Elle se redressa sur ses coudes pour le fixer du regard, les yeux pétillants.
— Je n'attends que ça, de vous épouser, Lyam. J'en parle à ma mère et à mon beau-père afin que l'on puisse fixer une date rapidement.
Lyam lui sourit, passa de longues minutes à discuter avec sa belle des préparatifs du mariage avant de quitter la propriété pour rentrer. Il était 19h30 quand il se gara au sous-sol. Il se rendit au salon où il aperçut Emmy en train d'enfiler sa veste. Leurs regards se croisèrent un instant et Lyam ressentit à nouveau cette boule dans la gorge. Il voyait la détresse au fond de ses yeux et il s'en voulait tellement de la faire souffrir ainsi.
— Emmy... commença Lyam.
Elle ne lui laissa pas finir sa phrase et se précipita à l'extérieur. Lyam resta fixer la porte de longues secondes avant de se précipiter à son tour à la suite d'Emmy. Il la rattrapa en trottinant et se calqua sur son pas.
— Je vous en prie Emmy, écoutez-moi.
Celle-ci fit mine de rien entendre et accéléra le pas. Il lui attrapa le poignet et elle le gifla d'emblée avec la main qui n'était pas maintenue.
— Ne vous approchez plus de moi, Lyam. Nous ne sommes pas du même milieu comme vous le dites très bien.
Il l'agrippa plus fort cette fois-ci en lui bloquant les bras pour éviter de se prendre une nouvelle claque. Il se perdit dans le regard d'Emmy quelques secondes avant de se ressaisir.
— Excusez-moi Emmy, vraiment, je ne vous veux aucun mal. J'aimerais qu'on puisse rester amis...j'ai besoin de vous dans ma vie.
— Lyam lâchez-moi ou je hurle.
— Laissez-moi vous offrir à dîner, comme ce qui était convenu avant notre discussion de tout à l'heure. Je veux vous parler.
— Et vous ne vous êtes pas dit que moi je ne voulais plus vous parler ?
— S'il vous plaît, juste un dîner entre amis. Je veux que vous compreniez pourquoi nous deux ce n'est pas possible.
Elle resta le fixer hésitante avant de baisser les yeux au sol, vaincue. Elle n'arrivait pas à résister à cet homme. Il le comprit et l'enserra dans ses bras tendrement. Emmy avait cette petite odeur iodée, l'odeur de la mer. Il inspira profondément le parfum de ses cheveux et commençait déjà à regretter sa décision. Elle posa des mains tremblotantes sur les hanches de Lyam. Celui-ci ferma les yeux, sa respiration s'étant accélérée au contact d'Emmy. Il se recula fébrilement car il avait envie de l'embrasser, mais il savait que c'était une très mauvaise idée.
— Ne... ne bougez pas, je vais chercher la voiture. Attendez-moi là.
Elle hocha la tête et il déposa un baiser sur son front avant de regagner le garage en trottinant. Emmy resta plantée là en se demandant s'il n'était pas préférable qu'elle rentre à la cabane directement. Avant qu'elle n'ait fini de débattre de la question, Lyam ralentit avant de s'arrêter à son niveau. Il quitta aussitôt le véhicule pour venir ouvrir la porte à Emmy. Elle pouffa de rire et se lâcha d'un seul mouvement sur le siège passager. Lyam resta la fixer bêtement, devant si peu de grâce, avant de se ressaisir. Il sourit en secouant la tête de gauche à droite. Il avait tellement l'habitude de sortir avec des filles de la haute société, maniérées et surfaites, que voir Emmy s'asseoir en s'affalant ainsi le faisait sourire. Il l'emmena dans un restaurant chic situé à un quart d'heure à peine de la cabane d'Emmy. Lyam proposa son bras et celle-ci s'y agrippa en souriant jusqu'à une table. Emmy avait les yeux qui pétillaient devant la beauté du lieu mais elle vit aussi des regards dégoûtés tournés vers elle. Elle passa maladroitement ses doigts dans ses cheveux pour tenter de les coiffer un minimum avant d'épousseter du mieux qu'elle pouvait sa robe tachée. De nombreuses illuminations rendaient ce lieu magique. Un serveur s'approcha, un sourire aux lèvres et déposa les cartes du menu devant eux. Emmy ouvrit celle-ci en la parcourant de haut en bas. Elle lança des regards gênés autour d'elle quand Lyam reprit :
— Il y a quelque chose qui vous plait sur cette carte ?
Emmy le fixa mal à l'aise et quitta précipitamment le restaurant en sanglotant. Lyam se leva également, s'excusa rapidement auprès du serveur et rattrapa Emmy à l'extérieur.
— Emmy, hurla Lyam une fois dehors.
Il l'apercevait au loin, elle était partie en courant. Lyam grimpa dans la voiture, et fit vrombir le moteur pour la rattraper. Il s'arrêta à la hâte au niveau d'Emmy et descendit du véhicule en mettant les warnings. Il l'agrippa par le bras la stoppant dans son élan. Elle avait le visage ravagé par les larmes.
— Emmy, je vous en prie, j'ai dit quelque chose de mal ? s'inquiéta Lyam.
— Vous... Vous aviez raison. Je ne suis pas du même niveau social que vous. J'ai été bien bête d'imaginer que cela aurait pu coller entre nous. Je dois rentrer, Lyam.
— On ne peut pas être ensemble Emmy, mais il n'y a pas de question de niveau. Pourquoi vous êtes-vous enfuie comme ça ?
Elle le fixa droit dans les yeux en ravalant ses larmes.
— Je ne sais ni lire, ni écrire. On ne m'a jamais appris et j'ai bien vu les regards dégoûtés qui me fixaient avec dédain. Je ne suis qu'une pouilleuse et jamais rien ne changera cela. Vous l'avez dit vous-même, on ne peut pas être ensemble. Alors vous pouvez vous moquer de moi, ça m'est égal.
Lyam la serra fortement dans ses bras avant de la relâcher.
— Emmy, il suffisait de me le dire, je ne me serais jamais moqué de vous. Je vous trouve très belle, vous n'êtes pas une pouilleuse.
Elle leva les yeux au ciel. Il voulait lui dire la vérité pour Julia mais il savait que le moment était mal choisi.
— Laissez-moi au moins vous raccompagner jusqu'à chez vous ?
Elle renifla et Lyam essuya les larmes des joues d'Emmy avec son pouce. Il déposa un baiser sur le front d'Emmy et elle fondit en larmes en s'agrippant à lui.
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Les maux d'amour
RomanceEmmy, ne connait rien de son histoire. Pourtant malgré la pauvreté dans laquelle elle vit, elle est heureuse. L'amour que lui porte sa mère est tout ce dont elle a besoin. Mais quand celle-ci ne pourra plus exercer chez son richissime patron, c'est...