41# Sirius

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-Sirius ? Je t'aime.

        En quelques lettres, quatre mots, deux phrases, un souffle, elle venait de me redonner une bouffée d'espoir et de questions d'un seul coup. Elle m'aime. Mes sentiments ne sont pas à sens unique. Mais alors pourquoi me fuit-elle ? Pourquoi détourne-t-elle le regard quand je suis face à elle ? Pourquoi devient-elle muette quand j'entre dans la pièce ? Pourquoi m'ignore-t-elle malgré tout ? Je n'y comprends rien, cette fille est un mystère total, un brouillard aussi étrange et fascinant qu'indomptable et complexe. Un brouillard dont je ne distingue que deux choses : je l'aime comme un fou et elle m'aime mais me fuit. Sa simple phrase tourne en continu dans ma tête toujours suivie d'une seule et même question : Pourquoi ?Je finit par la poser dans son lit et lui retire chaussures et veste avant de déposer un simple baiser sur son front et de sortir pour m'affaler sur mon lit, l'envie de faire la fête ce soir n'ayant jamais été présente en moi. Je ne comprend plus rien, cette fille m'embrouille sans arrêt, et quand enfin je crois la cerner, elle trouve un nouveau moyen de me surprendre. Merde quoi ! Je suis complètement dingue d'elle, j'arrive pas à m'empêcher de ressentir cette chaleur dans mon bas ventre quand je la vois entrer dans la pièce, de manquer un battement de cœur à l'entente de son rire, d'oublier tout le reste du monde quand je vois son sourire si lumineux, de voir son visage à chaque fois que je ferme les yeux. Je l'aime putain. Je l'aime à en crever et je sais pas si un jour j'arriverais à vivre sans elle, je suis incapable de penser à ma vie sans elle puisqu'à chaque fois mon cœur se tord de douleur et les larmes me montent aux yeux. Je suis fou amoureux et je pensais que je devrais vivre avec ces sentiments qui me rongent jusqu'à mourir, je pensais vraiment devoir souffrir de la voir un jour heureuse dans les bras d'un autre jusqu'à ce soir. Une phrase, il a suffit d'une toute petite phrase de rien du tout pour que tout mon corps s'arrête brutalement, le temps de l'assimiler, et qu'un flot de sentiments tous plus contradictoires les uns que les autres me submergent. La joie voir l'hystérie de savoir enfin que j'avais une chance, une chance d'être cet homme avec qui elle serait heureuse pour toujours, la colère et l'incompréhension de son comportement depuis tout ce temps, mais surtout la peur. La peur que demain tout recommence, qu'elle continue de m'ignorer comme depuis trois semaines, qu'elle change de chemin en me voyant arriver, qu'elle soit si fuyante envers moi. Les seuls moments où je peux espérer avoir un semblant de contact avec elle, c'est durant les entraînements de quidditch, sur nos balais elle peut me faire des passes, jouer en parfaite harmonie avec moi pendant des heures, avant de retoucher Terre et de recommencer à me fuir sans cesse. J'avais même demandé à James de trouver une excuse pour que nos entraînements soient plus longs, c'étaient des moments où je pouvais souffler, laisser tout cette histoire loin de moi, mais elle me rattrape dès que la cause de mes pensées noires comme de mes moments les plus heureux pose un pied au sol. Et par chance, avec notre match contre Poufsouffle qui s'est joué la semaine dernière, les entraînements s'étaient multipliés, et on avait gagné. Tout ce que j'espère désormais c'est pouvoir revenir comme avant, pendant les vacances, quand Emma me souriait en faisant des boules de neiges avec des visages. Mais notre amitié avait disparue au Soleil en même temps que cette couche de neige et nos sourires étaient partis rejoindre ceux dessinés dans nos petites sphères blanches. Je finis par m'endormir en travers de mon matelas, un bras couvrant mes yeux.

        Lorsque je me réveille je remarque que les garçons sont déjà partis et que la journée est déjà bien commencée, et pour cause il est midi. Je me change rapidement et descends dans la Grande salle. Quand je m'assoit je remarque que rien n'a changé. Peter mange sans se soucier du reste, Remus fait face à James et ont laissés tomber l'idée de me décrocher un mot ou un sourire. Lily, à gauche du brun à lunette, essaye en vain d'engager la conversation avec Emma qui se mure dans le silence. Maintenant que j'y pense, je ne suis pas le seule qu'elle fuit. Avant, quoi qu'il arrive, on la voyait rarement seule, toujours avec une de ses trois amies, alors que maintenant c'est totalement l'inverse. Plus personne n'arrive à la faire parler, et si on l'aperçoit avec une des filles c'est presque un miracle. Je reste là, à l'observer en silence sans rien manger. Finalement James soupire et prend mon assiette avant d'y mettre de la purée et deux trois autres trucs pris au hasard.

Poudlard nous voilàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant