Chapitre II-9

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Alors que nous rentrions tranquillement dans cette bulle de lumière, dont les frontières étaient aussi insaisissables qu'évidentes, je me rendis compte de ce que serait notre campement pour ces quelques jours. Et à vrai dire, j'étais très satisfait de ce que je voyais. Nos compagnons n'avaient pas chômé pendant notre absence.

Six tentes étaient disposées en étoile, encerclant un grand foyer formé de pierres. L'espace qui entourait l'emplacement de ce feu central était suffisant pour que nous puissions nous y déplacer facilement. Chacune des tentes était orientée de façon à ce que son entrée fasse face à ce qui me faisait penser à une petite cour intérieure. Je notai également que des couloirs praticables avaient été conservés entre nos abris. Cela nous permettrait de circuler plus simplement, et de cette manière nous n'étions pas collés les uns aux autres. Cet agencement donnait une envergure importante à ce camp, mais ce n'était pas grave, nous n'attendions pas de visite.

Nous empruntions justement un de ces passages avec notre traîneau pour retrouver le groupe. Dès qu'ils nous virent avec notre chargement, les félicitations fusèrent. Et dans un échange sincère de bons procédés, nous leur rendîmes la pareille avec enthousiasme. Ainsi, des compliments concernant le volume de bois dont nous bénéficiions, nous passions à l'éloge de ce magnifique petit village qui s'était créé si vite.

— À six, on est efficaces ! m'expliqua Tom.

— Après avoir fini les tentes, on a trouvé des pierres pour sécuriser le feu, ajouta Sophie.

— Et moi j'ai trouvé des branches mortes sous le grand chêne. Du coup j'ai utilisé mes talents pour l'allumer. Le feu, ça me connaît, raconta alors Max.

Sans blague !? ne pus-je m'empêcher de penser. Mais je fis tout de même l'effort de le féliciter :

— Génial, merci.

Mon compliment prenait le ton d'une honnêteté que j'aurais préféré ne pas feindre.

— T'inquiète, y'a plus qu'à l'entretenir maintenant, répondit-il sincèrement.

Sylvain nous tendit une bière à tous les deux. Le moment était venu de trinquer.

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