Esthéticienne

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Emmy avait envie de tout lui dire, elle sentait tellement de tristesse dans ses paroles mais maintenant elle était tellement empêtrée dans son mensonge qu'elle ne savait plus comment rectifier les choses. Elijah s'était endormis dans les bras de Lyam.

— Et que s'est-il passé avec Julia après tous ce que vous venez de me raconter ?

— J'ai planté Julia la veille de mon mariage. La seule que je voulais épouser c'était Emmy. Avec Julia on est restés amis, on se voit de temps en temps mais il n'y a plus rien entre nous.

— Mais dans ce cas pourquoi portez-vous une alliance ?

Il soupira.

— J'avais acheté cette alliance en compagnie de Julia, le jour de l'enterrement de la mère d'Emmy. Étrangement, cette alliance me permet psychologiquement de garder un lien avec Emmy. Et puis il y a quand même un avantage, je ne me fais quasiment plus draguer ou quand c'est le cas je leur dis que je suis marié et ça calme les ardeurs.

— Donc vous n'avez plus... fais l'amour à d'autre filles depuis tant de mois ?

Il gloussa.

— Est-ce là une invitation à coucher, Emmeline ?

Emmy éclata de rire à son tour.

— Non je suis juste curieuse.

— Je n'ai en effet couché avec personne depuis la dernière fois où j'ai fait l'amour à Emmy... sur cette même plage, répondit Lyam, nostalgique.

— Mais un homme ça a des pulsions, ça ne vous a jamais manqué ?

— Qu'est-ce que vous y connaissait à un homme ? taquina-t-il. Mais pour être honnête, je n'en avais plus ressenti le besoin...jusqu'à votre rencontre. À mon premier jour de travail pour vous, je bandais... je sais je ne devrais pas dire ça à ma patronne, mais c'était vrai.

Emmy gloussa.

— Et si un jour, vous revoyez Emmy, que se passera-t-il ?

Il réfléchit à sa réponse durant de longues secondes.

— Franchement, je ne sais pas. Je ne sais pas si l'attraction et la tension sexuelle qu'ils y avaient entre nous sera toujours là. Si je serai toujours en manque de ses baisers. Vraiment je ne sais pas comment je réagirai. Et puis maintenant il y a vous...vous me faites ressentir des sentiments qu'Emmy avait emportés avec elle à son départ.

Elle lui prit la main, surpris il plongea son regard dans le sien et elle l'embrassa. Ce n'était pas aussi fougueux que le baiser de l'ascenseur, mais c'était un baiser sincère.

— Je vais devoir rentrer, je ne veux pas qu'Elijah attrape froid.

Il hocha la tête et se leva doucement pour ne pas réveiller le petit. Ils marchèrent ainsi en direction de la voiture quand discrètement les doigts de Lyam s'entremêlèrent dans ceux d'Emmy. Une fois à la voiture, Lyam installa délicatement Elijah dans son cosy avant de l'attacher. Il se recula afin de fermer la portière et Emmy le fixait.

— Je trouve que vous vous débrouillez plutôt bien avec un bébé, avoua-t-elle.

— Est-ce la une invitation à faire partie de votre vie ?

Elle lui sourit, se rapprocha jusqu'à ce que leurs corps se touchent et l'embrassa à nouveau. À chaque fois qu'elle se détachait de ses lèvres, elle était en manque. Il fit glisser ses lèvres dans son cou et elle frissonna en agrippant le col de son polo sans aucune finesse. Les mains d'Emmy se glissèrent délicatement sous le polo de Lyam afin d'accéder à son torse...il lui avait tellement manqué.

— Waouh, continuez comme ça et je vais vous faire l'amour en pleine rue, Emmeline.

Elle se mordilla la lèvre avant de se reculer. Il la rattrapa par le poignet pour la ramener contre lui avant de lui murmurer sensuellement à l'oreille.

— Je veux vous faire l'amour, Emmeline.

— Pour que vous puissiez m'attaquer pour harcèlement sexuel ? plaisanta-t-elle.

Il s'esclaffa.

— Là, maintenant, tout de suite, il n'y a pas de PDG des entreprises Arnault. Il y a juste Emmeline et Lyam. Et là je bande tellement, que ça en devient douloureux.

Elle fit une petite moue séductrice et il soupira bruyamment.

— Arrêtez de m'allumer si vous ne voulez pas de moi !

Bon pour sa vengeance s'était cuit. Elle était tout simplement et irrévocablement retombée amoureuse de son premier amour.

— Moi aussi j'ai envie de vous Lyam, mais pas ce soir.

Lyam laissa retomber sa tête en arrière en riant.

— Vous êtes cruelle avec moi, Emmeline.

Elle sourit et pénétra dans le véhicule avant que Lyam ne la rejoigne. Elle roula en direction de l'immeuble de Lyam et s'arrêta avant de couper le moteur.

— Bonne soirée, Lyam.

Il sourit en secouant la tête.

— Vous allez vraiment me laisser rentrer comme ça ? Alors que je bande comme un cheval ?

— Chaque chose en son temps, jeune étalon ! Allez-vous reposer, on se voit demain au travail et...si vous êtes sage, on se verra peut-être même après le boulot.

Il en salivait presque d'impatience et il se rua sur sa bouche pour l'embrasser. Leurs langues trouvèrent tout de suite une cadence sensuelle et agréable.

— Je ne tiendrai pas jusqu'à demain, Emmeline !

Elle lui sourit.

— Il va bien falloir, allez zou, dehors.

Il éclata de rire et quitta le véhicule le sourire aux lèvres. Elle lui fit un petit clin d'œil à travers la vitre et démarra le véhicule jusqu'à la propriété. Elle regarda l'heure, il était 19h. Elijah n'allait pas tarder à se réveiller pour son biberon. Elle dégaina son portable et appela son esthéticienne attitrée.

— Anne, j'ai besoin de vous en urgence, il faut que vous me fassiez le maillot intégral et l'épilation des jambes s'il vous plaît.

L'esthéticienne rit à l'autre bout du combiné.

— Oh oh, je sens que certaine vont mettre la clé USB dans le disque dur !

Emmy souleva un sourcil devant son allusion sexuelle bizarre, avant d'éclater de rire.

— Vous pouvez venir maintenant ? Je vous triple votre tarif habituel.

— Si vous me prenez par les sentiments... bon, le temps de préparer mon matériel et je serais là d'ici 45 minutes.

Emmy eu un soupire de soulagement. Elle voulait que tout soit impeccable si par inadvertance Lyam et elle se retrouvait dans une fâcheuse posture. Elle sourit bêtement et alla préparer le biberon de son fils. 

Les maux d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant