu'elle le traitait d'idiot. Il déposa un baiser sur ses lèvres avant que celui-ci ne devienne plus...fougueux. Elle laissa tomber le tuyau de l'aspirateur au sol pour passer ses bras autour de son cou. Il la souleva du sol en lui agrippant fermement les fesses pour l'allonger sur le lit mais elle descendit de ses bras en le repoussant.

— Non, Lyam, je viens de passer dix minutes à faire ce lit ! 

Il sourit, elle venait de refréner son désir d'un coup. 

— Je suis désolée pour hier soir, je me suis endormie.

— Qu'est ce qui s'est vraiment passé hier soir, Emmy ? 

Elle soupira.

— Quand tu es là ça me rassure, c'est comme si tu arrivais à contenir toutes mes angoisses, toutes mes souffrances, mais, quand tu es parti... tout m'est revenu en pleine figure, ma mère, l'enterrement, ma cabane, les moqueries de ta famille... tout. Ma mère va me manquer, Lyam, je ne sais pas comment je vais faire sans elle ! 

— Tu ne devrai pas travailler aujourd'hui, Emmy. On enterre ta mère cette après-midi ! 

— J'ai besoin  de m'occuper l'esprit et penser à autre chose. 

— Je comprends. En tout cas, sache que je serai toujours là pour toi, Emmy, tu as ma parole. 

Elle le serra dans ses bras avant de ramasser le tuyau de l'aspirateur au sol. Lyam comprit que c'était là, le signe de la laisser poursuivre son travail. Il l'embrassa à nouveau et quitta la pièce. Il se demanda vaguement ce qu'il allait bien pouvoir faire de sa matinée vu qu'Emmy prenait sa tache de domestique très au sérieux...et il pensa à la demande de Julia. Il la contacta et rendez-vous fut pris pour aller acheter les alliances dans la demi-heure qui suivait. 



Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant