OS Destiel & Multiverse

Chasse à l'homme #1

Cette série va être longue alors accrochez-vous bien❤

Mardi 4 Avril 2020, Présent.

Les deux ombres filaient dans la noirceur de cette nuit du 4 Avril. Les branches n'étaient pas un souci, malgré les griffures qui brûlaient leurs visages, les deux fuyards ne s'arrêtaient pas. Sans se soucier de si l'autre suivait ou non, tout ce qui comptait était leur survie personnelle. Le premier déboula dans une clairière et s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Les deux mains sur les genoux, haletant, il regarda autour de lui. Une pointe de côté lui tiraillait les côtes. Il avança un peu et passa en revue la clairière. Il la connaissait mais ne savait pas d'où. Quelque chose dans cet endroit le poussait à fuir, mais il ne savait même pas ce qu'il fuyait. Les pas saccadés dans son dos n'annonçaient rien de bon, qui le suivait ? Il avait déjà eu le temps d'oublier. D'ailleurs, il ne se souvenait pas être venu ici, il avait dû conduire sans but précis et avait fini là, seul, paumé dans une forêt glauque et quelqu'un voulait sa peau. Il se préparait à affronter son agresseur qui n'allait pas tarder à arriver, mais un éclat brillant sur sa gauche attira son regard.

Elle était là, comme apparue de nulle part, entre deux fourrés, propres, presque tranquille. La voiture. Il avait dû revenir à son point de départ sans même savoir. Il se précipita vers elle et fouilla dans les poches de sa veste à la recherche de ses clés. Il tripota chacune d'entre elles, il avait un trou subitement, laquelle permettait d'ouvrir la portière ? Il essaya la plate, celle-ci lui disait quelque chose et il avait raison. La portière céda et il s'engouffra à l'intérieur avant d'essayer de la démarrer mais il ne trouvait pas le trou pour y insérer sa clé. Ce n'était pas sa voiture, il la connaissait par cœur, il la conduisait depuis des années, qu'est-ce qui clochait ? Il tâta le dessous de son volant pour trouver le petit interstice et en un clignement de paupières, le volant qu'il tenait dans la main, s'évapora. Comme les sièges, puis les vitres. Il ne restait plus que son siège. Il regarda ses mains, désemparé, qu'est-ce qu'il se passait ? Il voulut se lever mais sa ceinture lui serra la poitrine au point de l'étouffer. Et c'est là qu'il vit celui qui se tenait devant lui. Droit, à quelques mètres, inexpressif, le regard pâle, le sourire effacé, les bras le long du corps. Malgré ses cheveux abimés et son état pitoyable, impossible de ne pas le reconnaître, et il savait ce que cette tâche rouge, grandissante sur le t-shirt blanc terreux de celui qui l'avait poursuivi signifiait. Il voulut crier, se détacher, courir, mais rien à faire, la ceinture l'empêchait de bouger. Et l'ombre devant lui approchait.

-Pourquoi tu m'as laissé ?

C'est tout ce qu'il dit, tout en avançant, les yeux vers le sol, les pieds traînant dans l'herbe grise. Le prisonnier tira de toutes ses forces sur la protection qui lui sciait le cou mais elle ne céda pas. Il décida d'essayer d'attraper le canif qu'il avait toujours sur lui mais il avait aussi mystérieusement disparu. Cette-fois-ci, il s'avoua vaincu et reporta son attention sur l'adolescent qui avançait vers lui.

-Je suis désolé Yannis, je t'en prie, laisse-moi partir !

-Pourquoi tu m'as laissé tout seul ? Tu avais le temps, pourquoi tu n'es pas revenu ?

C'était faux, il n'avait pas eu le temps, il essayait à tout prix de s'en convaincre, mais plus le temps passait plus ses souvenirs s'effaçaient, et les détails de la mort horrible de ce gamin disparaissaient alors que jusqu'à aujourd'hui, ils n'avaient fait que vivre tous les jours dans ses pensées, accompagnant chacun de ses gestes.

-Je sais, pardonne-moi, je m'en veux, j'aurais dû te sauver. Je suis désolé, je t'en prie.

-C'est facile quand on est encore en vie !

Il s'approcha en courant et se posta à quelques centimètres du visage de l'homme, attaché à son siège. Le souffle glacé de l'esprit lui dressa chaque poil du visage et ses pupilles se dilatèrent sous la peur.