OS Destiel & Multiverse

Don't mess with 'em #4

Pendant deux jours Dean n'avait pas bougé. Les gardes étaient intervenus et avaient essayé de le forcer à sortir mais Castiel était intervenu de son troisième étage. Il leur avait gentiment demandé de le laisser faire ce qu'il voulait. Sam l'avait, à contrecoeur, remercié d'un signe de la tête sans pour autant lui accorder un seul regard. 

Un peu avant midi, Sam commençait réellement à s'impatienter. Il avait faim, et il n'avait aucun moyen de pouvoir aller à la cafétaria, se servir et pouvoir amener quelque chose à son frère. Il avait déjà demandé une autorisation qu'on lui avait refusée à maintes reprises, mais maintenant, il commençait à perdre patience. 

-Dean, appela-t-il, va vraiment falloir que tu sortes, je peux pas rester ici plus longtemps. Il faut que tu manges aussi. 

-J'ai pas envie, gromela-t-il dans sa couchette. 

Les seuls mouvements qu'il avait fait étaient se lever, aller aux toilettes, boire un coup et retourner se coucher. 

-Tout le monde va te faire la misère si tu te reprend pas, ça fait deux jours que tu reste au lit, on est en prison, pas à l'hôtel. 

Dean se retourna de son matelas et son visage s'exposa à la lumière des néons. Sa lèvre était encore enflée et coupée. Il avait encore cet énorme cocard à l'oeil gauche et ses points de sutures à l'arcade, mais au moins, il avait repris un peu de vie. 

-Ferme-là Sam. 

-Il va vraiment falloir que tu te lave aussi, t'es plein de sang. 

Dean avait insisté pour ne pas passer de séjour à l'infirmerie, mais il n'avait pas vraiment pris soin de se laver ou de se changer. Sa peau collait, il puait et il se grattait tout le temps, mais il aurait été trop dur d'avouer à Sam qu'il avait peur de sortir d'ici. Paradoxalement, c'était le seul endroit de la prison où il se sentait en sécurité. 

-Je bougerais pas d'ici. 

Sam leva les yeux au ciel, désespéré. Il sortit de la cellule et s'appuya à la rambarde. 

La salle des cellules était presque vide, et pourtant, il sentait encore que Dean courrait un véritable danger s'il le laissait seul. 

-Va manger Sammy, je peux survivre tout seul, entendit-il dans le fond de sa cellule. 

Sam resta stoïque quelques secondes puis fit une moue dépitée. 

-Je reviens le plus vite possible, je vais essayer de t'apporter quelque chose, lui promit-il. 

Dean ne lui répondit pas, il se contenta de l'écouter partir. 

Dans son lit, Dean continuait à chanter la petite comptine que sa mère lui chantait pour les bercer lui et Sam, petits. C'était la seule chose qu'il ne regrettait pas de son passé avec Sam. Il triturait une photo chiffonnée qu'il avait réussie à cacher dans une fissure dans un mur. Il se revoyait lors de ses cinq ans avec son petit frère et sa mère, dans la forêt de Brunswickel pour le pic-nic annuel. Leur père prenait la photo, c'était peut-être la dernière image de la famille heureuse qu'ils avaient été. 

Il la serra contre lui, se jurant qu'il s'en sortirait et qu'il ferait payer tout ceux qui leur avait causé du tord, à lui et à Sam. 

-Toc toc toc? 

Dean se retourna, pris en flagrant délit de contemplation de cette photo et souffla de soulagement en reconnaissant Randall. 

-Salut p'tit gars. Je passais voir comme ça allait. J'ai vu ton frère partir vers la cafèt, je me suis dit que je pouvais le remplacer quelques temps.