Mission #1

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Dans son costume noir, l'inspecteur attendait. Assis derrière le volant de son rover, il gardait un œil sur la porte arrière du hangar.
La radio allumée, il entendait les conversations de ses collègues dans les autres voitures.
Il jeta son gobelet sur le siège passager et s'essuya les mains dans un sopalin.
Des lunettes de soleil vissées sur le nez, il attendait.
L'agent spécial Novak était sur une affaire depuis quelques jours. Un trafic d'êtres humains et d'armes, il avait été désigné pour être celui qui observerait l'arrière du bâtiment. Généralement, c'était la qu'on mettait les larbins pour ne pas qu'ils nous traînent dans les pattes, mais Jimmy ne s'était pas vexé. De toutes manières, il n'avait pas envie de sortir de la voiture et il n'avait pas prévu de faire une course poursuite.
Mais comme ses projets sont tous voués à l'échec, celui-là aussi allait foirer. Il le sut quand il reçut un appel de son boss sur la radio.

-Jimmy, l'affaire a capoté, il va falloir qu'on passe au plan I.

Plan I comme Infiltration. Et pour ce genre de mission, étonnamment, il était le seul assez doué pour se faire passer pour quelqu'un d'autre.
Toutes les voitures quittèrent la rue et se rendirent au poste de police.
Jimmy fut prit à part et déshabillé. On lui tendit des vêtements basiques, de la vie de tous les jours et on cacha une caméra dans l'un des boutons de sa veste kaki.
De son côté, sa collègue, Charlie, tapait sur son clavier pour y entrer une nouvelle identité.

-Tu t'appelles Castiel Mills. Tu es employé chez Roman Industries, dans l'unité de marketing. Tu as fait tes études jusqu'à la fin et tu as obtenu ton diplôme avec mention. Tu réside au 12 bis, Wallstreet Center. Tu as un labrador et tu es allergique aux chats. Tu es célibataire et tu es endetté jusqu'au cou à cause de ta grosse voiture et de ton ancienne addiction aux jeux d'argent.

Elle lui tendit une nouvelle carte d'identité, faite dans l'instant ainsi qu'un faux badge de chez Roman Industries.

Jimmy la remercia et une fois qu'il fut certain que tout était prêt, il retourna dans sa voiture. Son boss lui donna quelques dernières instructions et après s'être assuré que la micro caméra fonctionnait, il prit la route vers le bâtiment sensé habiter le lieu de trafic du gang qu'ils poursuivent.

Légèrement anxieux, même après ses nombreuses expériences, Jimmy hésitait à sortir de sa voiture pour traverser la rue.
Il se regarda une dernière fois dans le rétroviseur et après s'être assuré qu'il faisait crédible, il prit son courage à deux mains et mit le pied à terre. Capuche sur la tête, il fit semblant de vérifier qu'il n'était pas suivit, et contourna le bâtiment pour arriver vers la porte de sortie de secours arrière.
Il frappa trois fois et enfoui ses mains dans ses poches.
Le regard scrutant les alentours, il se répétait sans cesse tous les détails de son identité, de peur de les oublier. On lui ouvrit au bout de trois minutes pour être exact.
Un homme, la cinquantaine, se tenait dans l'embrasure, le visage barré par la chaîne qui empêchait la porte de s'ouvrir. De son regard froid et suspicieux, il lui demanda ce qu'il faisait ici.

-Je voudrais voir votre patron. Pour le business.

Le gros vieillard plissa les yeux et dans un grognement, il ferma la porte pour la rouvrir immédiatement cette fois-ci en grand.

-Vous êtes qui?

Demanda-t-il instantanément en barrant le passage.

-Castiel Mills. Je veux juste parler affaires avec votre patron. Je cherche pas la merde.

-Montre moi ta carte.

Jimmy sortit ses papiers et lui tendit sa carte d'identité.
Après l'avoir analysée pendant de longues secondes, il laissa l'inconnu passer, en fermant la marche derrière lui.
L'homme lui indiqua le chemin en restant tellement près de lui que ça en devenait perturbant.
Ils s'enfoncèrent dans des dédales de couloirs puis, derrière une porte, se trouvait une grande pièce, de plusieurs mètres de long, avec des tables en bois et une sorte de mini-bar improvisé.
Cette pièce n'était pas sur les plans du bâtiment.
Six hommes se retournèrent d'un même geste quand l'inconnu entra. Ils étaient tous habillés pareils, dans des costumes sûrement trop chers pour être offerts. Des oreillettes pendantes le long du coup, un flingue apparant accroché à leur ceinture. Si Jimmy n'était pas flic, il aurait prit ces types pour des agents du FBI.
Un homme, la trentaine, était assis dans un fauteuil en cuir derrière un bureau en métal. Il ne releva même pas la tête quand le garde annonça l'arrivée du prétendu Castiel.

OS Destiel & MultiverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant