Ceci est un OS triste, sortez les mouchoirs et je m'excuse (pas du tout en fait) pour vos petits cœurs. Ici, Dean et Castiel sont 2 soldats à la guerre.
La boue.
On pourrait croire que ce qui est pire c'est le bruit, le sang, la mort, le froid ou la faim, mais non, c'est bel et bien la boue.
Elle s'infiltre dans chaque petit coin de vos vêtements et vous dévore la peau comme la peste. Si elle ne vous déforme pas les pieds, elle vous les rends lourds comme des poids et au final, vous fait vous enfoncer encore plus. La boue.
C'est comme l'amour au final, elle est autour de nous, fait tomber la pluie et elle vous dévore et ronge les os jusqu'à n'en plus laisser. Elle est cruelle. Sans âme.Dans son pauvre treillis tout taché, Castiel, nom que lui avait donné un camarade parce que celui-ci ne s'en souvenait plus, reprenait son souffle contre le mur en terre. Les bombes tombaient autour de lui, il se demandait comment il n'avait pas été encore victime de ces monstres en métal, lâchés au hasard dans la pénombre du champ de bataille. Le fusil en l'air, il regardait autour de lui.
Personne en vue.
Ce fut l'instant qu'il choisit pour se terrer dans un terrier de lapin, ou plutôt, dans son lit de fortune.
Il retira ses bottes et les vida de tout ce qui n'aurait pas dû s'y trouver. Sable, terre, cailloux, de la boue.
Fichus vêtements troués qui n'empêchent pas toutes ces choses de s'immiscer.
Il balança la tête en arrière et ferma les yeux. Inutile, les images restaient ancrées dans sa tête. Il se remémora chaque secondes.Lorsqu'il marchait, son corps penchait d'un côté. Presque inerte, il ne prononçait plus aucune parole. Castiel le posa à terre et essaya de capter son regard, mais le soldat devant lui était presque déjà mort. Ça viendrait bientôt, il le savait. À la guerre, une blessure sur le champ de bataille est une fatalité. Pas le temps, pas les moyens de l'évacuer. La vie d'un homme n'en valait plus grand chose dès le moment où l'on gagnait la bataille.
Mais ce n'était pas n'importe quel homme. C'était lui, celui qui l'avait appelé Castiel. Qui avait choisi un nom d'ange parce qu'il en avait l'air d'un avait-il dit.
L'homme qu'il avait décidé d'aimer malgré le conflit, malgré la peur et la mort.
Qu'elle est cruelle cette mort. Elle nous retire tout ce qui nous tiens à coeur pour au final nous laisser dépérir dans le fond d'une tranchée."-Dean je t'en prie, avait-il dit, la voix pleine de douleur et de colère. Ne me laisse pas je t'en supplie.
L'homme ne répondait pas. Il avalait difficilement sa salive en gargouillant. Les mains tremblantes et les jambes secouées de spasmes, il tentait désespérément de prononcer quelque chose. Mais il se contenta de porte une main à sa veste et d'en sortir un papier chiffonné et rouge. Taché par son propre sang. Il le tendit à Castiel.
-Je...
Il le pria de la prendre et quand l'homme la saisit, Dean se raidit et s'écroula sur le côté. Les yeux grands ouverts, il ne respirait plus.
Maintenant dans son terrier, il rêvait juste que le plafond s'effondre et qu'il meurt instantanément, sans souffrance. Mais il lui restait une chose à faire avant, lire.
Il sortit la lettre et la déplia. Il reconnu l'écriture bancale de Dean, qui n'avait jamais vraiment appris à écrire. Pourtant, il n'y avait pas la moindre trace de faute. Il avait cherché pendant longtemps quelqu'un qui puisse lui dicter l'orthographe.
Cas,
J'adore vraiment ce prénom. Je voudrais que tu le gardes ou du moins je voudrais que tu l'utilise comme un surnom dans l'avenir. Se serait un moyen pour moi de me sentir à tes côtés. Je sais que je vais mourir. Je ne sais pas quand ni comment mais tu sais la guerre, c'est cruel. Toi tu vivras. Parce que tu es futé et discret, j'ai une entière confiance en toi pour ça, c'est pour ça que je n'ai pas peur. Tout ce qui m'importe c'est que tu vives. Tu peux le faire pour moi?
Quand je t'ai vu il y a cinquante deux jours, oui j'ai compté. Malgré le bruit ou la violence, j'ai compté le nombre de jours que je passais à tes côtés. Cinquante deux jusqu'à aujourd'hui. Je pourrais rajouter un bâton les prochains jours.
Quand je t'ai vu donc, j'ai d'abord pensé que la bataille t'avait avalée en entier et t'avait métamorphosée aussi en tueur, mais je me suis trompé. Tu es quelqu'un de si doux et si gentil, tu n'aurais pas tué une souris pour la manger même si la faim te tiraillait le ventre. J'ai beaucoup d'admiration pour la personne que tu es. Je crois que tu es la personne la plus incroyable qu'il m'ait été donné de rencontrer.
Je suis tombé amoureux. De toi, de ton énergie et de ton ignorance.
Que fais-tu dans cette guerre Castiel? Tu n'es qu'un enfant, tu mérite tellement mieux. Je voudrais t'emmener quelque part. C'est un pont dans ma ville. Il est caché par un arbre, mais quand tu y vas à la bonne heure, la petite rivière qui coule au dessous reflète les rayons du coucher de soleil et les cerisiers en fleurs, colorent l'eau en rose. Tu peux y tremper les pieds tout en regardant l'horizon. C'est merveilleux.
Que va devenir cet endroit avec ce massacre? Une rivière de sang et de cadavres. J'espère que je ne verrais jamais ça.
J'aurais voulu t'y emmener et te dire que je t'aime, mais on m'a arraché à toi. Tu ne liras peut-être jamais cette lettre, mais sache que je voudrais hurler. Hurler à quel point je t'aime et hurler ma colère de ne pas pouvoir te le montrer. C'est terriblement frustrant de se dire qu'on s'est connus dans le chaos alors qu'on aurait pu incarner la paix. Au moins, si je suis mort, sache que je suis en paix. Je ne veux pas que tu sois triste, ne le soit jamais. Soit fort et fier, bâts toi et rentre en vie. Je veux que les gens parlent de toi comme du survivant.
Plus tard tu seras devant ta cheminée, avec cette lettre posée dessus, et quand tu te sentira prêt tu la brûlera. Tu devras tuer tes démons Cas, pour que tu puisse enfin vivre normalement.
Je te le demande, soit heureux, soit le Castiel que j'ai connu dans les tranchées. L'homme aux yeux bleus immenses et aux cheveux noirs comme le jais, avec ses grands yeux effarés et son sourire ravageur. Tu as tout pour plaire, et tu m'as plu au premier regard.
Je t'aime infiniment, DeanPS: I I I I I I I
La main sur le coeur, Castiel s'allongea et ferma les yeux. Une larme coula sur sa joue.
Dans son fauteuil, il referma le bouquin. Son histoire était terminée. Les photos ne parlaient plus assez, mais les souvenirs ne partiraient jamais. Il avait survécu, et il était allé sur ce pont. C'était magnifique, comme épargné par la mort. Il y revenait tous les soirs pendant un temps, puis il avait commencé a se sentir mal à l'aise et n'y était plus retourné. Pas depuis ce matin.
Il était assis devant la cheminée, tâtant le papier du bout des doigts, effrayé à l'idée de l'abimer. Il regardait les flammes danser devant ses yeux. La lettre, il fallait la jeter. C'était le moment, ça faisait dix-sept ans.
Mais il ne pouvait pas. Son coeur saignait dès qu'il voyait cette lettre. Il la reposa sur le bord de la cheminée, à sa place depuis dix-sept ans.
Il se leva et se dirigea vers sa chambre. Son fils s'était assoupi sur le canapé. Il s'éveilla quand son père marcha sur le parquet qui craquait. Il le regarda étrangement.-Papa, fit-il. Tu as pleuré ?
L'homme esquissa un sourire et ébouriffa les cheveux du garçon.
-Ne t'en fais pas, ce n'est rien. Va te coucher Dean.
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OS Destiel & Multiverse
FanfictionDu Destiel, du Sabriel, du Malec et d'autres! Une aventure amoureuse entre un chasseur et un ange :) Certains chapitres contiennent des éléments pouvant être inadaptés pour certains âges, soyez vigilants😀 La couverture ne m'appartient pas elle e...