Il voulait en finir au plus vite avec cette histoire de mariage pour pouvoir débloquer son héritage. Il récupéra Julia, et ensembles, ils visitèrent cinq magasins avant d'enfin trouver des alliances correspondant aux goûts luxueux de Julia. Plus il apprenait à découvrir Emmy et plus il était certain de ne rien ressentir pour Julia. Il la voyait plus comme une bonne amie, quelqu'un avec qui il aimait discuter, mais pas la femme de sa vie. Il chassa ses réflexions de sa tête et passa le reste de la matinée avec Julia.
— Nous pourrions peut être déjeuner chez vous ce midi, Lyam ? demanda Julia.
Lyam se figea. Il ne pouvait pas recevoir Julia chez lui en présence d'Emmy.
— Ma... ma mère est un peu malade, elle a choppé un petit virus et puis de toute façon je dois me préparer pour un enterrement, Julia.
Elle hocha la tête, déçue.
— Je pourrais peut-être vous accompagner à l'enterrement ?
Lyam comprit que la situation allait vite devenir compliquée avec Emmy et Julia.
— C'est gentil à vous Julia, mais mon amie souhaite la plus stricte intimité et puis...vous pourriez peut-être en profiter pour aller acheter votre robe de mariée ? Je ne tiens pas à briser la tradition et voir la robe avant notre union.
Elle sourit sans rien répondre. Une heure plus tard, il était de retour chez lui. Il se dépêcha de filer à la douche. Il revint dans la chambre habillé d'un beau costume noir parfaitement ajusté avec une chemise d'un blanc éclatant, accompagnée d'une cravate noire. Emmy l'admira la bouche légèrement entrouverte, ébloui par tant de classe et d'élégance. Lyam eut exactement la même réaction. Emmy était habillée d'une robe noire moulante en dentelle et ses longs cheveux bruns étaient rassemblés sur le côté.
— Je sais que mon compliment tombe mal au vu du contexte mais cette robe te va à ravir... tu es magnifique, Emmy et ta mère serai fière de toi.
Elle lui sourit et Lyam vit ses yeux se remplir de larmes. Il se plaça face à elle, lui prit les deux mains et la fixa droit dans les yeux.
— Tu dois être forte, ta mère n'aurai pas aimé te voir aussi malheureuse. Il n'y a rien de pire que de perdre un être cher et je ferai de mon mieux pour apaiser ta peine. Rien de ce que je dirai ou ferai ne ramènera ta mère mais je serai là pour toi, Emmy.
Elle hocha la tête et se mordilla la lèvre pour ne pas s'effondrer en larmes. Monsieur et Madame De Laberty tirés à quatre épingles, attendaient patiemment au salon. Emmy avait voulu un enterrement simple, à leur image. À 13h45 précises, Emmy, Lyam et ses parents gagnèrent le cimetière. Roger, le vendeur de fruits et légumes du marché était également présent et Emmy se réfugia dans ses bras. Voir le cercueil de sa mère descendre en terre fut l'épreuve la plus dure qu'Emmy ait eu à endurer. Les parents de Lyam n'avaient pas ouvert la bouche, ni montrer le moindre signe de compassion durant la cérémonie. Seul, Lyam et Roger tentèrent d'apaiser la souffrance d'Emmy. Avant de partir, Emmy fit un discours poignant, sans fioriture, juste avec son cœur :
— Maman, tu m'as quitté et ma vie ne sera plus jamais la même. Le lien qui m'unissait à toi était unique. Bien sûr tu étais ma mère, mais tu représentais bien plus pour moi, une amie, une sœur, une confidente...mon tout. Depuis le jour où je suis née, tu m'as tout donné, l'amour, la sécurité, la présence, l'attention. Tu n'as pas eu une vie très heureuse mais je n'ai jamais souffert de tes blessures, car tu étais une femme forte, et malgré le passé, ce qui comptait pour toi, c'était l'avenir. Tu m'as appris à regarder vers l'avant, à croire en mes rêves et à me battre pour qu'ils se réalisent. Tu étais mon repère et je ne sais pas encore comment je vais pouvoir vivre sans toi, mais je ferai mon maximum pour te rendre hommage au quotidien, en poursuivant mes rêves et en ayant une vie heureuse. Comme tu l'as toujours souhaité pour moi. Tu étais une belle personne, certes, avec un caractère qui n'appartenait qu'à toi, mais qui faisait ta force. Les valeurs que tu m'as transmises représentent mon héritage. Tu m'as montré le courage et la résistance. Tu m'as appris à ne pas m'attacher au matériel mais de me concentrer sur ce qui comptait réellement dans une existence ; l'amour, l'honnêteté et la liberté. Tes souvenirs seront gravés dans ma mémoire à jamais et tu vivras toujours dans mon cœur...
Roger avait les larmes aux yeux car Caroline était une personne importante pour lui. À la fin de l'enterrement, Roger questionna Emmy sur ce qu'elle allait faire à présent, si elle avait un toit pour dormir... Emmy lui expliqua alors qu'elle continuait de travailler pour les De Laberty, et qu'elle y avait pris aussi domicile. Roger semblait surprit que cette famille l'ai eu prise en pitié, mais il ne pipa mot.
De retour chez les De Laberty, elle fila directement dans la chambre de Lyam. Suivit de près par ce dernier.
— C'était une belle cérémonie, elle aurait beaucoup aimée !
Lyam ne répondit pas et la serra dans ses bras.
— Pourquoi tu fais tout ça pour moi, Lyam ? L'enterrement, mon travail, ta chambre, ta présence et ton réconfort...
Il lui saisit le menton pour que leurs regards se croisent.
— Parce-que...je t'aime Emmy... comme jamais je n'ai su aimer.
Elle ne s'attendait pas à ça et resta le fixer étrangement.
— Comment tu peux m'aimer ? Je n'ai rien d'autre à t'offrir que ma personne, je... je n'ai pas d'argent, pas de maison, pas de voiture, pas de travail décent, je ne peux même pas m'acheter des vêtements ou de la nourriture.
— Justement, tu peux au moins être sûre que je t'aime pour ce que tu es et non pas pour l'argent ou le matériel.
— C'est sûr que je ne peux pas dire la même chose de toi, tu es riche, beau et adorable. Qui te dit que je ne suis pas une profiteuse ?
Il éclata de rire.
— Emmy, Emmy, Emmy, des femmes vénales j'en ai connus des dizaines et crois-moi je sais les reconnaître. Tu es loin d'être une profiteuse. Maintenant que je t'ai prise sous mon aile, tu aurais pu ne plus travailler comme domestique et pourtant tu as insisté pour poursuivre ce travail...
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Les maux d'amour
عاطفيةEmmy, ne connait rien de son histoire. Pourtant malgré la pauvreté dans laquelle elle vit, elle est heureuse. L'amour que lui porte sa mère est tout ce dont elle a besoin. Mais quand celle-ci ne pourra plus exercer chez son richissime patron, c'est...