OS Destiel & Multiverse

On The Edge Of Death

Ce n'était pas un réveil comme les autres. Habituellement, tous ses réveils étaient, douloureux, fatiguant et annonçaient une journée intenable, mais au moins, tous ses réveils commençaient par une matinée calme et reposante. Ce matin, dans son lit une place, Dean avait ruminé toute la nuit, comme bien des nuits évidemment, mais c'était la première fois que les songes qui le hantaient, étaient tous causés par Castiel. Première fois, ce serait mentir, mais première fois, dans ce sens là. 

Castiel et lui étaient ensembles depuis presque un an, et même si ça n'avait pas été toujours tout rose, le chasseur et l'ange s'étaient trouvés. Ils s'étaient trouvés, au moment où l'ange avait été banni du paradis et rejeté sur Terre, démit de sa grâce et subitement transformé en humain. Au début, c'était complexe, le tout nouvel homme qu'il était apprenait tout juste à manger, répondre à des besoins naturels et dormir. Evidemment, Castiel ne s'était pas laissé faire et n'avait fait que de répéter qu'il n'en n'avait pas besoin et qu'il pouvait rester éveiller, mais au bout de trois jours, il avait fini par tomber de fatigue, s'en suivant un repos de plus d'une journée. 

Alors les deux frères lui avaient tout appris, bien que Castiel avait une connaissance céleste du monde, il ne savait pas comment vivre. Et c'était là, qu'envahi par les sentiments, même si tout le monde savait que même encore doté de ses pouvoirs, Castiel ne vivait que pour le chasseur, il avait compris qu'il l'aimait, et il lui avait dit. Il avait fallu se battre pour que Dean se rende compte que lui aussi, mais enfin, après plus de trois semaines à se tourner autour et se lancer des regards, le chasseur avait fini par changer de vie, lui est ses motels pourris, pour enfin rester aux côtés de l'angelot. 

Quoi qu'il en était, aujourd'hui, il était de retour dans l'une de ces chambres miteuses à pas cher la nuitée. Il s'assit sur son lit, ses yeux croisant son reflet dans le miroir au dessus du lavabo devant lui et il reconnu sa mine piteuse et ses cernes noircies. Ca faisait bien longtemps qu'il avait si mal dormi. 

La veille, ça avait été la goutte de trop. Un trop plein de sentiments refoulés, un trop plein de colère, de défaites, de peur et d'impressions de trahisons avait déclenché une violente dispute entre eux, et Dean avait demandé à Castiel de ne plus revenir. Mais la vérité, il se sentait tellement mal de vivre dans la chambre que l'ange avait trouvée pour eux, que c'était lui qui avait emballé ses affaires et s'en était allé, sans un mot de plus. 

C'était douloureux. Autant physiquement que psychologiquement, mais la douleur, comme bien souvent n'était que de passage. Du moins pour les blessures externes, mais pour ce qu'il se passait à l'intérieur, c'était bien différent. 

Il passa la matinée, qui avait commencé très tôt, environ 4 heures du matin, à marcher dans la pièce, se demandant ce qui avait causé tant de problèmes dans leur couple, et il essayait de trouver des excuses, pour se persuader que ce n'était pas sa colère, son manque de confiance, sa peur de l'abandon et son irrésistible envie de victoire qui avaient déclenché cette dispute. Il essayait de se convaincre que c'était Castiel le problème, alors qu'il savait que c'était lui. 

Ils travaillaient sur une affaire de démons, manigançant des choses étranges en faisant des expériences anormales sur des créatures modifiées. Les deux frères chasseur travaillaient d'arrache-pied pour essayer de discerner le vrai du faux, tandis que l'ange, avait l'air si distant, si peu investi, alors qu'il avait récupéré sa grâce, ne lui laissant plus la moindre excuse pour se dédouaner. 

Alors pourquoi ne répondait-il jamais au téléphone, pourquoi n'essayait-il pas de faire avancer l'enquête, pourquoi, dès qu'ils intervenaient sur une piste où aurait dû se trouver des suspects, à leur arrivée, tout était désert, propre, exempt de toute preuve. Pourquoi, avait-il était aussi facile de mener l'ange sur une fausse piste, de ne pas l'avoir prévenu de la descente prévue dans cette usine désaffectée et d'avoir découvert, à bien des regrets, que cette fois-ci, leur cible était bien présente?