OS Destiel & Multiverse

Annihilation #3

C'est une douleur de piqûre à la jambe qui réveilla Dean en sursaut alors que par reflexe il plaqua sa main sur son tibia, écrasant une sangsue qui avait percé son pantalon. Il fit une grimace de dégoût avant d'essuyer sa main sur sa cuisse. 

La nuit était tombée, et il faisait froid. Il n'y avait pas le moindre bruit autour en dehors de quelques chants d'insectes qui vivaient dans le noir. 

Dean n'en croyait pas ses yeux, il ne lui était rien arrivé. Il avait survécu pendant une durée indéterminée, avachi à même le sol. Seuls les insectes et les parasites étaient venus s'inviter sur son corps, mais il ne s'était pas réveillé, il n'était pas encore mort. 

Il se redressa, son dos le faisant affreusement souffrir et il regarda le cadran de sa montre fissurée. Les aiguilles étaient figées sur dix-sept heures douze, il n'avait aucune idée de quand remontait la dernière fois où sa montre fonctionnait, il avait oublié qu'il la portait. 

Dean s'appuya sur le tronc de l'arbre et se hissa sur ses jambes, les muscles tremblants, les os douloureux, ayant le tournis à peine debout, il ferma les yeux, essayant de se concentrer sur ses jambes, priant pour réussir à tenir debout. 

Il ne sentait plus rien. Ou plutôt, il sentait tout. Chaque petit nerf de son corps, il le sentait torturé et douloureux comme il ne l'avait jamais senti auparavant.

En se relevant, il eut une subite envie de vomir qu'il retint, il n'avait rien dans l'estomac, il n'avait rien à dégobiller à part de la bile acide qui lui brûlerait le fond de la gorge. 

Dean secoua la tête et se redressa. Il enjamba une racine et se pencha, ramassant un morceau de bois de la longueur d'un bras et le tourna sous tous les angles avant de reprendre son canif et de commencer à tailler dans le bout. 

De temps à autre, il regardait autour de lui, alerte et les oreilles dressées, sa propre respiration le surprenait et il se faisait des frayeurs tout seul. 

Quand la pointe de son bout de bois lui paraissait suffisamment tranchante, il s'autorisa un léger sourire de satisfaction avant de récupérer son sac et de se mettre en route. 

Il n'avait pas la moindre idée d'où aller, mais il s'en fichait, tout ce qu'il espérait, c'était de tomber sur une frontière, la limite du miroir, il essayerait de la traverser une seconde fois, même si la première avait failli le tuer. 

La fatigue s'était transformée en une nouvelle détermination. Il ressentait ce petit quelque chose en lui qui lui disait qu'il s'en sortirait vivant et qu'il retrouverait sa vie d'avant. Enfin, il ne s'en souvenait plus, mais il avait bien du en avoir une, après tout, tout le monde en a une n'est-ce pas? 

Dean enjamba un tronc d'arbre recouvert de mousse verte fluo, grignoté par les mites et les insectes qui y avaient élu domicile. Tout craquait autour de lui, les gouttes d'eau s'écrasaient sur les rainures des feuilles vertes et les insectes s'attaquaient entre eux, dans un bourdonnement désagréable, mais aussi tellement vivant, réel. 

Le poing fermé sur sa branche d'arbre, Dean fronça les sourcils. Un peu plus loin, à environ vingt mètres devant lui, un point noir semblait vouloir l'avaler. La bouche ronde et noire d'une grotte était creusée dans un amas de terre véreuse. La même mousse verte semblait l'avoir enveloppée entièrement, l'empêchant de respirer. 

Dean aurait à ce moment précis ne pas avoir égaré sa lampe torche, parce qu'en arrivant au pied de l'entrée, il ne pu voir à l'intérieur, et pourtant, sans savoir pourquoi, il pencha la tête et commença à se laisser guider par les parois humides et glissantes de la grotte qui le menèrent vers un tunnel profond et long qui s'enfonçait dans la Terre.