59# Sirius

872 51 0
                                    

        Allongé dans mon lit, j'ouvre lentement les yeux. Je tiens quelque chose dans mes bras, ou plutôt quelqu'un. Ses longs cheveux noirs s'étalent sur le coussin et sa tête repose sur mon bras gauche, tandis que le sien passe sur mon torse nu alors que je maintient son corps contre le mien grâce à mon bras libre. Je dévie le regard vers la pièce et remarque que je ne suis pas au dortoir mais dans une chambre étrangère. La porte en bois sombre ressort du mur aux couleurs taupe de droite contre lequel est également posé une grande armoire en bois. Le grand lit se trouve dans l'angle opposé, la tête contre un mur et le côté gauche laissant un petit espace juste assez grand pour qu'une personne puisse passer entre lui et le mur pâle où se trouve une fenêtre laissant filtrer quelques rayons de soleil à travers les rideaux. Le dernier mur accueille une petite cheminée noire en son centre et un miroir est appuyé contre le mur dans le coin en face de la porte. Je peux y voir difficilement mon reflet. Mes cheveux ont poussés, ainsi que ma barbe et une légère moustache. Mon teint est bien plus clair, comme si je venais de revoir le Soleil après de nombreuses années. Et j'ai beaucoup moins de muscles, ou de gras à vous de voir. Je remarque que certains tatouages dont je ne connaissais pas l'existence sont apparus, et j'ai l'air plus âgé. Mais étrangement rien de tout cela ne m'inquiète. Au contraire j'ai l'impression que tout est normal. Que je connais cet endroit, que j'y suis en sécurité, et que mes changements physiques sont tout sauf inquiétants. La fille dans mes bras bouge en grognant un peu. Elle se réveille, mais au lieu d'être effrayé de me faire prendre par une inconnue, je sens la joie s'emparer de moi. Elle m'a tellement manquée. Quoi ? Pourquoi je dit ça moi ? Pourtant c'est bien vrai, j'ai la sensation que cette inconnue m'a manquée. Mais je ne voit toujours pas on visage.

-Bonjour mon cœur. Je murmure sans m'en rendre compte avant d'embrasser son crâne alors qu'elle finit de se réveiller.

-Bonjour à toi. Elle me répond en souriant et m'embrasse, alors que je peux enfin voir son visage, Emma.

        Je la regarde se lever, les draps glissant de sur son corps nu et j'aperçois son tatouage dans le bas de son dos et remontant sur son flanc droit. Elle attrape des sous-vêtements au sol ainsi qu'une chemise que je sens être la mienne, et elle me lance un dernier sourire avant de disparaître derrière une autre porte que je n'avais pas remarqué.

-Sirius ! J'entends la voix de James, comme s'il me parlait juste à côté de l'oreille. Sirius réveille toi ! McGo' arrive et si elle te voit dormir tu sera collé alors que ce soir c'est la pleine lune !

        La pièce disparaît peu à peu et je sens une main me secouer l'épaule. Je fronce les sourcils et ouvre les yeux, que je ne me souvient pas avoir fermé, juste à temps pour me redresser et faire croire à notre professeur de métamorphose que je suis bien éveillé et que j'écoute son cours. Une fois qu'elle est passée je me permet d'observer la situation.

        Je suis effectivement en cours de métamorphose, à côté de James, et ce depuis bientôt deux heures. Apparemment la sonnerie ne devrait pas tarder, et les élèves commencent à gesticuler d'impatience, puisque nous sommes au dernier cours de la journée, un vendredi soir et qu'une sortie à Pré-Au-Lard est prévue demain. Ce rêve me perturbe, il avait l'air si réel. La fin du cours sonne et je range mes affaires sans avoir le temps d'y réfléchir plus longtemps pour suivre James et mes amis hors de la salle. On se dirige vers le dortoir alors que Lily vient rejoindre James et qu'Emma se met à discuter avec Remus.

        J'ai essayé de lui parler après qu'elle m'ait embrassé, mais elle a mit fin à la discussion très vite, en me disant qu'elle avait agis sur un coup de tête et que ça ne voulait rien dire. Je n'y crois pas, je n'arrive pas à la croire quand elle me dit que ça ne représente rien pour elle. Mais dans tout les cas, depuis cette discussion, on ne se parle pas à moins que se soit pour crier ou s'envoyer des piques. Une espèce de tension est apparue et à chaque fois elle monte un peu plus. Un mélange entre l'amour et la haine, qui n'attend que d'éclater. Je crois que ça déçois nos amis qu'on se prenne la tête, mais d'un côté je m'en fout. Ce n'est pas vraiment leurs affaires, tant qu'on ne gâche pas de moment où on est tous réunis, ils n'ont pas à s'en occuper. Le problème, c'est que depuis que le jugement à été rendu, Emma est beaucoup plus ouverte, elle sourit dans les couloirs et laisse sa bonne humeur éclater même s'il y a d'autres gens autour. Et ce changement d'attitude à l'air d'attirer une bonne bande d'enfoirés. Plusieurs gars lui tournent autour, et ils n'ont pas la meilleure des réputations. J'essaye des les tenir à l'écart d'elle, mais elle pense que je ne la croit pas capable de le faire toute seule, que je la prend pour une débile qui ne voit pas leur petit jeu, et on finit toujours par se crier dessus. Le problème c'est que quand je les voit tenter des trucs avec elle, quand je la voit leur sourire, rire à leur blague , je peux pas m'empêcher d'en vouloir à ces gars. Ils osent s'approcher de ma basanée et ça me fout en rage, surtout qu'à cause de tout ça, moi-même je ne peux pas l'approcher. Mais bordel qu'est ce que je l'aime. Quand je l'entends rire avec les filles depuis l'autre bout du couloir, les petites vannes qu'elle envoi à James pendant les entraînements, sa façon de se mordiller la lèvre quand elle est concentrée, ses blagues parfois presque aussi pourries que celles de Maëlle... Elle a changée depuis que le jugement à été rendu, et pourtant quand on regarde bien, quand on la connaissait vraiment avant tout ça, on voit bien qu'elle est restée pareille.

-Dîtes, on se rejoins bien à la cabane hurlante ce soir ? Nous demande Peter une fois tous aux dortoirs.

-Oui, comme d'habitude, pourquoi ? Confirme James.

-Non, pour être sûr.

        Finalement on fait rapidement nos devoirs avant de retourner dans la salle commune, et on s'affalent tous sur le canapé où se trouvent déjà les filles. James prend Lily sur ses genoux alors que Peter prend la dernière place et que Remus s'installe sur le fauteuil. Je lance un regard rapide vers Emma, mais elle ne fait même pas attention à moi. Je ne sais pas quoi dire pour améliorer la situation, toutes mes idées sont pourries, et de toutes manières si j'ouvre la bouche pour lui parler, on va finir par s'engueuler, et c'est pas ce que je veux. La fin d'après midi se passe dans le plus grand des calmes aussi étrange que cela soit. Et on quitte les filles après manger pour partir à la cabane hurlante dans la luminosité déjà déclinante de la fin de journée. On arrive devant le saule cogneur et nous partons directement par le passage sous celui-ci. Si les premières années, Mme Pomfresh rejoignait toujours Remus sous le saule afin de s'assurer que tout irait bien pour lui, il l'a suffisamment rassurée pour qu'elle ne s'inquiète plus de son sort que le lendemain au matin, quand elle le trouve dans un lit de l'infirmerie. En somme, personne ne vient et ne viendra nous déranger, ou se mettre en danger dans le coin un soir de pleine Lune. On arrive dans le couloir à l'entrée de la maison et montons directement à l'étage, dans la pièce où quelques mois auparavant je débattais sans soucis avec Emma sur les moldus et la vision qu'ont les sorciers d'eux. Tout était si simple à ce moment là... Remus part dans la pièce à côté le temps de sa transformation. Celle qu'Emma avait observé ce jour là. Je repense à plusieurs bons moments passé avec elle, tout allait bien, mais il fallut qu'elle se la joue sauveuse et qu'elle essaye de rester seule, si elle nous avait laissé l'aider dès le début tout irait bien maintenant. Pourquoi elle est comme ça ? Pourquoi il a fallut qu'elle tente de nous protéger ? Pourquoi il a fallut que j'aime ça ? Pourquoi il fallut que je tombe amoureux d'elle et de son caractèrede m**de?

        James finit par me donner un cou de tête pour me faire revenir parmi eux, et je remarque qu'il s'est transformé ainsi que Peter, et qu'ils n'attendent que moi pour pouvoir ouvrir à Remus qui commence à se battre contre les murs. Je me transforme donc et me dresse sur mes pattes arrières pour actionner la poignée de la porte. Remus sort et nous observe avant de nous sentir et on se dirige tous vers l'extérieur. On passe la nuit à courir et jouer dans la forêt interdite avant de revenir à la cabane peu avant le levé du soleil. On attend que Remus se soit retransformer pour reprendre notre forme normale. On repars ensuite et laissons Remus devant l'infirmerie avant de partir gratter quelques heures de sommeil au fond de nos lits.

Poudlard nous voilàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant