Chasse à l'homme #2

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3 Avril, Hier, Entrepôt Morningstar, Légèrement dans la merde... Ok, complètement dans la merde.

-Où sont les gamins !?

Ce petit jeu durait depuis une éternité. Dean avait perdu toutes notions du temps et à vrai dire, s'il n'avait pas sa montre au poignet, il n'aurait aucune idée de l'heure qu'il était.

-Je. N'en. Sais. Rien.

Il sourit, montrant ses belles dents tâchées, plein de sarcasme.

L'homme qui se tenait devant lui se leva et jura avant de quitter la pièce. Dean en profita pour cracher toute la bave et le sang qu'il avait accumulé dans le fond de la gorge. Il ouvrit grand les yeux, toujours aussi sonné, il était sûr qu'on lui avait injecté quelque chose. Peut-être un sérum de vérité ou quelque chose pour lui tirer les vers du nez, mais il n'avait jamais mentis, il n'avait aucune idée d'où étaient les enfants, et même s'il faisait tout pour ne pas le montrer, il était terriblement inquiet. Pourquoi ceux qui les ont emmenés ne savent même pas où ils sont ? Ils sont tellement persuadé que Dean le sait, mais pourquoi ? D'accord, le petit discours qu'il avait improvisé à la télé était assez agressif et assez explicite, mais tout ce qu'il voulait c'était justement de se retrouver ici, il espérait secrètement être enfermé avec les enfants et donc pouvoir les aider à s'échapper, mais là... Bah il était dans un cul de sac.

Toujours attaché à sa chaise, il n'avait plus assez de sensations dans ses membres pour essayer de bouger, seule sa tête semblait encore s'agiter, se balancer, emportée par son propre poids et la fatigue. Sa tempe lui brûlait et puis toutes les brûlures électriques sur ses bras lui démangeaient. Il avait remarqué que depuis qu'ils avaient commencé son petit traitement électrique, ses doigts bougeaient tous seuls, comme animés, il n'arrivait plus à les arrêter.

Il avait toujours été comme ça, à vouloir tout risquer, à considérer que sa vie valait le coup d'être mise en danger et que s'il ne s'en sortait pas, de toutes manières, il avait bien mérité un peu de repos. La question qu'il se posait néanmoins, était si quelqu'un en avait quelque chose à faire de lui, si quelqu'un se souciait du fait que depuis deux jours il n'avait plus réapparu au poste, que les parents attendaient sûrement son retour pour lui péter la gueule, et que peut-être quelqu'un se disait qu'il devait être en train de cuver quelque part dans un bar ou dans un fossé. Certains espéraient même sûrement qu'un deuxième enterrement allait avoir lieu et que ce serait son corps dans le cercueil cette fois. Est-ce que Charlie a remarqué sa disparition ? Elle qui l'appelle si souvent mais s'heurte souvent au répondeur. Est-ce que Bobby, son patron, avait vu le reportage à la télé ou est-ce qu'il le cherchait dans un bar ? Finalement, est-ce que Sam en avait quelque chose à faire de la situation ? En fait, les parents pourraient bien être son unique moyen d'être retrouvé.

Alors que toutes ces questions ricochaient dans sa boîte crânienne, l'homme, qu'il avait déjà repéré la veille apparu derrière un pan de mur en brique. Il le fixait, sans rien dire, sans bouger, il espérait rester discret, mais Dean avait une oreille très performante et l'avait déjà repéré depuis de longues minutes.

-Je sais que vous êtes là, souffla-t-il. Soit vous m'aidez soit vous retournez dans votre trou à rat.

L'intrus s'approcha et s'agenouilla devant lui. Il remonta sa manche et brandit une seringue avec une aiguille monstrueuse. Dean se raidit.

-Non, arrêtez !

L'intrus ne disait rien, mais son regard lui intimait de se taire.

Dean voulu se débattre l'empêcher de lui planter cette aiguille dans le bras, mais il était vraiment bien attaché, rien à dire, il devrait même penser à féliciter celui qui l'avait emprisonné.

OS Destiel & MultiverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant